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Contrôle des médias

Quand l’AFP étouffe des informations gênantes pour le nouveau pouvoir

Ce jeudi, le syndicat des journalistes SNJ-CGT de la section de l'Agence France Presse (AFP), a interpellé, via un communiqué, sa rédaction, l'accusant d'avoir étouffé des informations gênantes pour le gouvernement fraîchement nommé. En effet, alors que l'agence aurait pu sortir l'affaire Richard Ferrand, finalement dévoilée par le Canard Enchaîné, la rédaction en chef s'y est opposée. Les raisons invoquées ? Un manque d'informations et de vérifications fiables...

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Alors que des journalistes de l’AFP étaient en possession d’informations sur le montage financier opéré par Ferrand lorsqu’il était à la tête des Mutuelles de Bretagne, et ce avant même que le Canard Enchainé ai dévoilé l’affaire, la rédaction de l’agence s’est opposé à leur parution. Sur le coup, la rédaction en chef a donné peu d’explications sur la non parution de l’affaire. Les courriels des journalistes sont tout simplement restés sans réponse, ou alors avec des réponses peu encourageantes. Une décision jugée pour le moins assez troublante de la part des journaliste : « qu’un possible scoop sur une affaire politico-financière impliquant le numéro deux du nouveau parti au pouvoir ne soit pas jugé intéressant, voilà qui est troublant  ». D’autant plus troublant au vu du contexte actuel et de tous les discours de Macron et de son gouvernement sur la volonté de moraliser la vie politique...

Et ceci ne s’est pas arrêté là. En effet après cette première tentative d’étouffer la première affaire de scandale financier touchant le gouvernement Macron, les mêmes journalistes de l’AFP ont eu la possibilité d’avoir en exclusivité le témoignage de l’avocat chargé de la vente de l’immeuble à Sandrine Doucen, la compagne de Richard Ferrand. Ce même témoignage qui conduira à l’ouverture d’une enquête par le parquet de Brest... Cependant la rédaction en chef de l’agence a encore une fois refusé le sujet !

Voilà une mise en cause très embarrassante pour l’AFP, mais qui se défend bien évidemment de toute censure et de toute volonté d’étouffer l’affaire. En effet, en réponse au communiqué de la SNJ-CGT, l’agence explique qu’il s’agissait d’une décision éditoriale, mue tout simplement par la volonté de procédé à toutes les vérifications : « C’est ignominieux, c’est diffamatoire, il est indigne de penser que la rédaction en chef a gardé pour elle ces informations pour ne pas gêner le pouvoir. Il n’y a pas de censure à l’AFP, pas d’affaire étouffée... Je me suis procuré tous les échanges, la rédaction en chef n’a pas étouffé l’affaire mais demandé des précisions, ce qui est normal car la fiabilité est le plus important », déclare Michèle Leridon, directrice de l’information de l’agence.

Une défense assez bancale. Surtout lorsque l’on sait que l’agence avait également refusé de publier une dépêche sur François Bayrou, qui était alors garde des sceaux, concernant ses affaires d’emplois. Trouvant son intérêt « trop limité  », la rédaction en chef avait en effet décidé de ne pas la publier. On peut pour le moins dire que cela fait beaucoup d’informations sensibles étouffées en quelques jours ! Face à cette censure, les journalistes de l’agence ont alors tenu à rappeler que ces derniers « doivent pouvoir enquêter librement et publier toute information même si elle est gênante pour tout type de pouvoir, en particulier le pouvoir politique ». Une « liberté de presse » qui reste, on le voit, très limité, quand la majorité des médias français appartiennent à l’Etat ou aux plus grandes richesses du pays. Une « liberté » dont le nom n’a plus aucun sens quand le président choisit les médias qui auront le droit de le suivre et les journalistes qui pourront l’interroger. Cette volonté d’intimider les médias et de mettre à sa botte toute voie dissonante montre bien l’importance que Macron donne à une opinion publique qu’il ne sait pas avec lui et que la moindre étincelle pourrait enflammer contre le nouveau gouvernement.

Photo : FLICKR / NOVOPRESS


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