Crédit photo : Patrice Gravoin
Alors que les Gilets jaunes avaient manifesté lors de l’Acte XII pour demander l’interdiction des GLI-F4 et des LBD 40, la vidéo très choquante d’un Gilet jaune dont la main a été arrachée par une grenade samedi a réactivé la colère contre les violences policières.
Face à une vague de soutiens au jeune homme mutilé, les soutiens du gouvernement se sont empressés de réagir, n’hésitant pas à justifier l’injustifiable en minimisant le drame et en accusant Sébastien Maillet d’être directement responsable de la perte de sa main.
Ainsi pour le député LREM Florian Bachelier, Sébastien serait un « black bloc », qui n’aurait de toute façon perdu que « 2 doigts » :
Un manifestant ? Un blackbloc pas vraiment photographe.
Un incident ? Une attaque de l’assemblée nationale.
Une main arrachée ? 2 doigts immédiatement pris en charge par nos pompiers exposés depuis des semaines.
Les mots ont un sens. Les actes aussi !Assez ! https://t.co/6FYEwHsohj
— 🇫🇷🇪🇺 Florian Bachelier (@F_BACHELIER) 9 février 2019
Un tweet scandaleux que le président de l’Assemblée Nationale Richard Ferrand n’a pas hésité à « aimer ».
Du côté des soutiens patronaux du gouvernement, on a pu voir Thibault Lanxade, patron, ancien vice-président du MEDEF et soutien d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle de 2017, prend lui aussi la défense du gouvernement et de la police. Sur le plateau des Grandes Gueules de RMC, le patron a expliqué : « Il était au cœur de l’action (…) il souffrait pas. Il s’est fait réprimer, il s’est fait réprimer. C’est dommageable pour sa main mais il a une part de responsabilité. »
Main arrachée d'un manifestant #giletjaune : "C'est vraiment dommageable pour sa main, mais il a une part de responsabilité !" @LanxadeT #GGRMC pic.twitter.com/M91rTa37mQ
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) 11 février 2019
Enfin, du côté de la vieille classe politique et notamment des anciens du Parti Socialiste, Michel Vauzelle, ancien député et président PS de la Région PACA, s’est illustré, dans un tweet dont on en vient à se demander s’il ne serait pas ironique, en minimisant également la mutilation par une formule aussi ignoble qu’hypocrite : « ce n’est pas une main arrachée, c’est seulement quatre doigts :
Alors que les violences policières s’étalent sur les réseaux sociaux et que les Gilets Jaunes se sont saisis de la question au point de faire de la revendication de l’interdiction des LBD40 et des GLI-F4 une question centrale, le gouvernement et ses soutiens ne peuvent que tenter de déminer la succession de scandales en accusant les Gilets Jaunes ou en minimisant les faits. Une stratégie qui a peu de chance de convaincre ceux qui depuis bientôt trois mois, dans toute la France, font face à la répression ultra-violente d’un gouvernement délégitimé.
Une marche de soutien à Sébastien aura lieu ce mercredi 13 février à 18h au départ de la gare d’Argenteuil.