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Jeunesse

Rennes 2. La présidence ignore le 10 améliorable et bascule les partiels en distanciel

Vendredi dernier, la présidence de l’université de Rennes 2 a annoncé par mail le passage des examens en distanciel, invoquant le risque « qu’ils soient perturbés ». Une manière de casser la mobilisation étudiante, qui revendique depuis plusieurs semaines le 10 améliorable.

Jules Bodin

26 avril 2023

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Rennes 2. La présidence ignore le 10 améliorable et bascule les partiels en distanciel

Photo : Révolution Permanente

Vendredi 21 avril, la présidence de l’université Rennes 2 a annoncé par mail le passage des examens en distanciel. Elle explique que « au regard de la situation actuelle de blocage et du risque que les examens terminaux […] sur les campus de Villejean et de la Harpe ne puissent se tenir ou soient perturbés […] la grande majorité des examens se déroulera en distanciel  ». Une décision qui fait suite au blocage de l’université, voté le mardi 11 avril par des étudiants mobilisés qui revendiquaient notamment l’instauration du 10 améliorable.

Depuis plusieurs semaines en effet, la revendication du 10 améliorable avait émergé dans les Assemblées Générales organisées sur le campus, une mesure essentielle pour permettre à l’ensemble des étudiants mobilisés de ne pas être pénalisés par les examens. Mais alors que la présidente Christine Rivalan Guégo prônait dans un entretien au Télégramme que « le dialogue est la condition nécessaire pour ne pas basculer dans les extrêmes », celle-ci a refusé tout dialogue avec les étudiants mobilisés sur la question et a préféré se barricader dans son bureau – allant jusqu’à appeler la BAC pour mettre fin à un envahissement du bâtiment par l’Assemblée Générale. Dans la même lignée, elle a maintenu les examens en distanciel pendant la journée de mobilisation du 20 avril et empêché des centaines d’étudiants de se mobiliser.

Si elle a cherché à se teinter d’un vernis progressiste pendant le mouvement, en accordant des dispenses d’assiduité aux étudiants lors des journées de mobilisation nationale et allant jusqu’à voter une motion en Conseil Académique qui stipulait qu’elle « apporte son soutien à la mobilisation en cours contre ce projet de loi anti-social » et appelait « la première ministre à démissionner », cette décision vient en réalité éclairer toute l’hypocrisie de la présidence.

L’usage du distanciel n’est pas une nouveauté pour la présidence, qui l’a déjà manié à plusieurs reprises pendant le mouvement pour empêcher que la mobilisation étudiante se structure. Un outil utilisé par de nombreuses présidences d’universités, que nous dénoncions aux côtés de nombreux universitaires en mars dernier comme « des atteintes au droit de se mobiliser à l’université ». Une répression des présidences d’université qui s’incarnent aujourd’hui dans leurs refus de l’instauration du 10 améliorable, comme à l’université du Mirail, de Paris 8 ou encore de Paul Valéry.

Face aux manœuvres répressives des présidences d’universités, qui cherchent à empêcher que la contestation étudiante se structure et élargisse ses revendications, les étudiants mobilisés doivent continuer de s’organiser. Alors que Macron n’a jamais été aussi isolé et détesté, la jonction entre les premiers acquis de l’auto-organisation étudiante et la colère de larges secteurs de la population pourrait permettre de doter le mouvement de comités d’actions qui proposent une alternative à la stratégie perdante de l’intersyndicale. Une question brûlante dans la situation actuelle.


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