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Tribune libre

Les deux dockers CGT du Havre face à la justice : 200 dockers solidaires

Suite à la convocation de deux dockers de la CGT au tribunal correctionnel de Paris, pour "violences", le vendredi 25 novembre 2016, nous relayons ci-dessous une tribune libre paru initialement sur Facebook, publié par Gildo qui a assisté au procès.

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Suite à la grande manifestation nationale du 14 juin à Paris, 2 dockers de la CGT du Havre sont poursuivis pour un coup de pied qui n’a probablement atteint personne pour l’un et le lancer d’une cartouche vide de grenade lacrymogène pour l’autre. Convoqués le 25 novembre au tribunal de Paris, ils expliquent qu’à la fin du parcours, les CRS ont bloqué la manifestation pendant une heure, interdisant au cortège des dockers CGT d’aller prendre leurs cars situés juste au bout de la rue.
Quand les dockers ont été autorisés à passer, certains CRS ont baissé les vitres et depuis les camions, ils ont aspergé les grévistes de spray lacrymogène. Les policiers ont aussi fait accélérer les manifestants avec des coups de tonfa et des tirs de grenades lacrymo dans le dos. Comme il y avait une foule devant eux, les dockers n’ont pas eu d’autre choix que de faire demi-tour et de charger leurs agresseurs en légitime défense.

Rr Ruptly charge la CGT

Les prévenus comparaissent après avoir été identifiés sur la vidéo. Les 30 premières secondes concernent ce procès (le camion de police tagué d’un A rouge et la suite montrent d’autres lieux à d’autres moments). La chaine russe d’information continue, connue pour sa propagande pro-Poutine a monté les images à l’envers à des fins de manipulations. Les 30 premières secondes ont été coupées en 4 plans séquences. Pour comprendre la scène, il faut regarder les 30 secondes à l’envers : 

  •  plan séquence 4 : Les CRS sont bien en ligne, un tireur fait usage de son lance-grenade ;
  •  plan séquence 3 : Sous les jets de projectiles, les CRS refluent entre les 2 camions ;
  •  plan séquence 2 : Les dockers CGT se retournent ;
  •  plan séquence 1 : Les dockers CGT chargent en légitime défense les CRS qui sont entre les 2 camions, le tireur est pris à parti.
    On peut imaginer que le sort réservé aux manifestants en Russie soit à mettre en parallèle avec ce traitement de l’information. RT RUTPLY a refusé de transmettre les rushs aux enquêteurs. (Notons aussi que la caméra de la rue de la Préfecture, située devant l’entrée du musée de la guerre des Invalide était en panne le jour de la manifestation…).

    Plainte sur ordre de la DST
    Le premier accusé a été arrêté à l’issue de la manifestation et jugé en comparution immédiate le 16 juin pour jets de projectiles et rébellion. Il souffre toujours des blessures occasionnées par son arrestation. Par jugement du 24 juillet, il a été condamné à un mois de prison avec sursis pour rébellion. Il a été acquitté pour les jets de projectiles. Le CRS qui a porté plainte doit s’assoir sur les 700€ réclamés à titre de dommages. Mais entre les 4 et le 15 aout, 12 de ses collègues portent plainte, sur ordre de la hiérarchie et de la DST. D’après leurs déclarations, 3 CRS pourraient être victimes du coup de pied du prévenu. L’un d’entre eux est partie civile et il réclame 2.700€.
    Le deuxième accusé a été atteint par un tir de lance grenade qui fait tombé son casque. En se baissant pour ramasser son casque, le manifestant voit la cartouche vide, il l’a ramasse et « retour à l’envoyeur ! » ça s’arrête là pour l’accusé. Les faits sont intégralement filmés par Rutly. Là aussi, la victime demande 2.700€

    La police bidonne un faux certificat médical
    L’un des CRS produit un faux certificat médical. L’horodatage du fax date de 2009 sur ce certificat de 2016. Le "médecin" déclare que suite à une explosion, le CRS souffre d’acouphènes et de « baisse de l’acquittée auditive ». La police d’écriture n’est pas la même sur cette partie du certificat par rapport au reste du document. Et dans le dossier, on retrouve cette même faute d’orthographe sur une des plaintes.

    8 mois de prison dont 4 fermes requis
    Le procureur réclame 8 mois de prison dont 4 fermes avec possibilité d’aménagement de peine dans un procès plein de lacunes et très politique. Rappelons que pour des faits du 14 juin, les 2 syndicalistes ont été interpellés chez eux, et placés en garde à vue à Paris, le 31 aout, jour où Philippe MARTINEZ, secrétaire général de la CGT, venait animer une Assemblée Générale au Havre. Ils ont été libérés le jour-même après la paralysie du port par une grève largement suivie. Ce 25 novembre, 200 dockers solidaires avaient fait le déplacement jusqu’à Paris et l’activité du port du Havre était à nouveau perturbée par un débrayage. Le jugement sera rendu le 16 décembre.


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