@mariam.et.al
Ce samedi 10 juin, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de la ville rose à l’occasion de la Marche des Fiertés organisée par Pride Toulouse, un collectif associatif regroupant différentes structures avec le soutien de l’Etat et de la mairie. Une occasion pour Moudenc et son administration d’enfiler leurs costards aux coutures arc-en-ciel pour fêter la « liberté d’aimer en toute égalité », comme le veut le slogan de l’édition 2023.
Une opération de pinkwashing qui ne nous fera pas oublier que Jean-Luc Moudenc est un grand habitué de La Manif Pour Tous et avait défilé en 2013 contre le droit au mariage homosexuel. Malgré son départ des Républicains il y a un an, il entretient des liens étroits avec la droite qui s’est positionnée massivement contre la PMA. Pas plus tard que le 10 mai dernier, le maire de Toulouse s’affichait fièrement dans un « échange amical » avec Eric Ciotti, chef des Républicains pour qui la Loi Immigration du gouvernement est encore trop « laxiste ».
À son palmarès réactionnaire, Moudenc compte plusieurs faits d’armes : on peut citer la coopération avec l’État colon d’Israël, mise à l’honneur avec le jumelage Toulouse-Tel Aviv ; l’expulsion des sans-abris avec un arrêté « anti-bivouac » ; ou encore répression systématique des squats malgré les milliers de logements vides de la ville.
" Moudenc il est à la tête du projet Toulouse - Tel Aviv et nous, nos fiertés elles sont internationales, on est contre l'Etat d'Israël et pour la liberté de tous les palestiniens !"
Alberta, militante Du Pain et Des Roses pic.twitter.com/YB2wYqYHZS— Du Pain Et Des Roses (@Pain_Et_Roses) June 10, 2023
Contrairement au vin, Moudenc ne se bonifie pas avec les années. En janvier, il censuré un atelier organisé par les drag-queens Brandy Snap et Shanna Banana après que l’extrême-droite ait lancé une pétition outrancière qui a déclenché une vague de haine contre les deux artistes. Cette affaire rappelle les offensives de la droite américaine qui, à mesure des mois, rogne de plus en plus sur le droit des femmes et des LGBT.
Les deux drag-queens sont venues prendre la parole lors de la marche des fiertés ce samedi dans le cortège radical organisé par Du Pain et Des Roses. Devant notre char, Shana Banana a tenu à réagir à cette censure et à l’offensive LGBTI-phobe actuelle : « Nos identités ne sont ni un débat ni un avis politique, a-t-elle affirmé, largement applaudie par la foule.
" Nos identités ne sont ni un débat ni un avis politique "
Énorme intervention de Shana Banana et Brandy Snap, Drag Queens de Toulouse dont les lectures pour enfants à la médiathèque ont été censurées par Moudenc. pic.twitter.com/ofJGUvnbpA— Du Pain Et Des Roses (@Pain_Et_Roses) June 10, 2023
Nous n’avons rien à attendre d’un maire qui marche aux côtés des réactionnaires de La Manif Pour Tous, s’attaque aux migrant·es, et qui casse les salaires des Tisséo tout en demandant toujours plus d’argent à l’Etat pour le financement d’une police qui nous réprime, nous harcèle et agresse les femmes et les LGBT+ dans les commissariats. À l’instrumentalisation de nos luttes au service des politiques réactionnaires, nous devons opposer la construction d’un rapport de force contre la mairie et le gouvernement.
C’est ce que Du Pain et Des Roses a cherché à porter dans la marche des fiertés toulousaine. Comme le rappelle Alberta, militante du collectif, sur la scène du Village des fiertés place du Captole après avoir salué la grève des Tisséo : « Pour nous, la pride, c’est l’ouverture des frontières, c’est la régularisation de tous les sans-papiers, c’est la PMA pour toutes et tous, c’est l’augmentation des salaires et évidemment, c’est la rétraite à 60 ans ! » Dans le sillage de la tradition anticapitaliste et révolutionnaire des mouvements gay et trans, nous revendiquons l’héritage de Stonewall, des gays, des lesbiennes et des trans qui se sont soulevé·es contre la répression policière et se sont battu·es pour une autre société !
Retrouve Du Pain et Des Roses à l’Assemblée ouverte de Révolution Permanente pour discuter des bilans et des perspectives de la séquence de lutte que nous venons de traverser, du mouvement contre la réforme des retraites à la Pride en passant par de multiples grèves pour les salaires : samedi 17 juin à 17h30 au 4 place du marché aux cochons (métro Minimes) !
