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« Les flics nous repoussent à l’extérieur de l’usine, on ne peut même pas aller travailler »

Pendant que Macron vante ses contre-réformes, la CGT Toyota Onnaing expulsée par la police

Un coup de com’ presque parfait. Avant de recevoir le gotha des multinationales à Versailles, Macron a fait un crochet à l’usine Toyota Onnaing. Son objectif : dérouler un scénario sans anicroche pour y vendre l’industrie made in Macron. Mais pour réaliser ce film de bien mauvaise facture, Macron a coupé une scène au montage : celle des militants de la CGT Toyota Onnaing expulsés et empêchés d’entrer dans leur propre usine par la police…

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« Les flics nous repoussent à l’extérieur de l’usine, on ne peut même pas aller travailler alors qu’on était dans notre local ». Bizarrement, la scène n’a pas fait le tour des médias. Plus encore, la scène a même été coupée au montage. Pourtant, pendant que Macron « visite » l’établissement des ouvriers, militants de la CGT, sont interdits et empêchés par la police de rejoindre leurs postes de travail dans leur propre usine. « Nous sommes repoussés par la police dans un coin du parking », est-il postée dans une vidéo partagée plus de 4 000 fois sur la page Facebook de la CGT Toyota Onnaing.

Comme, on peut le voir dans la vidéo, les travailleurs sont bousculés et encerclés de force. « Interdits de travailler par la police » affirme un militant de la CGT. « Il a peur de quoi Macron », interpelle un travailleur ? « Il a peur des ouvriers de la CGT chez Toyota qui prennent leur poste », répond un autre. « On va être en sécurité sur le rond-point », ironise un travailleur. « Ils vont nous mettre en sécurité autour du rondpoint », surenchérit un autre. « Ce n’est pas interdit de filmer » ? « Non pas encore », se rectifie le militant.

Pourtant, le travailleur n’était…pas si loin de la vérité. Des médias, pas forcément anticapitaliste, ont été tout simplement empêchée d’envoyer des photographes, comme la Voix Du Nord. Surement que le président des riches avait peur que les médias relaient des « fake news » ? C’était donc les seuls grands médias à sa botte qui semblaient autorisés à filmer le scénario écrit par avance Bien cadré, la zone est quasi militarisée. Bloqué par les CRS, les manifestants sont interdits d’accéder aux alentours de l’usine. Les huées qui suivent généralement Macron n’ont pas eu lieu. Cela aurait fait tâche.

Mais à l’intérieur de l’usine, l’ambiance est tout autre. Le président des riches, transpirant de son mépris de classe, joue son cinéma. « Si Toyota décide d’investir 300 millions et créer 700 CDI ici, c’est parce que vous êtes bons », a lancé Emmanuel Macron aux salariés de Toyota. Les salariés acquiescent... Le public, semble-t-il, a été trié sur le volet. « C’est tout simplement magnifique ! En France, c’est tellement rare », s’est félicité Philippe Christmann, 56 ans, chef de chantier d’une société sous-traitante. Plus que jamais, les scènes sont caricaturales.

Du côté des militants expulsés, la police a quasi interdit le rassemblement, appelé à 13h, ce lundi, par l’UD CGT du Nord, l’UL CGT de Valenciennes, l’UL CGT d’Onnaing et la CGT Métallurgie 59/62 pour s’opposer à la politique antisociale, anti-ouvrière de Macron qui « ne fera qu’engendrer licenciements, fermetures d’entreprises, casse et privatisation des services publics, des retraites, de l’assurance chômage ». Parmi les militants, Eric Pecqueur, secrétaire général de la CGT Toyota Onnaing, déjà très durement réprimé par la direction de Toyota, convoqué pour un tract, menacé de licenciement.

Par ailleurs, il a dénoncé la direction de Toyota et Macron qui « utilisent les ouvriers et les chômeurs pour s’offrir une campagne de pub gratuite », en manifestant avec une dizaine de militants CGT devant l’entrée de l’usine, entourés de CRS. Il ajoute : « et puis il faut relativiser. Quatre cent millions d’euros pour vous et moi, cela semble beaucoup, mais pour Toyota cela ne représente que neuf jours de bénéfices. Et il en reste après 356. Les 700 emplois, ce sont des promesses pour le moment. Une goutte d’eau dans l’océan du chômage dans la Région Nord-Pas-de-Calais ».

Non, ce lundi, Macron n’a amené aucune bonne nouvelle aux travailleurs de Toyota qui souffrent quotidiennement de l’esclavage moderne et du modèle de la flexibilisation. Tout au contraire, c’est une scène particulièrement éclairante des rapports de classes qui s’est jouée ce lundi. D’un côté, Macron au service de la direction de Toyota, les forces de polices qui répriment, de l’autre, les militants combatifs qui osent relever la tête. C’est classe contre classe.


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