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Casse sociale

Volkswagen annonce 400 licenciements en Espagne sous prétexte de la transition à l’électrique

Le groupe automobile Volkswagen a annoncé le licenciement de 400 travailleurs de son usine de Pampelune en Espagne. Une nouvelle étape d'un large plan de casse sociale qui pourrait toucher jusqu'à 5 000 emplois à l'échelle du groupe au nom du passage à l’électrique.

Vincent Duse

1er octobre 2023

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Volkswagen annonce 400 licenciements en Espagne sous prétexte de la transition à l'électrique

Crédits photo : Nicolas DUPREY/ CD 78

L’usine Volkswagen à Pampelune en Navarre est l’une des principales usines automobiles d’Espagne spécialisé dans la production de trois modèles : la Volkswagen Polo, la Volkswagen Taigo et la Volkswagen T-Cross. La direction a récemment annoncé une « restructuration » qui serait mise en place au deuxième trimestre 2024, avec un fonctionnement en deux équipes et demie, ce qui menacerait 400 postes sur l’usine. Une casse sociale qui s’ajoute à celle annoncée mi septembre avec le licenciement de 269 salariés au sein de l’usine Volkswagen de Zwickau en Allemagne.

Plus largement, cette casse sociale s’inscrit dans le cadre d’un plan stratégique visant à réorganiser les activités du constructeur automobile. En effet, en mars dernier, le groupe Volkswagen avait annoncé un plan de suppression d’emplois pouvant aller jusqu’à 5 000 postes au nom de la « gestion stricte des coûts afin de financer les investissements nécessaires à l’avenir » comme l’expliquait le directeur des ressources humaines, Gunnar Killian.

Ces « investissements nécessaires à l’avenir » correspondent en particulier à la nécessité du développement de la production de véhicules électriques. Un marché très concurrentiel qui sert de justification au patronat de l’automobile pour supprimer massivement des emplois, réduire ses coûts et faire des gains de productivité. De plus, le passage à la production de véhicules électrique implique moins d’activité, car il n’y a plus besoin de moteur complexe, mais seulement d’une batterie.

C’est aujourd’hui l’argument massue du patronat de l’automobile pour préparer une casse sociale massive qui aura pour conséquence de laisser sur le carreau des milliers de salariés et d’aggraver les conditions de travail des salariés qui resteront. C’est cette même préoccupation qui s’incarne dans la grève historique qui se déroule actuellement dans l’automobile aux États Unis.

Cette annonce de suppression d’emplois chez Volkswagen, n’est donc qu’une prémisse du futur du secteur automobile si le patronat ne rencontre pas d’opposition de la part des travailleurs. Alors même que les six plus grands constructeurs européens de l’automobile ont réalisés des bénéfices record en 2022 à hauteur de 67,8 milliards d’euros, ce n’est pas aux travailleurs de payer la transition industrielle, mais au patronat. À l’image du programme porté par les grévistes aux États-Unis, la solution passera par la lutte des travailleurs de l’automobile pour refuser les licenciements, imposer le partage et la baisse du temps de travail.


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Vincent Duse

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