Crédit photo : [Capture d’écran vidéo @BrouillonZero]
En cette fin de semaine, des étudiants se sont de nouveau mobilisés sur leurs universités pour soutenir le peuple palestinien face au génocide en cours. Partis de différents campus de Science Po il y a plus d’une semaine, les occupations et campements se multiplient dans les universités françaises.
Une mobilisation qui touche de plus en plus d’universités
Depuis plus d’une semaine, de nombreux campus de Sciences Po se mobilisent contre le génocide à Gaza. Les campus de Paris bien sûr, mais aussi Poitiers, Le Havre, Reims, Dijon, Saint-Germain-en-Laye ou encore Lille ont été occupés ou bloqués cette semaine par les étudiants, en soutien au peuple Palestinien. A Toulouse, comme à Paris, les étudiants ont été violemment réprimés par la police. Même chose à la Sorbonne, où après un premier campement la semaine dernière, un nouveau a été installé le 29 avril violemment délogé par la police et la présidence de l’université. En fin de semaine, de nouvelles actions en soutien ont eu lieu.
RASSEMBLEMENT POUR LA PALESTINE À LA SORBONNE
Après une 1ère action réprimée par la police lundi, un nouveau campement en soutien à Gaza est installé par les étudiants place de la Sorbonne. pic.twitter.com/OQeBGoi52c
— Révolution Permanente (@RevPermanente) May 2, 2024
Une vingtaine d’étudiants de Sciences Po Paris ont occupé à nouveau leur université jeudi à 19h. Six d’entre eux ont entamé une grève de la faim le même jour à 14h. La présidence de l’école a annoncé la fermeture des portes de l’établissement suite à l’occupation. Ce vendredi à 12 heures, la police est entrée dans le hall de Sciences Po par dizaines pour déloger de force les étudiants qui occupaient. Un rassemblement est appelé par de nombreuses organisations étudiantes à 14 heures Place du Panthéon.
La police a également délogé des étudiants de Sciences Po Lyon qui occupaient un amphithéâtre.
🔴 SCIENCES PO LYON DÉLOGÉ PAR LA POLICE
Alors que les étudiants ont occupé un amphithéâtre cette nuit en soutien à la Palestine, la police est rentrée dans l’école pour déloger les étudiants il y a quelques minutes. Soutien face à la répression ! pic.twitter.com/MUOFOFKCsl
— Révolution Permanente (@RevPermanente) May 3, 2024
Les étudiants réclament la fin des massacres et dénoncent la complicité de l’Etat français et de ses universités avec le génocide. C’est notamment le cas à l’Université Paris-Cité, où les étudiants mobilisés ont organisé une manifestation sur le campus des Grands Moulins pour dénoncer le partenariat entre leur université, fleuron du projet macroniste pour l’enseignement supérieur public, et le groupe l’Oréal, qui participe à la colonisation en Cisjordanie occupée. Le campus Jourdan de l’ENS est lui aussi bloqué pour protester contre la colonisation et exiger l’arrêt des massacres contre le peuple Palestinien.
L’ENS bloquée pour la Palestine !
Le campus Jourdan de l’ENS est bloqué ce jeudi en soutien au peuple palestinien et pour exiger l’arrêt des partenariats de l’université PSL avec des établissements israéliens.
Les étudiants appellent à un rassemblement sur le campus à 15h pic.twitter.com/V17IyEP7vy— Le Poing Levé (@LePoing_Leve) May 2, 2024
A Lyon 3, les étudiants mobilisés exigent la fin du partenariat entre leur université et la Reichman University, qui participe activement à la colonisation, en chantant « Israël Assassin ! Lyon 3 Complice ! ». Même chose à Paul Valéry à Montpellier, où presque 200 étudiants ont envahi ce jeudi le bâtiment de la présidence après que celle-ci a refusé de recevoir leur délégation pour discuter des partenariats entre l’Université et des acteurs de la colonisation israélienne. A Nanterre, une banderole « de Gaza à Nanterre, solidarité » a été déployé sur l’un des principaux bâtiments du campus.
Campement en cours dans le hall de Paris 8, la mobilisation pour la Palestine s’étend !
On se battra jusqu’au bout pour l’arrêt des massacres à Gaza et contre la criminalisation du soutien au peuple palestinien : rejoignez-nous ! pic.twitter.com/X66CS77Luh
— Irène Karalis (@polystirene_) May 2, 2024
A Paris 8, un campement de soutien au peuple Palestinien occupe le hall de l’université. Dans les universités, les tentes et les drapeaux palestiniens fleurissent pour dénoncer le génocide à Gaza. Alors que Tsahal s’apprête à envahir Rafah, avec la bénédiction des Etats-Unis, des milliers d’étudiants mobilisés refusent de fermer les yeux sur les massacres en cours. Face à cet élan de solidarité international, le gouvernement ne connait que la répression et multiplie les interventions policières comme les menaces de sanction administratives et judiciaires.
Face à la répression, il faut faire front !
Le gouvernement cherche à tout prix à mater la mobilisation : sur fond de marche à la guerre des puissances capitalistes, il ne peut se permettre d’avoir dans les pattes un mouvement étudiant qui se politisent sur les crimes des impérialistes. Depuis le début du mouvement, les présidences d’université multiplient les fermetures administratives des campus afin d’éviter leur occupation. Une façon d’empêcher les discussions et l’organisation des étudiants. Toutefois, cela n’est pas suffisant pour le gouvernement. Les présidences d’université ont ainsi récemment été convoquées par la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau afin de recevoir leurs dernières consignes en termes de répression des étudiants mobilisés.
URGENT : LES CRS REPRIMENT A LA SORBONNE
Gaz, violences : les CRS délogent violemment les étudiants qui campent place de la Sorbonne en solidarité avec la Palestine. Les manifestant-es répondent « même si Macron ne veut pas, nous on est là » pic.twitter.com/Zy9kz4vqka
— Révolution Permanente (@RevPermanente) May 2, 2024
Pour faciliter les sanctions et intimider les étudiants, le ministère pourrait mettre en place d’ici le début de l’été un « un système d’information national unifié entre universités, rectorats et ministères » notamment pour « renforcer la lutte contre l’antisémitisme » d’après les Echos. Alors que l’ensemble des médias bourgeois et du gouvernement multiplient les accusations calomnieuses d’antisémitisme contre le mouvement de soutien à la Palestine pour pouvoir mieux le réprimer, nul doute que ce dispositif sera principalement si ce n’est exclusivement utilisé contre les étudiants mobilisés. Des accusations calomnieuses d’antisémitisme aux interventions policières dans l’enceinte même des universités, le gouvernement affine son arsenal répressif dans les universités.
Face aux désirs des classes dominantes et du gouvernement de mettre au pas la jeunesse, il faut continuer à étendre la mobilisation de soutien à la Palestine. Pour faire face à la répression et à la criminalisation qui frappent l’ensemble des soutiens à la Palestine, nous devons lutter pour nos droits démocratiques face à l’autoritarisme grandissant du gouvernement.