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Grève du nettoyage à Paris-Nord

L’entreprise Onet, sous-traitant de la SNCF, « ne respecte rien. On a dit STOP ! »

Les salariés qui font le nettoyage pour la SNCF sur la zone de Paris Nord sont en grève depuis le 2 novembre. Avec près de 100% de grévistes, les salariés d’Onet, entreprise de nettoyage et sous-traitant de la SNCF, dénoncent une véritable fraude. En effet, reprenant les salariés de l’ancienne société sous-traitante, Onet a refusé d’appliquer la Convention Collective de la Manutention Ferroviaire qui valait avec l’ancien employeur. En tant qu’entreprise donneuse d’ordre, la SNCF a aussi sa part de responsabilité. Révolution Permanente a interviewé M., travailleur sous-traitant du nettoyage, gréviste et syndiqué à SUD Rail.

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Révolution Permanente : Depuis quand êtes-vous en grève et quelles sont vos revendications ?

M. : Lorsque la nouvelle entreprise de nettoyage nous a présenté les avenants à nos contrats, nous avons appris qu’ils ne voulaient pas respecter la clause mobilité que nous avions actée avec notre ancien employeur. Cette clause précise que l’entreprise ne peut pas nous changer de lieu de travail comme bon lui semble. Jusqu’à maintenant, on ne travaille que dans nos lignes, par exemple sur la ligne H, et aujourd’hui cette nouvelle entreprise souhaite pouvoir nous envoyer travailler n’importe où, Versailles ou ailleurs, sans que l’on ne puisse dire non. Et ils se contentent de nous expliquer qu’avec eux ça ne marche pas comme ça… Nous on leur a dit qu’on avait signé un protocole avec l’ancien employeur mais eux, ils ne veulent pas le respecter. Donc le conflit part de là.

Ensuite, nous avons établi une liste de revendications : l’application de la convention collective de manutention ferroviaire pour tous, le maintien de l’effectif actuel, le maintien des postes et horaires de travail de chaque salarié selon ce qui était acté au 30 août 2012 avec la société SMP, la requalification des CDD en CDI pour tous les postes vacants (ce qui aujourd’hui concerne 5 salariés), une prime de panier repas à 4 euros par jour pour tous, la reprise d’un collègue que la nouvelle entreprise ne veut pas reprendre car sa carte de séjour avait expiré au moment du transfert, même s’il a rendez-vous pour le renouvellement le 20 novembre prochain, et la prolongation des mandats effectifs de nos représentants du personnel jusqu’aux prochaines élections. Cette société ne respecte rien et ce n’est pas acceptable. On a dit STOP !

RP : Comment organisez-vous la grève ? Quelles sont vos actions ? Et quelle est la réponse de l’entreprise ?

M. : On est quasiment 100% de grévistes, sur 112 salariés. On fait des Assemblées Générales quasiment tous les jours, où on se retrouve et on décide des suites de notre grève. Chaque jour on doit s’assurer que l’entreprise n’envoie pas d’autres personnes, souvent des salariés intérimaires qui font le nettoyage pour la RATP, pour faire notre travail, donc on a une présence quotidienne dans les gares pour vérifier et éviter ça. La réponse de l’entreprise à nos revendications c’est de nous envoyer la police et un huissier de justice pour chercher à nous intimider, au lieu de s’asseoir autour d’une table pour négocier.

RP : Comment vous voyez l’avenir ? Quelles sont les perspectives ?

M. : L’avenir est sombre, l’entreprise ne veut pas d’asseoir autour de la table, et surtout elle ne veut pas respecter nos conditions de travail. C’est inadmissible ! Mais nous sommes déterminés, prêts à continuer la lutte et on ne lâchera rien !
Heureusement, beaucoup de cheminots nous soutiennent. Ils ont envoyé des communiqués dans toutes les gares pour demander aux agents de vider les poubelles et faire le travail à notre place, mais beaucoup de cheminots sont solidaires de notre mouvement, nous soutiennent et ont refusé de faire notre travail, ce qui aurait beaucoup affaibli notre grève.

RP : Allez-vous participer à la journée de grève et mobilisation du 16 novembre contre les attaques du gouvernement ?

M. : Oui bien sûr ! On va participer à cette manifestation pour aussi être solidaires de notre côté, il faut qu’on soit tous ensemble ! Et on a décidé de participer à l’Assemblée Générale des cheminots à la Gare du Nord jeudi matin. L’union fait la force !


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