Crédit photo : Capture d’écran. Gérald Darmanin/Twitter
Les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel ont montré toute la détermination des jeunes de quartiers populaires, au point de faire trembler Macron et Darmanin. Deux semaines plus tard, le gouvernement craint un retour de la colère, et se prépare à une répression massive pour le 14 juillet.
Ce mercredi, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a annoncé un dispositif considérable pour les 13 et 14 juillet. Chaque soir 45 000 policiers et gendarmes seront « spécifiquement mobilisés pour lutter contre les violences » et pourront compter sur le renfort des brigades anti-terroristes du RAID, de la BRI, et du GIGN. Alors que pour réprimer les émeutes l’Etat faisait pour la première fois appel à ces corps spéciaux de répression pour des missions de « maintien de l’ordre » en France métropolitaine, leur utilisation est désormais banalisée. Elle s’accompagne du recours à un arsenal impressionnant, avec des blindés de la gendarmerie dans les rues, des hélicoptères, et des drones. Au total, 130 000 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers seront mobilisés.
Dans le même temps, Darmanin a demandé aux préfets de mettre fin aux transports de bus et tramway à 22h dans tout le pays, et menace d’avancer cette interdiction à 21 heures en Ile-de-France, voir plus tôt selon les endroits. Une véritable punition collective, alors que l’Etat utilise des moyens militaires et a recours à des pratiques néocoloniales pour prévenir toute rébellion des jeunes de quartiers populaires.
Des décisions autoritaires et brutales qui mettent en évidence la grande inquiétude de l’exécutif, déjà palpable ces derniers jours. En effet plusieurs événements festifs ont été annulés, Macron a annulé sa prise de parole prévue le 14 juillet, et la première ministre Elisabeth Borne a signé un décret interdisant la vente, le port et le transport de feux d’artifice afin « de prévenir les risques de troubles graves à l’ordre public au cours des festivités ». Une manière également de préparer la répression judiciaire, et d’arrêter des jeunes pour le seul motif qu’ils détiennent des feux d’artifice.
Un tel déploiement de force de police annonce ainsi une forte répression, à l’image des violences policières faisant au moins 1 mort et plongeant un homme dans le coma et des condamnations nombreuses qui ont suivi les émeutes contre la mort de Nahel.