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On tire le bilan

Blanquer, le ministre dont on n’a pas besoin

Bilan d'étape de "l'école de la confiance". Crise sanitaire gérée par la phraséologie, réforme du lycée passée en force, répression, les grandes annonces à la gloire du ministre qui distribue des miettes et s'abstient de toute revalorisation, scandale du syndicat lycéen grassement financé par le ministère, insulte aux personnels en agitant les spectres de l'islamo-gauchisme ou de l'ultra-gauche - quand on fait le tour, on trouve au moins une certitude : Blanquer, c'est ce ministre dont personne n'a besoin.

28 novembre 2020

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Protocoles sanitaires : le ministre dit des mots mais n’a aucune parole

Depuis septembre, l’ensemble des personnels de l’éducation s’est trouvé contraint de faire avec l’épidémie dans l’impréparation la plus complète. Si le ministère a en effet publié un document à usage des établissements, il reposait non pas sur les possibilités réelles et les conditions de travail (dédoublement des classes, embauche de personnels) mais sur la contrainte de ne surtout rien revoir des effets de la réforme Blanquer : augmentation des effectifs par classe, regroupements différents en fonction des cours. La règle de ce protocole, alors, consistait à faire "dans la mesure du possible", le ministère ayant par avance balisé le périmètre des possibilités comme si les choix du ministre avaient la nécessité d’une loi naturelle.

A la rentrée de novembre, en pleine deuxième vague et alors que le ministre s’est contenté de biffer le premier document pour ajouter le mot "renforcé" dessus, plusieurs établissements, écoles, collèges, lycées, se sont mobilisés pour faire entendre que les conditions sanitaires n’étaient décidément pas à la hauteur de l’épidémie et que le ministère mettait les élèves, les familles et les personnels en danger. Tout en conservant son mépris le plus total pour la colère et l’épuisement des personnels, le ministre a fait quelques concessions pour les lycées, oubliant délibérément les écoles et les collèges. Dans plusieurs établissements d’Ile-de-France, les personnels ont collectivement fabriqué des protocoles sanitaires ad hoc pour garantir la sécurité de tous, protocoles auxquelles les directions d’établissement se sont systématiquement opposées, préférant écouter les directives du ministère que les familles et les personnels directement sur le terrain.
En régime contraint par la volonté du ministre de s’opposer à tout recrutement et à tout investissement conséquent pour le service public de l’école, dans certains départements, pour remplacer les enseignants absents la hiérarchie réquisitionne les personnels affectés en RASED : déshabiller Paul, déjà en difficulté, pour habiller Jacques et surtout ne rien toucher aux moyens alloués à l’école dans son ensemble.

Moins de moyens mais toujours plus de répression

L’année dernière, face à la colère des personnels et des élèves, le ministère a préféré imposer sa réforme par la force et n’a pas hésité à organiser les E3C sous surveillance policière dans plusieurs établissements, se réservant la possibilité de poursuivre les personnels mobilisés et les lycéens. A Melle, trois puis quatre enseignants sont ainsi passés en commission disciplinaire en octobre dernier.
Depuis novembre, c’est le tour du lycée Mauriac à Bordeaux avec trois enseignants qui font face à une procédure disciplinaire pour s’être mobilisés contre le passage en force des E3C. Réduire au silence les enseignants et les faire filer droit : voilà résumé le programme de Blanquer depuis 2017, ministre que les contradictions n’arrêtent pas puisqu’il réprime d’une main en louant la liberté d’expression de l’autre.

Un Grenelle qui fait flop et un syndicat financé par le ministère

Alors que le ministre était en train de se gargariser de la prime qu’il annonce aux enseignants et qui, dans le monde réel, se réduit à cent euros pour les débuts de carrière et à des clopinettes jusqu’au 7ème échelon avec 150€ de prime annuelle d’équipement, Médiapart et Libération ont révélé le fonctionnement pour le moins suspect d’un syndicat géré - et financé - directement par le ministère. Entre 2019 et 2020 c’est presque 100 000 euros qui ont été alloués au syndicat pro-Macron, chargé pour l’essentiel de défendre les réformes du ministre parmi les élèves : l’idéologie, ça coûte "un pognon de dingue" mais apparemment, dans ce cas-là, ça fait pas mal.

Le bilan est chargé et pourtant il est loin d’être exhaustif. Il donne en tout cas une idée des dégâts commis par le ministre à l’école : pour la "confiance" c’est loupé, et il ne reste aux personnels que l’envie de montrer la porte de sortie au ministre. #BlanquerDémission


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