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Assemblée ouvertes RP

Bordeaux. Plus de 100 personnes réunies à l’assemblée ouverte de RP

Pour sa troisième assemblée ouverte, Révolution Permanente Bordeaux a rassemblé plus de 100 militants et sympathisants ce vendredi . L'occasion d'échanger sur la Palestine, la colère des agriculteurs, les offensives du gouvernement, la politique des directions syndicales et l'enjeu de la construction d’une organisation en capacité de peser sur la situation.

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Bordeaux. Plus de 100 personnes réunies à l'assemblée ouverte de RP

Révolution Permanente

Ce vendredi 26 février, pour la troisième fois en l’espace de six mois, Révolution Permanente Bordeaux a organisé son Assemblée Ouverte au centre-ville de Bordeaux, dans la salle Amédée Larrieu. Comme en novembre dernier, plus de 100 personnes se sont réunies et ont débattu pendant près de deux heures de la situation politique. Trois mois après la seconde Assemblée ouverte, l’affluence pour discuter avec Révolution Permanente se maintient, la salle se partageant entre une partie déjà présente en novembre et une autre venue discuter pour la première fois.

Dans la salle, des travailleurs de la santé, de l’éducation, des services publics, ainsi que des jeunes travailleurs, étudiants et lycéens sont venus discuter de la réponse à apporter aux multiples attaques que la macronie est en train de préparer. Comme en novembre dernier, Marie-Laure Charchar, buandière au CHU de Bordeaux, militante à Révolution Permanente et secrétaire générale de la CGT blanchisserie, ainsi que de Jahan Lutz, étudiant militant de Révolution Permanente et du collectif de jeunesse Le Poing Levé ont introduit l’assemblée ; Petra Lou, figure locale de Révolution Permanente Bordeaux, a quant à elle animé la soirée et les discussions. Les introductions ont abordé une situation complexe, de la guerre en Palestine et de ses répercussions internationales, jusqu’aux attaques réactionnaires du gouvernement français qui continue de renforcer le caractère autoritaire de la Ve République avec le récent vote de la loi sur l’immigration.

Palestine, autoritarisme et montrée de l’extrême droite

Jahan a ouverte le bal de la soirée en inscrivant les offensives du gouvernement dans un contexte plus large « de montée de l’extrême droite dans le monde entier, des élections européennes où cette dernière est favorite, à l’accession au pouvoir de Melonie en Italie ou encore Milei en Argentine. Comme le font actuellement les classes populaires et la jeunesse en Argentine pour mettre un coup d’arrêt aux attaques de Milei et pour le dégager, on doit nous aussi réagir et s’organiser pour combattre les attaques réactionnaires du gouvernement et la montée de l’extrême-droite  ». Ajoutant ensuite que «  la droitisation du gouvernement est dans la continuité d’un durcissement autoritaire du régime dont l’objectif est de répondre aux mouvements de lutte de classe qui ont émergé depuis 2016 en France, et tout particulièrement en 2023  ».

À ce titre, le sujet de la répression du soutien à la Palestine, et plus largement de la libération de cette dernière, a été un sujet central de l’échange de la soirée, vif et ininterrompu. Partant d’interrogations de la salle sur l’issue de la guerre en Palestine, où des dizaines de milliers de Gazaouis ont perdu la vie sous les bombes sionistes, une discussion s’est ouverte avec des militants du CAP (Comité Action Palestine) qui étaient présents. Si un consensus ressortait sur l’impasse et l’hypocrisie des solutions diplomatiques portées par les mêmes États impérialistes qui soutiennent inconditionnellement Israël dans son opération militaire génocidaire, ainsi que sur l’autodétermination du peuple palestinien dans sa résistance, les militants de Révolution Permanente ont insisté sur l’importance d’une perspective en toute indépendance de classe vis-à-vis des bourgeoisies arabes.

Jahan expliquait à ce sujet que « la libération de la Palestine est intimement liée au soulèvement des masses arabes de la région. Ces derniers ne pourront que s’heurter à leur propre bourgeoisie qui, ces dernières années, a avancé dans la normalisation de sa relation avec Israël. Dans le même sens, lorsqu’on voit la politique d’Al Sisi en Égypte qui maintient ses frontières fermées depuis le 7 octobre, le peuple palestinien et les masses arabes ne peuvent espérer une issue progressiste que par un processus révolutionnaire qui s’affrontera inévitablement à leurs dirigeants, aux puissances impérialistes et à l’Etat d’Israël ».

Plus proche de l’actualité, la discussion a permis de réaffirmer l’importance d’être solidaire face à la répression du soutien à la Palestine par l’État français, et notamment les menaces de dissolution à l’encontre du CAP, de Samidoun et Capjpo.

Concernant la loi immigration, au lendemain de sa censure partielle prononcé par le Conseil constitutionnel, Marie-Laure a tenue à commenter cette décision : « le Conseil constitutionnel valide quand même une loi sur l’immigration qui reste profondément raciste et réactionnaire, renforce la chasse et la précarisation des sans-papiers. Surtout, les mesures introduites par la droite ou directement issues de l’extrême droite ont été censurées seulement sur la forme, qualifiées de "cavaliers législatifs" qui ne sont à aucun moment déclarées institutionnelles. Il faut s’attendre à revoir venir ces mesures sous la même forme ou même encore plus dures ».

Dans la continuité de la discussion sur les offensives réactionnaires et répressives que le gouvernement compte mener, celles contre la jeunesse, les femmes et les minorités de genre ont été rappelées à plusieurs reprises dans les interventions.

La colère des agriculteurs et l’importance d’une réponse politique du mouvement pour peser sur la situation

Autre sujet au cœur de la discussion de l’assemblée ouverte, le mouvement des agriculteurs qui expriment leur colère depuis une semaine. Lancé par un lycéen s’interrogeant sur le soutien à apporter au mouvement ou non, au vu la présence de forces intégrées au régime comme la FNSEA, plusieurs interventions ont appuyé sur la légitimité de la colère des petits paysans à l’origine du mouvement, tout en soulignant les antagonismes d’intérêts qui subsistent avec les syndicats à la direction, la FNSEA et les JA, directement issues des grosses exploitations en lien avec l’agrobusiness et la grande distribution. Ainsi, comme les petits agriculteurs partagent un ennemi commun avec les travailleurs et la jeunesse, le grand patronat de l’agroalimentaire, la grande distribution et l’industrie, les interventions ont appuyé sur l’importance de soutenir cette colère et de discuter avec celle-ci pour, comme cela a été répété à plusieurs reprise, « dégager la FNSEA du mouvement ».

En lien avec la concrétisation d’une telle perspective, et plus largement, une réponse du mouvement ouvrier à l’ensemble des offensives qu’entend mener la macronie, le rôle et la responsabilité des directions syndicales ont été discutés tout au long de l’assemblée. Ceci faisant écho à l’introduction de Marie-Laure qui affirmait : «  Si la logique de dialogue social et de conciliation avec le pouvoir adoptée par les dirigeants syndicaux depuis la fin du mouvement contre la réforme des retraites nous maintient dans la passivité, celle-ci est liée à une volonté de restreindre le champ d’action du mouvement ouvrier aux seules tâches revendicatives et purement syndicales. Nous considérons, au contraire, que le mouvement ouvrier est un acteur politique à part entière, qui, quand il est en mouvement, a un poids prédominant dans la situation politique. Le mouvement ouvrier doit faire entendre sa voix aussi bien sur les salaires que sur la Palestine, le durcissement du régime, la loi sur l’immigration, mais également la crise dans l’agriculture. Il faut un programme d’action pour construire une réponse d’ensemble et le rapport de force face au pouvoir. »

L’assemblée ouverte a finalement été l’occasion d’insister sur la nécessité de s’organiser pour construire une organisation révolutionnaire, porter son programme, sa stratégie, et déployer une telle politique dans chaque lieu de travail, d’étude et de vie. Cette assemblée est un nouveau pas dans la construction d’un tel outil et marque l’écho de Révolution Permanente à Bordeaux.


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