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Marché de l'enfermement

BNP Paribas, une banque engagée dans l’emprisonnement des migrants américains

Mediapart a révélé le 22 juillet un certain nombre de documents qui révèlent les prises d’intérêts financiers de BNP Paribas, première banque française, dans GEO, une entreprise de prisons privées américaines, qui emprisonne des milliers de migrants.

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Aux Etats-Unis, même la prison permet aux investisseurs privés de gagner de l’argent. En effet, dans le pays qui a le record mondial en termes de population carcérale, un grand nombre de ces prisonniers sont détenus dans des prisons privées, qui sont payées par l’État pour surveiller les prisonniers. En 2013, près de 15 % des prisonniers du système fédéral et 7 % des prisonniers des Etats étaient surveillés par des entreprises privées comme GEO, CCA (Corporate Corporation of America) et d’autres entreprises. Alors que Trump criminalise de plus en plus les réfugiés, notamment d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud, ces prisons voient aujourd’hui leurs profits exploser, se mettant au cœur du marché des détentions de migrants. L’an dernier, selon l’administration américaine, 400 000 migrants sont passés par le système carcéral américain, avec un nombre constant de prisonniers de 50 000, soit près d’un prisonnier sur 50 !

Alors que le secteur est en plein boom, la BNP Paribas a donc décidé de faire des heureux outre-Atlantique, en finançant sans compter GEO, une de ces entreprises, qui gère près de 70 000 lits de prisons dans différents Etats, mais principalement au Texas, avec la gestion d’une douzaine de prisons. L’implantation n’est pas anodine, étant donné que la majorité des migrants emprisonnés sont capturés par les forces de répression à la frontière mexicaine, qui borde les Etats du Texas, du Nouveau Mexique de l’Arizona et de Californie.

Selon les informations de Mediapart et du centre de recherche In The Public Interest, ce sont ces activités que BNP Paribas a aidé à faire fleurir, en finançant, depuis seize ans, le groupe GEO à grands coups de prêts, de crédits renouvelables pour des montants astronomiques de plusieurs centaines de millions de dollars. Elle a aussi servi d’agent administratif pour un certain nombre d’opérations financière servant à soutenir la dette de GEO. Par ailleurs, entre 2005 et 2015, GEO a souscrit des prêts à BNP pour acheter pas moins de 8 autres compagnies du domaine carcéral pour élargir ses activités.

Des prêts qui montrent une fois de plus les intérêts multiples de la BNP, qui se targue en France d’être au service des réfugiés. Mais aux Etats Unis, c’est GEO qui semble faire gagner le plus d’argent à la BNP Paribas. Une fois de plus, pour les banquiers français, l’argent n’a pas d’odeur... pas même celle des larmes et du sang.


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