×

Droit de grève

Réquisition de grévistes d’Arcelor Mittal par l’Etat : des sites entrent en grève en solidarité

Depuis lundi, l’ensemble des services d’Arcelor Mittal Dunkerque sont en grève pour des augmentations de salaires. Pour briser le mouvement, le préfet du Nord a ordonné la réquisition de cinq grévistes, une attaque face à laquelle plusieurs autres sites sont en train de rejoindre le mouvement.

Alexis Taïeb

6 décembre 2023

Facebook Twitter
Audio
Réquisition de grévistes d'Arcelor Mittal par l'Etat : des sites entrent en grève en solidarité

Crédit photo : capture d’écran Youtube - ArcelorMittal France

Depuis lundi, l’ensemble des services d’ArcelorMittal Dunkerque sont entrés en grève, en réaction aux propositions méprisantes de la direction lors des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO). Alors que la CGT réclame 300 euros d’augmentation de salaire ainsi qu’une indemnisation de 56 centimes par kilomètre effectué entre le domicile et le travail, la direction a proposé 90 euros d’augmentation aux salariés et 4% aux cadres et ingénieurs.

Dans la nuit de lundi à mardi, le préfet du Nord a ordonné par arrêté préfectoral la réquisition de six salariés de l’entreprise. Au final, seulement cinq salariés ont pu être réquisitionnés. « La police ou la gendarmerie sont allées sonner chez eux vers une heure du matin pour leur faire signer le papier et les faire retourner le plus rapidement possible à l’usine » explique Gaëtan Lecocq, secrétaire général de la CGT ArcelorMittal Dunkerque, contacté par Révolution Permanente.

Pour lui, cette décision est une tentative d’intimidation de la direction, face à une grève qui est partie très vite et fort : « A Dunkerque le mouvement s’est vite généralisé. La direction s’est rendue compte de l’ampleur de la grève et essaye donc d’intimider les grévistes » explique-t-il. Alors que dans l’arrêté préfectoral la réquisition est justifiée par des raisons de sécurité, le syndicaliste dénonce une manœuvre : « Le service réquisitionné n’est pas en rapport avec la sécurité. Les salariés concernés sont des chauffeurs de locotracteurs. C’est pour faire un exemple. Mais l’effet est inverse, les salariés ont augmenté le rythme de la grève ».

Très rapidement, cette décision a provoqué la colère chez les salariés d’ArcelorMittal. Dès mardi ceux du site de Mardyck, situé à quelques kilomètres de celui de Dunkerque, sont entrés en grève. La veille, les salariés de Fos-sur-Mer (13) avaient déjà rejoint le mouvement. Les salariés du site de Saint-Chély (48) doivent également rejoindre le mouvement. Un appel à la grève est également lancé du côté d’ArcelorMittal Montataire (60) et dans la filiale de l’entreprise Industeel à Le Creusot (71).

Une dynamique qui pourrait continuer à s’étendre rapporte le syndicaliste : « On veut que ça se mobilise dans toute la France pour mettre un coup de pression auprès des directions et les faire revenir à la négociation avec des propositions correctes » a-t-il dit. Une réponse importante à l’offensive autoritaire des réquisitions, dont l’usage par l’Etat se renforce ces derniers mois, comme on l’a vu au moment des grèves de raffineurs successives. Une attaque contre le droit de grève que le mouvement ouvrier dans son ensemble doit dénoncer.


Facebook Twitter
1er mai : une journée contrastée en décalage avec les dangers de la situation

1er mai : une journée contrastée en décalage avec les dangers de la situation

Répression à GT Solution : la direction tente de licencier un militant syndical à cinq reprises

Répression à GT Solution : la direction tente de licencier un militant syndical à cinq reprises

Sanofi supprime 330 emplois dans la R&D contre le cancer : la santé, pas leurs profits !

Sanofi supprime 330 emplois dans la R&D contre le cancer : la santé, pas leurs profits !

Préavis de grève pour les JO : les éboueurs exigent 1900 euros de prime et 400 euros d'augmentation

Préavis de grève pour les JO : les éboueurs exigent 1900 euros de prime et 400 euros d’augmentation

Chambéry. Journée « école morte » réussie en soutien à une enseignante contrainte de changer d'école

Chambéry. Journée « école morte » réussie en soutien à une enseignante contrainte de changer d’école

Trois usines Stellantis à l'arrêt : les grévistes de MA France déterminés face au chantage à l'emploi

Trois usines Stellantis à l’arrêt : les grévistes de MA France déterminés face au chantage à l’emploi

Transports : l'accord sur les fins de carrière montre la fébrilité de la SNCF et du gouvernement

Transports : l’accord sur les fins de carrière montre la fébrilité de la SNCF et du gouvernement

1er mai. Contre la guerre, l'austérité et l'autoritarisme : construisons une riposte !

1er mai. Contre la guerre, l’austérité et l’autoritarisme : construisons une riposte !