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« Grève illimitée, on attend nos augmentations » : troisième jour de grève à Transdev Coubron et Chelles

Ce mercredi, les chauffeurs de bus Transdev de Coubron (93) et Chelles (77) entamaient leur troisième jour de grève. Sur le piquet, ils témoignent de leur détermination à aller arracher des augmentations de salaire et de meilleurs conditions de travail.

Alexis Taïeb

22 novembre 2023

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« Grève illimitée, on attend nos augmentations » : troisième jour de grève à Transdev Coubron et Chelles

Crédits photo : Révolution Permanente

Depuis lundi, une centaine de conducteurs de bus de chez Transdev se sont mis en grève à Coubron (93) et Chelles (77) et après trois jours et trois nuits passés sur le piquet, ils comptent bien aller jusqu’à la victoire. Pour le moment aucun bus ne roule et la direction fait la sourde oreille face aux revendications des grévistes, qui réclament 200 euros d’augmentation de salaire, une prime d’assiduité de 150 euros, une prime de risque de 100 euros et de meilleures conditions de travail.

Chaque jour sur les 88 grévistes de Coubron, une vingtaine d’entre eux se rendent à Chelles afin de prêter mains fortes aux 20 collègues mobilisés dans le 77. Une marque de solidarité qui témoigne de leur détermination à aller jusqu’au bout. « On veut juste respirer un peu » expliquait près du brasero un chauffeur qui a passé la nuit sur place.

Une première pour de nombreux grévistes : « Tout le monde en a marre »

Certains sont dans la boite depuis quelques années, d’autres ont commencé à y travailler en 1994. Mais pour beaucoup d’entres eux, c’est la première fois qu’ils se mettent en grève. « C’est la première fois et je suis super content, même si jamais je n’aurai pensé avoir à réclamer mes droits. Mais là c’est trop » raconte Fredo, chauffeur de bus depuis 3 ans. Quelques mètres plus loin, Vanesse est là depuis onze années mais pour elle aussi c’est la première fois, et « ça fait du bien parce qu’on est nombreux » et que « tout le monde en marre ».

Ces chauffeurs conduisent d’habitude les lignes 602, 603, 604, 605, 623, 643, 701, 644. De Cergy à Sevran en passant par la ville d’Aulnay-Sous-Bois ou encore Montfermeil, ils déposent les usagers avec lesquels ils échangent quelques mots quotidiennement, lorsque les cadences infernales le permettent. Dès quatre heures du matin et jusqu’à 2H50, les bus circulent et les chauffeurs se relayent. Une journée de travail type peut ainsi commencer à cinq heure et se terminer à 18 heures, avec une coupure de cinq heures au milieu. « On ne compte même plus les kilomètres, on compte en heure » témoigne Frédo.

Un combat pour leurs conditions de travail mais aussi pour les usagers

Pour eux, ces conditions de travail impactent évidemment la vie des usagers. C’est donc pour eux aussi qu’ils se battent : « C’est tout d’abord pour eux, pour leur sécurité. On emmène des gens au travail et il faut que nos bus soient aux normes. Parfois on a des feux de croisement qui ne marchent pas, mais on les emmène parce qu’on sait que derrière ils ont des trains ». Et d’ajouter : « On se bat pour eux et pour nous ».

Régulièrement, des voitures klaxonnent en solidarité avec les grévistes. L’une d’elles s’est même arrêtée pour parler et donner son soutien aux grévistes. « Je voulais leur dire qu’on les soutient et qu’on comprend tout à fait pourquoi ils font cette grève. Moi j’ai deux enfants qui vont au collège, mais on fait du covoiturage, on se débrouille. On les soutient, on les comprend dans leur démarche et on s’adaptera » témoignait-elle à notre micro.

Transdev, une entreprise qui considère « comme des outils » les salariés

Les grévistes sont nombreux à avoir des problèmes de santé à cause de leurs mauvaises conditions de travail et à ne plus en pouvoir du traitement de leur direction. Alors qu’ils doivent des fois conduire plus de 9 heures de suite lors de leur tournée, les chauffeurs n’ont même pas de toilettes aux terminus. « Pour les femmes, c’est très compliqué » témoigne Vanesse à notre micro avant de préciser que « la direction s’en fout ».

Hier, plusieurs chauffeurs ont décidé de rejoindre le mouvement et il se pourrait que d’autres dépôts Transdev suivent aussi. A l’aéroport de Roissy, les salariés de Transdev aéropiste sont également en grève depuis plusieurs mois et Nicolas Pereira, secrétaire de l’Union Locale CGT et salarié chez Transdev à Roissy, est justement passé à Coubron donner son soutien aux grévistes. Il dénonce des méthodes de management généralisées dans tous les dépôts de l’entreprise. « On connait la politique de Transdev. Elle méprise les salariés. Ils ne sont que des outils pour la direction » explique-t-il.

Nicolas vient d’être convoqué par sa direction pour un entretien pouvant aller jusqu’à licenciement. Une méthode typique de la direction de Transdev qui avait déjà usé de telles méthodes en octobre dernier, au dépôt STBC Transdev à Chelles, lorsqu’elle a convoqué un délégué syndical de la CFTC suite à un dépôt de préavis de grève.

Pour soutenir les grévistes dans leur combat, rendez-vous de jour comme de nuit au 29 avenue Corot - Coubron (93470) !


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