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Communiqué contre la répression policière et judiciaire

Des étudiants de l’université de Besançon subissent la répression et sont poursuivis pour "dégradations en réunion"

Nous relayons le communiqué des 19 inculpé.e.s de l'université de Besançon qui se sont violemment fait déloger par la police suite à l'occupation du CA, pour protester notamment contre la mise en place de la sélection en Master dans leur université. Après la répression policière, ils subissent maintenant la répression judiciaire et sont poursuivis pour "dégradations en réunion".

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Crédits photo : France 3 Franche-Comté : Sofian Aissaoui

Appel à solidarité

Le 14 février 2017 le président de l’université de Franche Comté, Jacques Bahi, faisait intervenir la police contre 19 étudiant-e-s alors que ces dernie-r-es tentaient d’empêcher la tenue du Conseil d’administration censé officialiser la mise en place de la sélection en Master. L’occupation du CA se faisait de façon pacifique : les membres de l’administration discutaient et mangeaient de la brioche avec les étudiant-e-s venu-e-s lire une liste de revendications, comprenant celle de ne pas voir s’installer la sélection en master à l’université. Plus largement, cette action s’inscrivait dans une lutte pour une fac émancipatrice, pour un lieu de savoir libre et gratuit. Pour mettre un terme à cette contestation, la police est intervenue avec une violence inouïe.

Tel un commando, en tenue anti-émeute, équipés de boucliers et matraques à la main, les policiers ont fait voler en éclat tables et chaises qui se trouvaient devant eux avant de frapper, mettre et menotter au sol les étudiant-e-s bloqué-e-s dans le coin de la pièce. Une vidéo de cette intervention est disponible sur le site de Radio BIP. Après cette attaque dont certain-e-s ont gardé des séquelles physiques et gardent encore des séquelles psychologiques, 17 personnes ont été placées 24h en garde à vue et 2 pendant 45h pour « séquestration en réunion », comme le clamera à chaud la procureure générale E. Roux-Morizet en conférence de presse.

Nous pensions, au vu du temps qui s’était écoulé, sans nouvelle de cette affaire et du peu de choses dont on pouvait nous accuser, que l’histoire avait été classée. Quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous avons reçu la semaine du 19 février une convocation pour une composition pénale le 8 mars, avec comme chef d’accusation « dégradation en réunion ». 11 personnes ont été convoquées, 8 personnes ne savent pas ce qui les attend pour l’instant, et après quelques informations récoltées ici et là, une personne est concernée par un jugement en correctionnel.

Les poursuites pour « séquestration » n’ayant, bien sûr, pas pu aboutir, l’État, à travers sa justice, cherche à sauver sa face en trouvant un nouveau chef d’inculpation. Pour lui, il s’agit avant tout de justifier (un minimum) ces nombreuses gardes à vue et tout le battage médiatique orchestrée par la procureure au moment des faits, qui n’hésitait pas à utiliser le terme de « méthode terroriste » pour qualifier cette occupation.

Nous, les 19 personnes, ayant participé à l’occupation du CA, réfutons l’ensemble des chefs d’accusation portés contre nous et affirmons que nous resterons solidaires les un-e-s des autres face à la justice.

Cette convocation s’inscrit dans une politique menée par l’État visant à punir celles et ceux qui s’opposent aux politiques autoritaires et néo-libérales mises en place par le gouvernement. Syndicalistes d’air France jugés, militant-e-s contre la loi travail emprisonné-e-s dans l’affaire du quai de Valmy... la liste est encore longue.

Nous appelons à un rassemblement devant le TGI jeudi 8 mars à 9h pour soutenir les personnes qui passeront devant le délégué du procureur. Un comité de soutien est mis en place depuis l’année dernière auquel vous pouvez vous joindre en contactant l’AMEB solidaire étudiant-e-s.

Les 19 inculpé.e.s du 14 février 2017


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