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« Contre l’islamophobie, pour des moyens ! » Les grévistes d’Utrillo mobilisés devant le Ministère de l’éducation

Ce mercredi à 15h, à l’initiative du personnel gréviste du lycée Utrillo de Stains (93) en grève depuis la rentrée, une centaine de personnes se sont retrouvées à quelques pas du Ministère de l’Éducation pour dénoncer l’interdiction islamophobe et raciste des abayas ainsi que la casse de l’éducation dans les quartiers populaires.

Louis McKinson

13 septembre 2023

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« Contre l'islamophobie, pour des moyens ! » Les grévistes d'Utrillo mobilisés devant le Ministère de l'éducation

Depuis la rentrée, le personnel gréviste du lycée Utrillo dénonce la casse de l’enseignement public et la politique islamophobe du gouvernement qui s’abat aujourd’hui sur les écoles avec l’interdiction du port des abayas et des qamis qui stigmatise les jeunes femmes des quartiers populaires et vise à les exclure du service public. Après une semaine de mobilisation, le personnel gréviste a organisé ce mercredi 13 septembre à 15h un rassemblement au ministère de l’Éducation pour porter ces mots d’ordre. Des parents d’élèves, plusieurs équipes de personnels en grève d’autres établissements, des organisations syndicales (SNES-FSU, CGT, Sud Education et FO) ainsi que des organisations politiques étaient ainsi présentes en soutien aux grévistes.

Les personnels du lycée d’Utrillo ont choisi de porter ces deux combats, contre l’interdiction de l’abaya et le manque de moyens, alors quela rentrée des classes n’a pas manqué d’offrir un panorama catastrophique de ce qu’est l’éducation dans l’ensemble des quartiers populaires. Pour les personnels grévistes du lycée d’Utrillo, la lutte contre la dernière mesure islamophobe du gouvernement va de pair avec la défense du service public et la lutte pour offrir des conditions d’études dignes aux élèves : « On est obligé de diviser notre classe entre deux salles et en en abandonnant une partie tellement nos classes débordent » dénonce Enia, professeure de la voie professionnelle au lycée d’Utrillo.

En plus des classes en sureffectifs qui sapent les conditions d’étude des élèves et de travail des personnels, les problèmes s’accumulent dans les établissements des quartiers populaires qui sont les premiers visés par les attaques du gouvernement.Bâtiments en ruine, manque d’AESH, de profs, tour à tour les travailleurs de l’éducation ont expliqué les raisons de leurs grèves et blocages. Au collège Travail Langevin de Saint-Denis (93) : « Il pleut partout, dans les salles, dans la cantines, sur les ordinateurs… » témoigne un professeur. Une parente d’élève du collège Bartholdi, dont les personnels sont aussi en grève, témoigne que cela fait maintenant deux ans que les centaines d’élèves du collège sont privés d’infirmière scolaire.

Après les personnels et les parents d’élèves en lutte, les organisation syndicales et politiques ont pris à leur tour la parole. Omar Slaouti, professeur à Argenteuil et militant antiraciste, rappelle que la répression qui s’abat sur la jeunesse des quartiers populaires et l’offensive islamophobe contre l’école n’est pas une diversion mais le fruit d’un racisme structurel qui ne peut être minimisé et qu’il faut combattre de pair avec la casse de l’école dans les quartiers. Mariama Sidibé du Collectif sans papier 75, a quant à elle tenu à rappeler le caractère sexiste de la mesure : « Toute femme, que ce soit une mère ou une jeune fille, toutes, ont le droit de s’habiller comme elles le veulent ! ».

Henda, professeure des écoles dans le 93 et militante à Révolution Permanente, enchaine en expliquant que cette volonté de mettre au pas la jeunesse des quartiers populaires est à comprendre dans la foulée de la révolte qui a suivi le meurtre de Nahel dont nous devons être solidaire : En ce sens, elle a insisté sur l’importance que les professeurs soient également solidaires contre la répression qui s’abat contre eux, avec 1 700 condamnations à de la prison ferme : « Il faut défendre l’amnistie pour tous les révoltés ! » a t-elle ainsi déclaré.

Pour toutes ces raisons, il est central de soutenir la grève des professeurs du lycée d’Utrillo
et notamment de contribuer à leurcaisse de grève qui permet aux plus précaires de l’établissement de tenir. Leur mobilisation, qui dénonce les effets de l’école néolibérale et l’offensive en cours sur les élèves constitue un point d’appui pour étendre la lutte et s’organiser face aux attaques du gouvernement, que les organisations syndicales doivent saisir pour mettre un coup d’arrêt au projet macroniste pour l’école en entrainant personnels de l’éducation et parents d’élèves dans une lutte commune.

Avec les travailleur.ses de l’éducation de Révolution Permanente, nous pensons qu’il est essentiel de s’organiser contre l’offensive raciste et islamophobe du gouvernement, et c’est en ce sens que nous avons impulsé une tribune, signée par 350 organisations et personnalités dont Etienne Balibar, Annie Ernaux, Frédéric Lordon, Médine ou Adèle Haenel, visant à faire front contre l’offensive islamophobe et sexiste en cours. Pour discuter de cette situation politique et s’organiser contre l’offensive en cours dans nos école, nous organisons une réunion publique ce jeudi 14 septembre à 19h à Paris.


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