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LGBTI-PHOBIE

L’extrême-droite fait annuler un stage drag à Mérignac : solidarité avec la MJC !

Après une semaine de harcèlement LGBTI-phobe, l’association Parents Vigilants liée au parti d’extrême-droite Reconquête et l’Association des Familles Catholiques, font annuler un stage « drag-queen » à la MJC de Mérignac. Face à cet acharnement, soutien à la MJC et aux artistes drags !

Agapé

10 février

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L'extrême-droite fait annuler un stage drag à Mérignac : solidarité avec la MJC !

Crédit Photo : O Phil Des Contrastes

Ce samedi, la Maison des Jeunes et de la Culture de Mérignac, associée au centre LGBTQIA+ de Bordeaux le Girofard, annonce l’annulation de son stage « Drag qui casse les codes ». Programmé du 28 février au 1er mars, ce stage proposait aux jeunes une « découverte du monde des drag queens et du spectacle ». Il n’en fallait pas moins pour faire bondir l’extrême-droite, allergique aux paillettes : depuis plusieurs jours, c’est une véritable campagne de harcèlement LGBTI-phobe qui s’abat sur la MJC.

C’est à travers l’association Parents Vigilants, liée au parti d’extrême-droite Reconquête et appuyée par la très conservatrice Association des Familles Catholiques (AFC), que l’offensive est lancée il y a une semaine avec pour objectif de faire annuler l’événement. En tête de cette campagne, la porte-parole de Parents Vigilants et responsable Reconquête en Gironde, Virginie Tournay, affirme avoir « donné l’alerte » et dénonce ce vendredi dans les colonnes du Figaro « une volonté de sexualiser les enfants et de le banaliser ». Relayant la campagne, l’AFC lance de son côté une pétition accusant les prétendues « conséquences psychologiques négatives » ou encore « l’aspect déroutant du Drag pour les jeunes esprits » qui obtiendra 5000 signtaures, ouvrant la voie à un déferlement de haine à l’encontre de la MJC et de la communauté LGBTQIA+ sur les réseaux sociaux, avec son lot d’insultes et de menaces de mort.

Une campagne réactionnaire et calmonieuse, basée sur une interprétation LGBTI-phobe de ce qui relève d’une pratique artistique, comme l’explique la drag-queen bordelaise La Maryposa dans un entretien pour Révolution Permanente : « Les adultes projettent quelque chose de sexuel avec les enfants, ce qui est un peu bizarre pour nous, puisqu’on est juste dans l’amusement. [Les enfants] nous voient comme une princesse Disney, comme une mascotte, comme une fantaisie, comme quelqu’un de costumé, transformé, déguisé... Et c’est ce qui les émerveille. ».

Sous la pression du harcèlement de l’extrême-droite, ce vendredi, c’est par communiqué que l’équipe de la MJC annonce finalement l’annulation du stage : « Au regard de la violence des messages postés, des menaces personnelles et des appels reçus en réaction à la programmation du stage découverte de l’art drag, les membres du bureau de la MJC CLAL prennent la décision de retirer l’atelier artistique de la programmation. Ceci afin de garantir la sécurité morale et physique des bénévoles, des salariés et des familles. »

À Bordeaux, ce n’est pas la première fois que l’extrême-droite s’attaque aux artistes drags. En 2022, La Maryposa subissait déjà une déferlante de haine après sa programmation dans un cabaret pour enfants. Cette nouvelle affaire s’inscrit dans un contexte de surenchère de l’extrême-droite en France, alors que la macronie ouvrre la voie à la montée des idées réactionnaires : entre la rhétorique sur la nécessité d’ un « réarmement démographique », affirmant l’intention du gouvernement de renforcer le contrôle de l’État sur les corps des femmes, l’offensive islamophobe menée contre les jeunes filles portant l’abaya à l’école ou encore le vote de la dernière loi immigration, l’extrême-droite a de quoi se sentir décomplexée. Un constat que les effets d’annonces hypocrites du gouvernement, cherchant à séduire les secteurs féministes et LGBT avec la nomination d’un premier ministre ouvertement gay, sont loin de pouvoir effacer.

Nous apportons toute notre solidarité aux drag-queens et à la MJC et exigeons que le stage puisse se tenir dans des conditions normales. L’ensemble des organisations féministes et LGBTQIA+, associations, syndicats et organisations politiques, doivent dénoncer cette annulation et plus largement l’offensive LGBTI-phobe menée par l’extrême-droite à travers le pays ainsi que la politique du gouvernement qui lui pave la voie.


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