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« On refuse d’être des flics à l’école »

Toulouse. Contrôle des sacs à l’entrée des maternelles : « on refuse d’être des flics à l’école ! »

Après le meurtre ignoble survenu à Arras vendredi dernier, le gouvernement qui mène sa surenchère xénophobe compte maintenant sécuriser toujours plus les écoles. La mairie de Toulouse toujours main dans la main avec la politique de Macron a envoyé une circulaire demandant aux ATSEM de fouiller les sacs d’enfants de maternelle !

Léo Stella

25 octobre 2023

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Toulouse. Contrôle des sacs à l'entrée des maternelles : « on refuse d'être des flics à l'école ! »

Crédits Photo : Paterm / Creative Commons Attribution 2.0 Generic

En ce début de semaine, les ATSEM qui ont un rôle important que ce soit sur l’accompagnement ou l’éducation auprès des enfants dans les maternelles ont reçu une circulaire de la part de leur employeur, la mairie de Toulouse. Cette dernière arrive suite à la mise en place d’un plan Vigipirate après le meurtre de Dominique Bernard, a pour but de mettre en place un contrôle approfondie à l’entrée de chaque école maternelle toulousaine.

Parmi les mesures mis en place : les sacs des enfants devront être « controlés visuellement » par les ATSEM avant leurs entrées dans l’établissement, les parents seront aussi soumis à ces contrôles et les poussettes devront être laissées dehors. Aussi, « une vigilance est aussi à accorder aux travailleurs extérieurs qui interviendraient dans la structure (contrôle de la carte professionnelle, avoir une trace de l’entrée et de la sortie de cette personne avec son nom et la raison de sa venue…)  ». Cette circulaire interne est à l’image de la politique que mène le gouvernement sur les établissements scolaires. Une sécurisation et un contrôle qui selon la circulaire doit s’appliquer jusqu’au enfants de maternelles , qui ont entre 2 et 5 ans. Ainsi, la circulaire décrit « Les ATSEM qui assurent l’accueil le matin doivent, ainsi, contrôler visuellement les sacs des enfants ».

Une demande qui ne passe pas auprès d’un grand nombre d’ATSEM qui refusent d’ être les flics de l’école » pour le gouvernement comme le décrit Emma*, ATSEM toulousaine. Une situation qu’elle décrit comme une instrumentalisation de la part du gouvernement : « On nous demande de fliquer les enfants, des gosses de 2 à 5 ans. C’est pas notre métier de faire ça et quand bien même on serait payer pour faire ça, je le ferai pas parce que ce n’est pas notre métier et j’ai pas signé pour ça. Surtout que on nous impose ça et le discours sécuritaire qui va avec alors que nos conditions de travail ne cessent de se dégrader et personne en parle. Les effectifs ne font que réduire et les enfants à prendre en charge ne font qu’augmenter. Aujourd’hui on doit avec le sous-effectif gérer seul 25 enfants qui sont des tout-petits, c’est juste infaisable et cela à des conséquences sur nous mais aussi pour les enfants. Ils subissent de plein fouet le sous-effectifs et les conséquences sur leurs prise en charges, physiquement et moralement, mais dans les ordres qu’on reçoit avec le vigipirate on nous demande d’avoir une attention particulière sur les enfants et leurs comportements comme si c’était des futurs terroristes.C’est honteux de fliquer des enfants et leurs familles. »

Une colère et une situation, qui au-delà des écoles maternelles toulousaines, trouvent un écho à l’échelle national. Depuis la mise en place du plan Vigipirate « Alerte Attentat », ce sont plus de de 7 000 militaires et 10 000 policiers et gendarmes qui ont été placés autour des écoles, des lieux de cultes et de culture.

Des scènes de contrôle et une sécurisation toujours plus accrue de la part du gouvernement qui demande à l’image des ATSEM au personnel de l’Education, et en premier lieu les AED, qui accueillent les élèves aux portails des établissements, de jouer un rôle de supplétifs de la police en contrôlant les élèves. Tout cela dans un climat toujours plus réactionnaire où le gouvernement instrumentalise l’assassinat d’Arras pour faire passer son agenda raciste et xénophobe en préparation de la loi Immigration qui passe le 6 novembre en examen au Sénat.

Comme le dénoncent les travailleurs et les travailleuses de l’éducation, ce dont ont besoin les écoles, ce n’est pas une augmentation du contrôle militaire et policier en leur sein mais biens d’une augmentation drastique des moyens pour pouvoir s’occuper et enseigner aux élèves dans de bonnes conditions. Contre l’offensive islamophobe et sécuritaire, les travailleurs et les travailleuses de l’enseignement doivent s’organiser pour lutter pour de meilleurs conditions de travail mais aussi pour le retrait des lois racistes et islamophobes !


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