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En Gironde

Témoignage E3C : "Ils ont fini par entrer passer leurs épreuves encadrés par les gendarmes, humiliés"

Dans le lycée Max Linder en Gironde, les E3C se sont déroulés dans le chaos le plus total. Prévenus au dernier moment les lycéens ont du passer toutes leurs épreuves le même jour, accueillis par des gendarmes mobiles. La proviseure n'a reculé devant rien et les épreuves se sont tenues dans des conditions déplorables. Les professeurs, empêchés d'assister au déroulé des épreuves se sont de leur côté retrouvés sans nouvelles de leurs élèves. Une enseignante témoigne.

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Crédit photo : Archives Sud Ouest

Je n’ai pas l’énergie de vous faire un récit exhaustif et tant pis si je cède d’abord à l’émotion plutôt qu’au factuel. Nos élèves ont été prévenus par sms lundi soir à 20H00 qu’ils passeraient l’intégralité des épreuves mercredi dans la journée (soit 6H d’épreuves à la suite). Nous n’étions au courant de rien. Dans la journée de mardi nous avons su par Pronote (logiciel de vie scolaire) que nous étions tous libérés de cours. Nous avons donc décidé de venir mercredi matin devant l’établissement car nous étions très inquiets pour nos élèves. Ils ne voulaient pas y aller, ils avaient peur, dans un état de stress épouvantable. Ils ont fini par entrer passer leurs épreuves encadrés par les gendarmes mobiles (une quarantaine), en pleurant, humiliés de céder sous la menace et se sentant minables.

Ils étaient fouillés, devaient présenter leur convocation et passait entre deux gendarmes mobiles armés (brigade d’intervention). Seule une douzaine sont restés courageusement dehors. Nous étions là pour les soutenir mais nous étions interdits d’entrer dans l’établissement et refoulés par les gendarmes comme des terroristes. Nous avons crié, protesté, on a cherché à savoir qui nous interdisait de rentrer, pas de réponse mais les gendarmes nous ont dit qu’ils avaient des ordres. A l’intérieur, aucun prof, des élèves qui ont composé avec leur portable, en s’échangeant leur copie.

D’autres qui finalement, ont refusé de rentrer et courraient dans les couloirs, d’autres ont voulu ressortir. Certains ont rendu copie blanche, d’autres ont écrit "Fuck aux E3C" en épreuve d’anglais, certains ont fait des crises de panique mais pas d’infirmière à l’intérieur ... Tout cela nous arrivait par sms ou par les parents qui étaient présents (ce qui montre bien que les élèves avaient leur portable et s’en servaient !) On a attendu jusqu’à midi, ils ressortaient au fur et à mesure, certains hilares de cette supercherie, d’autres en larme. Certains sont rentrés chez eux et ont dit qu’ils allaient faire un certificat maladie. Bref, le chaos, une Proviseure invisible qui a accepté de venir 5 minutes nous parler à la grille ! Elle a dit que nous étions aussi violents puisque nous avions refusé de siéger la veille au conseil pédagogique !

Ce matin pour protester contre la situation sidérante que nous avons vécue nous sommes descendus à 8h00 avec nos élèves pour former une chaîne humaine silencieuse et nous avons demandé que la proviseure reçoive des parents, des élèves et des profs. Nous avons improvisé une sorte de cellule "de crise" pour faire écrire et recevoir tous les témoignages des élèves. C’est encore pire que ce qu’on pensait, pour 500 gamins enfermés dans le lycée il y avait une trentaine d’adultes dont certains non identifiés et aucun professeur.

Ceux qui voulaient sortir à midi pour manger ont été marqués au feutre pour pouvoir passer le cordon de gendarmes ! Des agents de l’équipes mobiles du rectorat qui refusaient de décliner leur identité circulaient dans les couloirs et menaçaient des élèves de 16 ans s’ils ne rentraient pas dans les salles. Je ne sais même pas quelle est leur mission.

Si vous avez l’impression des péripéties d’un film catastrophe, c’est normal car c’est proprement ce que nous ressentons : une sensation d’être hors de la réalité et de la normalité. Beaucoup craquent mais c’est à tour de rôle alors tantôt on pleure, tantôt on est en rage, tantôt on se console !


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