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Education Nationale

Contre le projet réactionnaire de Macron pour l’éducation : en grève le 1er février !

A l’appel des directions syndicales, l’éducation sera en grève le 1er février pour s’opposer au projet de casse de l’école publique et revendiquer des mesures pour les conditions de travail. Mais pour que cette journée constitue un point d'appui, elle ne doit pas rester sans lendemain et doit poser la question d'un plan de bataille d'ensemble pour contrer le gouvernement.

Sophie Martin

31 janvier

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Contre le projet réactionnaire de Macron pour l'éducation : en grève le 1er février !

Depuis la rentrée, l’école apparaît comme le fer de lance des offensives autoritaires d’un gouvernement en crise : interdiction de la abaya, SNU, projet “choc des savoirs”, réarmement civique, uniforme, etc. Dans ce contexte, les directions syndicales FSU, FNEC FP – FO, CGT Educ’Action, SUD éducation ont appelé depuis décembre à une journée de grève nationale dans l’éducation le jeudi 1er février « pour les salaires, contre les suppressions de postes, contre la mise en place des réformes à marche forcée, pour de meilleures conditions de travail ». Alors que la nouvelle ministre de l’éducation multiplie les injures en direction de l’école publique et que le gouvernement ne cesse d’affirmer son projet réactionnaire, raciste et antisocial, notamment via la loi immigration, il est plus qu’urgent que le secteur se mobilise et fasse de cette journée l’occasion d’une démonstration de force contre le gouvernement.

L’école, fer de lance du projet réactionnaire

En quittant l’éducation, Attal l’a affirmé, “l’école sera la mère des batailles” et la “priorité absolue” du quinquennat. Une manière de réaffirmer la centralité de l’école dans le projet réactionnaire du gouvernement qui en fait le vecteur d’un retour à l’ordre. Sous couvert de ce modèle d’ordre nécessaire pour mettre fin à ce que le gouvernement définit comme une crise d’autorité dans l’école, les différentes mesures entérinent surtout la casse continue du système public et multiplient les offensives contre les travailleur.ses de l’éducation, la jeunesse et leur famille.

A ce titre, la nouvelle ministre de l’éducation Amélie Oudéa-Castera a incarné en cette rentrée toutes les politiques de mépris de l’école publique de la part de la bourgeoisie, montrant les projets du gouvernement pour une école du tri social et du tri racial, de la casse manifeste de l’éducation publique, au travers de mesures qui visent à faire payer la crise au travailleur.ses et à la jeunesse qui a osé se révolter, et qui a eu le mérite de mettre en avant le projet qu’a le gouvernement pour l’école publique.

Ces attaques contre l’éducation trouvent un point d’aboutissement dans le projet “choc des savoirs”, porté par Attal lors de son mandat ministériel. Groupes de niveaux, réforme du brevet, classe prépa lycée, etc... Ce système des classes de niveau vient approfondir la réalité structurelle d’une école à plusieurs vitesses, enfermant toujours plus les élèves dans un système de reproduction des inégalités socio-économiques.

Lier le combat contre la casse de l’école publique et la lutte contre le racisme d’Etat

L’appel à la grève du 1er février a donc pour objectif de dénoncer ces attaques massives et d’exprimer des revendications de moyens pour l’éducation, autour des salaires et des conditions de travail, pour la défense de l’école publique et contre les projets néolibéraux de la Macronie. Mais ces revendications sectorielles s’enracinent dans un contexte plus large, celui de la persistance de l’inflation mais aussi des attaques racistes, d’installation des idées de l’extrême droite via la loi immigration, des plans de casse des conditions de travail en vue des JO. S’il est nécessaire de revendiquer des moyens pour défendre l’école publique, une démonstration d’ampleur doit réussir à élargir les revendications en commençant à tisser des liens avec d’autres secteurs du monde du travail en luttant contre l’offensive du gouvernement et du grand patronat, qu’il s’agisse des salaires ou de l’abrogation de la loi immigration.

Dans ce contexte, une frange des actions initiées depuis plusieurs établissements (Lycée Voltaire de Paris, Paul Eluard de Saint-Denis ou encore Antonin Artaud à Marseille) montre la voie en proposant des revendications élargies via des journées de grève depuis le 18 décembre, montrant que le projet pour l’école appartient à un projet plus général, raciste et antisocial. D’autres établissement se sont également mobilisés via des motions et communiqués édnonçant la loi immigration comme loi raciste et xénophobe. Cette frange aux revendications plus larges et politiques, bien que minoritaire, a fait des démonstrations positives en cortège lors de la manifestation du 14 janvier aux côtés des collectifs sans papiers, mais aussi le 21 janvier lors de la manifestation appelée par l’intersyndicale contre la loi immigration puis le 25 janvier lors de la manifestation contre la loi immigration appelée par Sud Education 75, 92, 93, 95 et la CGT Educ’Action 75 ainsi que la FSU 94. S’ils restent embryonnaires, ces éléments progressistes qui émanent de plusieurs établissements doivent s’élargir à d’autres en développant les liens inter-établissement entre les personnels de l’Education.

Une mobilisation qui doit engager un véritable plan de bataille à la hauteur

Si la mobilisation de jeudi peut constituer un important point d’appui du secteur de l’éducation contre les offensives gouvernementales, elle reste une journée isolée sans lendemain, appelée comme telle par les directions syndicales, sans aucun plan de bataille. Appelée depuis décembre, la date du 1er février arrive tard alors que l’éducation est en proie à des attaques répétées et profondes depuis plusieurs mois.

Mais si le 1er février pourrait s’avérer suivi, cette journée doit permettre d’ouvrir la construction d’un mouvement plus large seul à même de construire un vrai rapport de force contre le gouvernement. Pour cela, la mobilisation ne doit pas être le seul apanage de l’éducation et des revendications sectorielles mais se construire comme un mouvement de l’ensemble du monde du travail contre le projet gouvernemental, et inclure le refus des lois racistes et antisociales qui préparent le terrain à une offensive d’ampleur contre les travailleur.ses.

A ce titre, la séquence de lutte des agriculteurs, qui se mobilisent massivement, par des méthodes radicales dans toute la France depuis le 18 janvier, ouvre une crise pour le gouvernement qui n’a su répondre que par des mesurettes. Il est nécessaire que les organisations syndicales s’adressent aux petits agriculteurs et cherchent à articuler un programme qui permette d’unifier l’ensemble des secteurs et d’affronter les véritables responsables de la crise, le grand patronat. C’est cette perspective d’élargissement qu’il faut construire en la développant depuis la base, dans les AGs de villes et d’établissements qui se tiendront notamment à Toulouse, dans le 93 et partout ailleurs, ce jeudi.

C’est pour ces raisons que Révolution Permanente invite tous les cortèges d’établissements à se joindre au pôle anti loi immigration, impulsé par les lycées Paul Eluard de Saint-Denis et Voltaire de Paris, lors de la manifestation parisienne du 25 janvier dernier. Pour une augmentation des salaires des personnels d’éducation, leur indexation sur l’inflation, pour la baisse des effectifs et davantage de moyens pour l’école, contre les attaques réactionnaires à l’encontre du secteur, l’éducation doit faire front dans ses revendications contre les réformes en cours et notamment la loi immigration.


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