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Sur fond de forte répression contre la mobilisation

Loi Travail : Force Ouvrière sous pression ?

Alors que depuis le début de la mobilisation contre la loi Travail, le retrait du projet de loi était clairement la « seule revendication » de Force Ouvrière, à deux jours du débat parlementaire, cette revendication avait disparu de son vocabulaire. « Il y a eu des amendements après les mobilisations du 9 mars, après les mobilisations du 31 mars, mais pour nous c’est encore insuffisant », a affirmé Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, lors du défilé du 1er Mai. "C'est pour montrer qu'on est déterminés. C'est un projet de loi qui déstructure la négociation collective et qui va avoir des conséquences importantes et graves pour les salariés. (…) Le texte ne nous convient pas dans une très grande majorité, donc on veut autre chose. (…) J'espère que le texte va évoluer, c'est pour cela qu'on maintient la pression", a-t-il déclaré à France Info.Cette ambiguïté s'exprime alors même qu’une répression terrible s’abat sur la mobilisation, et que le rapporteur du débat parlementaire sur la loi Travail, Christophe Sirugue, en lien avec le gouvernement donne des signes d’ouverture. Suite à ces déclarations laissant ouvrir une brèche, Jean-Claude Mailly a cependant réaffirmé sa position d'origine. « Je réclame toujours le retrait de la loi travail », a-t-il affirmé. Alors qu'il s'agirait de rester ferme, Mailly serait-il sous pression ? Damien Bernard

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Alors qu’il s’agit pour Hollande de trouver une majorité parlementaire pour faire voter sa loi, de 40 à 80 voies seraient manquantes, de nouvelles concessions durant la « débat parlementaire » sont peut-être en cours de préparation. Ainsi, le rapporteur Christophe Sirugue est notamment prêt à bouger les lignes sur la question du périmètre du licenciement économique et sur le référendum en entreprise. Sirugue propose également d’encadrer l’inversion de la hiérarchie des normes – les accords d’entreprise l’emportant sur les accords de branche – en « prévoyant une sorte de comité de surveillance ». « Une fois par an, la branche professionnelle devra examiner les accords d’entreprise passés et faire des recommandations, y compris pour demander des corrections. Le gouvernement a donné son feu vert », assure-t-il au Parisien.

Cette ouverture sur des points dit sensibles rentre en résonance avec d’une part une mobilisation qui malgré sa détermination est réprimée brutalement, et plus particulièrement la jeunesse, qui jusque-là jouait un rôle moteur et d’autre part, un va et vient dans le positionnement de Force Ouvriere quant au retrait de la loi Travail. Le syndicat qui se revendiquait pourtant à l’avant-garde de ceux qui réclamaient au gouvernement qu’il retire sa réforme du Code du travail, est-il en train de tanguer ? «  On veut effectivement que cette loi respecte les principes de la République sociale, à savoir un minimum d’égalité des droits entre les salariés et des conditions de concurrence », affirmait ce 1er mai Jean-Claude Mailly. Cela tranche notamment clairement avec les revendications affichées lors de première manifestation contre le projet de réforme du Code du travail, le 9 mars. « La seule revendication maintenant, c’est le retrait » déclarait alors le secrétaire général de FO. Ou encore, le gouvernement « ne veut pas rediscuter du fond du dossier, à partir de là, il faut demander le retrait », affirmait-il encore le 31 mars. Mais ce 3 mai, Mailly sous pression a reaffirmé son positionnement. "Jamais FO n’acceptera l’inversion de la hiérarchie des normes", qui fait qu’un accord d’entreprise pourra primer sur un accord de branche même s’il est moins favorable, a déclaré Jean-Claude Mailly sur France Info,

Ces signaux expriment en quelque sorte la pression qui s’abat sur les directions syndicales à l’heure actuelle, alors même que la jeunesse et le mouvement ouvrier se fait réprimé terriblement. Dans le même temps, Les échos affirme que le dialogue aurait été renoué au plus haut niveau avec l’exécutif. Ainsi, selon , un rendez-vous a eu lieu avec Manuel Valls tandis qu’un autre est programmé prochainement avec François Hollande. Pour le gouvernement, rien de plus normal. Il s’agirait après avoir rallié la CFDT d’enfoncer une nouvelle brèche dans l’intersyndicale, qui fait front depuis deux mois. Ces va et vient de la direction confédérale de FO expriment notamment, les contradictions à l’intérieur même de Force Ouvrière, notamment de la fédération métallurgie, plutôt réformiste. Elle peut aussi exprimée, alors que la mobilisation fléchit sans rompre, la peur de reproduire la défaite totale de 2010 contre la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy. Pour le moment Force Ouvrière maintient le cap, mais alors qu’il s’agirait de se maintenir ferme, Mailly sous pression du gouvernement tangue !


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