Ce 31 décembre, le passage à la nouvelle année survient alors que le génocide se poursuit en Palestine, dans un contexte marqué par les bombardements en Cisjordanie et la famine à Gaza, après que l’armée israélienne ait transformé le nord de la bande en un champ de ruine. Quelques jours après l’annulation de Noël à Bethléem en solidarité aves les gazaouis, les célébrations de fin d’année seront à nouveau placées sous le signe de la solidarité avec le peuple palestinien.
Pour en faire un moment de recueillement contre le génocide, à Paris le collectif Urgence Palestine appelle à rejoindre les festivités de la nuit de fin d’année avec des drapeaux palestiniens, en hommage aux victimes des horreurs de Tsahal. Ce regroupement d’organisations, associations, et partis politiques auquel participe Révolution permanente, appelle ainsi à se rendre aux célébrations organisées sur les Champs-Elysées le 31 décembre, à l’approche de minuit, pour y déployer des drapeaux palestiniens. Le collectif se mobilise depuis le début de l’offensive pour un cessez-le-feu en Palestine, la levée immédiate du blocus et l’arrêt du génocide.
Dans son post, Urgence Palestine précise qu’il ne s’agit pas d’une manifestation, mais d’une invitation à prendre part aux célébrations existantes avec des drapeaux palestiniens, afin de rappeler le génocide toujours en cours avec plus de 20,000 morts. Une précision qui survient alors que le ministre de l’Intérieur a annoncé un important déploiement policier pour la soirée : Gérald Darmanin a en effet mobilisé 5 000 militaires de l’opération Sentinelle et 90 000 policiers et gendarmes dans toute la France, comprenant 73 unités de forces mobiles, dont quatre de la nouvelle CRS8, et des hélicoptères. A Paris, 8 000 forces de répression seront présentes. Gérald Darmanin a justifié ce déploiement par l’existence « d’une menace terroriste très élevée […] du fait de ce qui se passe en Israël et en Palestine » quand le préfet de police de Paris a annoncé que « les manifestations revendicatives seront interdites » et que « pour accéder au périmètre des festivités, les spectateurs seront fouillés ». Une déclaration qui ouvre la voie à une possible répression du déploiement de drapeaux, dans la lignée de la criminalisation de tout soutien à la cause palestinienne par l’État.
Dans ce contexte répressif, cet appel symbolique sur les Champs-Elysées est d’autant plus important pour montrer que le soutien à la Palestine ne s’estompe pas, alors qu’il doit se tenir dans un lieu touristique de la capitale, dans la continuité du « Die-in » organisé devant la Tour Eiffel le 9 décembre dernier. Une manière également d’envoyer un message de solidarité à destination du peuple palestinien et de sa lutte.
En ce sens, cette initiative rejoint une série d’actions appelées à travers le monde pour le 31 décembre. Que cela soit en Italie, en Espagne, aux Etats-Unis ou en Amérique latine, le collectif « countdown2ceasefire » (compte à rebours pour le cessez-le-feu) relaie en effet des actions organisées dans plus de 20 pays à l’occasion du passage à la nouvelle année, pour réclamer un cessez-le-feu immédiat et permanent. Un vaste mouvement, qui marque la profonde solidarité à la Palestine qui s’exprime partout dans le monde.