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Droits reproductifs

Précarité et patriarcat. Sous l’effet de la crise, la mortalité infantile en augmentation

En France, environ 3,7 enfants sur 1000 n’arrivent pas à leur premier anniversaire, un chiffre en hausse. En cause : l'approfondissement de la casse des services publics et de la précarité touchant en premier lieu les femmes, et en particulier celles des quartiers populaires et des territoires d'outre-mer.

Eugénie Tobhnom

15 septembre

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Précarité et patriarcat. Sous l'effet de la crise, la mortalité infantile en augmentation

Crédit Photo : O Phil des Contrastes

En juin dernier, l’Insee a publié une étude révélant des chiffres alarmants sur la mortalité infantile en France. En 2021, ce sont 3,7 enfants sur 1000 qui décèdent avant leur premier anniversaire. Cette moyenne se situe au-dessus de celle européenne, et augmente depuis 2015. Un bilan qui n’est pas homogène sur le territoire. En Seine-Saint-Denis, environ 5,4 enfants meurent sur 1000 naissances avant leur un an, un chiffre plus élevé qu’il y a 30 ans en France. Dans les colonies françaises comme Mayotte, ce sont 8,2 enfants sur 1000 naissances qui décèdent avant leur un an.

Ce taux de mortalité infantile, mal qui semble d’un autre siècle, n’est que le résultat morbide du renforcement des attaques sociales de la part de la Macronie, entraînant l’augmentation de la précarité avec en prime une politique de casse de l’hôpital public. Il est plus largement le produit de décennies de politiques néolibérales, qui pèsent en premier lieu sur les femmes, les minorités de genre, les personnes racisées et immigrées pour qui l’accès à la santé reste, à différent niveaux, inégal.

C’est dans les quartiers populaires, comme en Seine Saint Denis où 28,4%, soit plus d’un quart des habitants, vivent en dessous du seuil de pauvreté et dans les colonies que les chiffres sont les plus élevés, du fait de la gestion impérialiste des populations racisées et/ou immigré·es par l’État français.

En décembre dernier déjà, les travailleuses et travailleurs du service néonatalogie de Saint-Denis s’étaient mis en grève pour dénoncer le manque de moyens et de personnel, mettant en danger la population. À Mayotte, dans certaines zones de l’île, les habitants n’ont accès à l’eau que 2 jours sur 7, tandis qu’il faut compter 48h de coupure d’eau pour 24h d’accès à l’eau en moyenne sur l’ensemble de l’île.

Les causes structurelles de la mortalité infantile sont les mêmes qui entravent l’accès au droit à l’avortement : la précarité, la casse des services publics, et la gestion patriarcale et impérialiste de la santé empêchent les femmes de disposer de leurs corps et entraîne d’immenses souffrances. À l’approche du 28 septembre, date internationale de mobilisation pour le droit à l’IVG, alors que le pays traverse une profonde crise social sur fond d’inflation, nous ne pouvons pas nous limiter à la revendications de l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution.

Nous devons porter une lutte et nous organiser pour donner à toutes les femmes, à toutes les personnes LGBTI et à toute la population un accès réel à la santé : des moyens massifs pour les hôpitaux et l’éducation, des augmentations de salaires et leur indexation sur l’inflation, une éducation au genre et à la sexualité dès le plus jeune âge, et la régularisation de tous·tes les sans papiers !


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