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AESH mutilée, profs interpellés, matraqués…

Répression des piquets, AESH mutilée : des syndicats de l’Éducation dénoncent les violences policières

Depuis une semaine, la répression bat son plein dans les manifestations et sur les piquets. Ces derniers jours certains syndicats de l’Éducation ont décidé de hausser le ton contre la répression policière, alors que l’intersyndicale reste largement silencieuse.

Yano Lesage

29 mars 2023

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Répression des piquets, AESH mutilée : des syndicats de l'Éducation dénoncent les violences policières

Crédits photo : Révolution Permanente

Sur le piquet des éboueurs d’Aubervilliers, ce lundi 27 mars à l’aube, « les forces de l’ordre ont chargé deux fois et cette fois-ci, ils ont sorti les matraques affichant une volonté de faire mal » explique le communiqué de l’intersyndicale FSU 93, Solidaires 93 et CGT 93. En effet, parmi les soutiens venus sur place pour conforter la grève des éboueurs et empêcher les réquisitions, 5 personnes ont été blessées, dont une avec l’avant-bras facturé qui a dû être emmenée à l’hôpital. Les charges de police ont été violentes, malgré la présence d’une centaine de personnes. A ce niveau local, la volonté gouvernementale s’exprime : faire taire la contestation, dans le sang et par la matraque.

 
Même chose à Rouen, jeudi 23 mars, une AESH a eu le pouce arraché par une grenade lacrymogène lors de la manifestation nationale. L’intersyndicale locale (CGT, CFDT, FO, FSU, Solidaires) de la Seine Maritime a dénoncé dans un communiqué les « violences policières » et a appelé le soir même à un rassemblement devant le Palais de Justice. 

 
Force est de constater que les personnels de l’éducation, à l’instar de l’ensemble des manifestants sont visés par des violences policières et par la répression brutale de forces de l’ordre. Rien qui puisse se réduire à des « factieux » de l’ultra-droite américaine ou brésilienne, comme l’a suggéré Emmanuel Macron dans son discours de mercredi 22 mars dernier. Mais des travailleurs en lutte, y compris du service public, y compris celles et ceux considérés comme des travailleurs essentiels lors de la période du Covid : des enseignants, des personnels d’Education, des cheminots comme le travailleur de la SNCF, mutilé à l’œil par une grenade alors qu’il manifestait avec sa famille, des soignants, contre la réforme et l’autoritarisme du gouvernement, déterminés à se mobiliser pour faire reculer le projet Macron-Borne.
 
Une colère et une révolte face aux violences policières à la base qui commence à remonter au niveau des organisations syndicales nationales, du moins au sein de l’Éducation. Avec l’AESH de Rouen au pouce arraché, les dizaines d’interpellations et de garde à vue d’enseignants pris dans les rafles policières sur les piquets ou dans les manifestations, et la pression à la base, les organisations syndicales de l’Education nationale (CGT Educ’action, Sud Education, FO, FSU, Unsa Education) ont été contraintes de se positionner. Dans un communiqué du 27 mars, intitulé « Répression policière : au moins un blessé grave parmi les personnels de l’Education », elles dénoncent le « degré de violence et de brutalité de certaines forces de police contre des manifestants pacifiques » et se solidarisent des manifestants blessés parmi lesquels se compte « au moins deux agent.e.s de l’Education nationale ».

 
Un communiqué qui a le mérite de répondre à l’offensive du gouvernement qui cherche à terroriser les manifestants par une répression brutale. Les violences des derniers jours sont en effet le produit d’une stratégie consciente pour briser les grèves, la révolte, etles mobilisations En ce sens la position de l’intersyndicale Education, au grand complet à l’exception du SGEN-CFDT, est un point d’appui pour dénoncer la violente répression policière qui s’abat sur le mouvement et le tournant du gouvernement Macron-Borne sur ce terrain.
 
Elle souligne d’autant plus le silence des confédérations intersyndicales sur la brutalité policière en cours, en particulier de Laurent Berger pour la CFDT et de Philippe Martinez pour la CGT, chefs de file de l’intersyndical, qui consentent, sans dire mot, à laisser toute une frange de la jeunesse et des travailleurs mobilisés face aux violences policières, les rafles d’arrestation, les nuits en garde-à-vue, les poursuites judiciaires. Alors que les blessés se comptent par dizaines, le communiqué publié par l’intersyndicale ce mardi se content d’évoquer les « blessés », sans préciser à qui elle fait référence, et ce alors que le gouvernement mène une campagne pour présenter les policiers comme les véritables victimes de la situation actuelle et de la répression inouïe à Sainte-Soline.

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