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Cinéma

Star Wars, le réveil de la force culturelle états-unienne

Depuis mardi, le septième épisode de Star Wars est à l’affiche dans les salles de cinéma en France. Une première mondiale comme seule la combinaison entre les ressources de Hollywood et les icônes universelles créées par l’industrie culturelle états-unienne peut produire. Il y a beaucoup d’attente du côté des millions de fans de la saga partout dans le monde.

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Avec plus de 50 millions d’entrées vendues de façon anticipée au niveau mondial, la plupart des critiques s’attendent déjà à un des plus gros succès de billetterie de l’histoire. C’est le genre de première où l’attente créée en amont permet de prévoir l’avenir, voire de le construire. Ainsi, les experts calculent que le nouvel épisode de Star Wars devrait rapporter 2,5 milliards de dollars, chiffre qui n’a été dépassé que par Avatar (avec près de 2,8 milliards).

Nous sommes à l’évidence devant un type d’événement qui déborde largement les salles de cinéma et où chaque geste participe à une vaste opération publicitaire, telles que les restrictions imposées pour la diffusion du scénario et même des premières critiques du film.

Cette perspective de succès s’insère dans la tradition de la saga, où le premier épisode, de 1977, a battu tous les records de l’époque et s’est positionné comme la deuxième meilleure billetterie de l’histoire jusque-là, juste derrière le classique Autant en emporte de vent.

Pendant cette deuxième moitié du mois de décembre, le film aura des premières dans 82 pays, depuis Etats-Unis (où il sera projeté de façon simultanée sur plus de 4000 écrans !) jusqu’à la Chine, en passant par l’Amérique Latine, la Russie, l’Inde et l’Afrique.

Avec un budget de 200 millions de dollars (423 millions si l’on ajoute les dépenses de commercialisation, de publicité et de transport), on estime que pendant la seule première semaine en salles, les recettes s’élèveront déjà au double des dépenses.

Ces chiffres ne sont pas « magiques ». En 2012, Disney, un des plus grands producteurs à l’échelle mondiale, a acheté la société de production Lucasfilm et a annoncé la réalisation de trois nouveaux épisodes de Star Wars. A l’époque les réactions des fans de la saga ont divergé, certains craignant que la soif d’exploitation commerciale s’impose sur la qualité de réalisation et du scénario (qui avaient déjà été critiquées dans les épisodes précédents).

George Lucas avait répondu à ces inquiétudes et calmé les fans avec des mots rassurants : « Je suis convaincu que sous l’emprise de Disney mes créations prendront une nouvelle dimension et trouveront leur place dans le cœur des générations à venir ».

Après plusieurs offres et refus de réalisateurs tels que Christopher Nolan, Steven Spielberg, Quentin Tarantino, Guillermo del Toro, entre tant d’autres, le poste de directeur a finalement été attribué en 2013 à J. J. Abrams, directeur de plusieurs épisodes de Mission Impossible et de Star Trek.

Depuis le début, le design de production a eu comme objectif de « récupérer la mystique », de « retourner au Star Wars des origines ». C’est cela que les fans demandaient, alors qu’ils n’avaient pas été très satisfaits de certains épisodes de la deuxième trilogie où avait été ajouté des personnages et où chaque prise débordait d’effets spéciaux. Ainsi, différents aspects du scénario ont été valorisés ainsi que le retour d’acteurs mythiques comme Harrison Ford.

Tous les détails du business ont été respectés. Les instructions de Disney à la presse ont été respectées à part quelques exceptions comme le journal Le Monde qui a refusé de se rendre à l’avant-première, en déclarant que des « exigences inacceptables » étaient demandées par la production. Dans la presse spécialisée et dans les réseaux sociaux on peut déjà voir de multiples éloges au film. Dans les médias nord-américains on peut ainsi lire : « l’histoire, les personnages, le design, l’humour… Fanatiques de Star Wars, c’est le film que vous cherchiez » (Los Angeles Times) ; « J. J. Abrams n’a pas fait un film seulement pour les croyants, il a fait un film pour tout le monde (ou presque) » (New York Times).

Dans la presse britannique également, les éloges se sont multipliés : « dès les premières minutes, l’excitant, spectaculaire et séducteur Star Wars. Le réveil de la force, de J. J. Abrams, montre un film avec l’esprit de la trilogie originelle » (The Guardian). Le journal donne 5 points sur 5, comme The Times ou The Daily Telegraph. Dans la Repubblica d’Italie on peut lire : « le film a tout ce que Star Wars doit avoir » et qualifie le film de « nostalgique et méga-moderne ».

Des revues et des médias spécialisés comparent le nouveau film avec les faiblesses des épisodes antérieurs. The Hollywood Reporter lui reconnait des « vertus » qui n’étaient pas présentes dans la « lamentable » deuxième trilogie. La revue parle d’un « scénario bien équilibré », de « modèles réels » et non d’effets spéciaux. Et arrive à cette conclusion : « vraiment la franchise s’est réveillée à nouveau ». Variety considère le film comme « un nouvel élan pour la franchise avec un vague d’énergie, de chaleur et d’émotion ». Deadline parle d’une « galaxie qui mérite d’être revisitée ». Le critique de cinéma Wired pense que « si tu as déjà aimé Star Wars, tout ce que tu aimais est de retour. Et si tu es nouveau : bienvenu à la maison ».

Presque 40 ans après le lancement du premier épisode de Star Wars, sort donc un nouvel épisode dans les salles de cinéma. Pendant deux heures et seize minutes des millions de personnes dans la planète partageront la même trame intergalactique. Des millions de personnes dans le monde profiteront, s’émouvront ou critiqueront une même histoire. Pour Disney il s’agit d’un énorme business et de la transmission de certaines valeurs. Pour des millions de fanatiques il s’agit d’un moment très attendu et porteur de multiples significations.

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