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600 signataires

Tribune. Les soutiens d’un État génocidaire n’ont pas leur place dans nos luttes féministes !

Une tribune d'Urgence Palestine a été publiée dans Politis avec 600 personnalités, organisations politiques et collectifs féministes signataires, dont Révolution permanente et Du pain et des roses. Ce texte revient sur les provocations politiques des militants pro-Israël du collectif Nous vivrons dans les manifestations du 8 mars à Paris et à Bordeaux.

29 mars

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Tribune. Les soutiens d'un État génocidaire n'ont pas leur place dans nos luttes féministes !

"Les soutiens d’un État génocidaire n’ont pas leur place dans nos luttes féministes !". Tel est le titre d’une tribune initiée par le collectif Urgence Palestine, signée par 600 personnalités, organisations politiques et collectifs féministes, pour dénoncer l’instrumentalisation du féminisme "pour laver les crimes d’un État colonial" par le collectif Nous Vivrons le 8 mars dernier, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, et réaffirmer que la cause palestinienne est une cause féministe.

Assa Traoré, Kaoutar Harchi, Amel Bentounsi, Mariama Abu Daqqa, Mornia Labssi, Annie Ernaux, Silvia Federici, Virginie Despentes, Leïla Shahid, Sarah Schulman font partie des signataires, de même que les militantes et collectifs féministes visés par les provocations du collectif Nous Vivrons, le 25 novembre puis le 8 mars derniers, à l’image de Du pain et des roses et Sasha Yaropolskaya (militante à DPDR et à Révolution permanente), de Nous Toutes, ou encore les organisations politiques comme Révolution Permanente ou le NPA.

Ci-dessous la tribune et la liste complète des signataires accessible ici.

Les soutiens d’un État génocidaire n’ont pas leur place dans nos luttes féministes !

Depuis le 8 mars, la presse et le gouvernement accusent le mouvement féministe et les militant-es pro-Palestine à Paris et à Bordeaux d’antisémitisme pour avoir refusé la présence du collectif pro-Israël « Nous Vivrons » dans la manifestation annuelle pour les droits des femmes. Nous écrivons ce texte pour réaffirmer notre refus d’une instrumentalisation du féminisme pour laver les crimes d’un État colonial. Nous le disons, une fois de plus : soutenir le génocide en cours à Gaza n’a rien de féministe.

Non, la présence du collectif « Nous vivrons » n’a pas posé problème parce que ce serait un collectif composé de femmes juives. En réalité, comme l’avait déjà montré la manifestation du 25 novembre, ce groupe ne se rend dans nos manifestations que pour orchestrer des provocations politiques, en mettant au cœur de son discours la dénonciation mensongère et virulente de féministes « complices des terroristes ». Alors qu’une grande partie du mouvement féministe exprime d’une façon de plus en plus forte son soutien au peuple palestinien, il s’agit de diviser et de décrédibiliser, avec l’aide de médias complaisants, toute opposition au génocide à Gaza.

La composition politique du groupe « Nous vivrons » qui compte en son sein des membres de Renaissance, des Républicains ou encore du Printemps républicain, en dit long sur ce que recouvre le "féminisme universaliste" dont il se réclame. Depuis le 7 octobre, ce collectif sioniste est à l’origine de provocations contre les associations et organisations politiques de gauche, de menaces, d’insultes et de calomnies à l’égard des militant-es pro-Palestine.

Mêmes méthodes à la manifestation du 8 mars : un service d’ordre exclusivement masculin portant des masques et des gants coqués a menacé, insulté et agressé des femmes à la manifestation du 8 mars. Plusieurs personnes ont fini aux urgences. C’est cette intrusion choquante et violente digne des méthodes d’extrême-droite qui aurait dû faire les titres de la presse nationale. Mais la gravité de cette attaque est éclipsée par un récit mensonger, servant de prétexte pour les offensives contre le militantisme en faveur de la Palestine, dans un contexte politique où l’État tente d’assimiler les positions antisionistes à de l’antisémitisme.

La réalité de ce qui se passe à Gaza est impossible à ignorer. Près de 40 000 morts, des dizaines de milliers de femmes enceintes obligées d’accoucher dans des tentes, une famine utilisée comme tactique militaire, des personnes affamées massacrées par l’armée coloniale lors de distributions de nourriture, des maladies infectieuses qui se propagent à échelle inédite et menacent les vies de toute la population qui ne peut plus se soigner faute d’un système de santé totalement détruit. Face à cette situation, qui peut s’étonner que des militantes refusent de marcher aux côtés du collectif « Nous vivrons » qui, entre autres, minimise le nombre de morts à Gaza sur les réseaux sociaux et scande dans la manifestation parisienne « Israël vivra, Israël vaincra ! ».

Le féminisme est une lutte pour l’émancipation de toutes les femmes, mais c’est aussi un combat acharné contre toute forme d’oppression. Ces dernières années des États et des forces réactionnaires tentent de couvrir leurs projets politiques racistes et islamophobes d’un vernis féministe, tout en faisant la chasse aux « wokistes » et aux « intersectionnels », c’est à dire à la nouvelle génération des jeunes féministes antiracistes. Accepter la récupération du féminisme par des forces réactionnaires c’est trahir et liquider son héritage politique.

Alors que des centaines de milliers de femmes manifestent dans le monde entier pour la Palestine, alors que des personnes LGBT lèvent le drapeau palestinien aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Maroc, en Argentine et en France, nous réaffirmons que oui, la libération de la Palestine est une cause féministe.


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