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Liban

Escalade : Israël bombarde un quartier de Beyrouth pour tuer un dirigeant du Hamas

Le numéro deux du bureau politique du Hamas, Saleh Al-Arouri, a été tué par une frappe de drone israélienne dans le sud de la banlieue de Beyrouth. Il s’agit de la première attaque dans la capitale libanaise depuis la guerre de 2006.

Nathan Deas

3 janvier

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Escalade : Israël bombarde un quartier de Beyrouth pour tuer un dirigeant du Hamas

Saleh Al Arouri, numéro deux du bureau politique du Hamas, a été tué, mardi 2 janvier par une frappe de l’armée israélienne près de Beyrouth. Selon des responsables des services de sécurité libanais, la frappe qui a causé la mort du dirigeant du Hamas et de six autres personnes, dont deux commandants de l’aile militaire, visait le bureau de l’organisation dans la banlieue sud de la capitale libanaise. « Une réunion des formations palestiniennes se tenait dans le bâtiment » précise l’agence de presse libanaise ANI.

Cet assassinat est le plus gros coup porté par Israël contre le Hamas depuis le début de la guerre. Le Palestinien de 57 ans était considéré comme l’un des successeurs les plus crédibles d’Ismaïl Haniyeh à la tête du mouvement. Proche de Yayhya Sinouar, le chef du Hamas dans l’enclave palestinienne et de sa branche militaire, Saleh Al-Arouri est le premier dirigeant d’envergure assassiné par Tsahal. Jusqu’à présent l’armée israélienne avait revendiqué l’élimination de cadres intermédiaires à Gaza. Cette opération est donc la première à viser les dirigeants du mouvement en exil et une nouvelle escalade dans le conflit en cours.

Beyrouth avait jusqu’alors été épargné par les combats qui font rage entre le Hezbollah et Israël à la frontière libanaise depuis le 8 octobre dernier. C’est la première fois que le bastion du mouvement chiite dans la capitale libanaise est pris pour cible par Tsahal depuis la guerre de 2006. Une offensive qui place le Hezbollah au pied du mur alors que le mouvement a jusqu’à maintenant refusé de s’engager pleinement dans la guerre en cours et est désormais poussé dans ses contradictions par la violence d’Israël. « Le crime que constitue l’assassinat de Saleh Al-Arouri au cœur de la banlieue sud de Beyrouth est une grave agression contre le Liban (…) et ne restera pas sans riposte ou impuni », a promis, mardi, l’organisation libanaise. Son chef, Hassan Nasrallah, a prévu de prendre la parole mercredi, en fin d’après-midi.

Jouant avec le feu, le gouvernement israélien poursuit sur la voie de l’embrasement alors que certaines des franges les plus radicales du gouvernement de Netanyahu perçoivent la guerre coloniale en cours comme une « guerre multifront », à l’instar de Yoav Gallant, ministre de la guerre, connu pour ses propos génocidaires, qui déclarait mardi 26 décembre devant la Knesset. « Dès le début, nous avons été attaqués sur sept fronts : Gaza, le Liban, la Syrie, Israël, l’Irak, le Yémen et l’Iran. Nous avons déjà riposté sur six de ces théâtres d’opérations ». Pareil scénario n’est pour l’heure pas encore complètement d’actualité, mais la situation au Moyen-Orient dans les heures et jours à venir doit être suivie avec la plus grande attention. Plus que jamais la surenchère meurtrière d’Israël fait peser le risque d’une escalade mortifère dont les populations de toute la région auraient à payer le prix.

Confronté aux objectifs d’une « guerre ingagnable » et sous la pression d’une extrême-droite à l’audience grandissante, M. Netanyahu semble en tous cas avoir décidé d’externaliser le « scénario du pire » gazaoui à l’ensemble du Proche et Moyen Orient. Le 1er décembre dernier, le Wall Street Journal rapportait déjà que le premier ministre israélien avait ordonné aux services de renseignements de localiser de hauts responsables du Hamas vivant au Liban, en Turquie et au Qatar. Un mois plus tard, le 3 décembre, le chef du Shin Bet, la principale agence de renseignement intérieur d’Israël, affirmait sur une radio publique avoir reçu l’ordre d’éliminer les responsables du Hamas où qu’ils se trouvent. Ce mardi matin, Tsahal intensifiait ses frappes sur les villages frontaliers au Liban. Le risque d’une régionalisation de la guerre en cours n’a jamais semblé aussi important. En attendant Israël exporte ses crimes de guerre et bombardements à l’ensemble de la région dans le silence toujours plus criminel des puissances impérialistes.


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