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Les aiguilleurs de la région toulousaine en grève massive pour les salaires et des embauches

La grève des aiguilleurs appelée par un arc de force syndical large dans la région Midi-Pyrénées a été massive ce lundi 11 avril. Au cœur de la colère des cheminots grévistes : les bas salaires et le sous-effectif.

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Seuls 15 % des TER ont circulé dans la région toulousaine ce lundi 11 avril. En effet, l’appel à la grève porté par la CGT, Sud, la CFDT et l’UNSA a été massivement suivi par les aiguilleurs de l’EIC (Etablissement Infra Circulation) Midi-Pyréenées. Le taux de grévistes, au-delà de 80 %, incluant de nombreux cadres, est un record dans ce secteur du monde du travail qui s’est trouvé en deuxième ligne face à la pandémie de Covid-19 sans aucune reconnaissance de leurs directions ce qui multiplie les conflits locaux.

Les revendications des grévistes, dénonçant les bas salaires et les suppressions de postes entraînant une surcharge de travail, ne sont pas sans rappeler celles portées il y a près d’un an par les travailleurs du PGRA (Poste d’aiguillage à Grand Rayon d’Action) en grève reconductible au printemps dernier. Nous expliquions alors que « l’automatisation et la réorganisation de certains postes d’aiguillage à Toulouse en octobre [2020] a entraîné la suppression de plusieurs emplois […]. Aujourd’hui, ce sont trois postes de travail qui sont menacés (contre 10 initialement), alors même que les travailleurs dénoncent le manque de personnel et de moyens, à l’instar de leurs collègues de l’infrapôle. Ils revendiquent eux aussi une reconnaissance de leur travail, des embauches et une augmentation des salaires. »

Interviewé par les journalistes de France 3, David Anton, syndicaliste CGT, explique que « dès qu’il y a des malades, c’est sur leurs jours de repos ou sur leurs vacances que l’on fait revenir les aiguilleurs. Si personne n’est disponible, la direction ferme des gares, supprime des trains et les remplace par des autocars. […] Ils sont nombreux à démissionner, car il n’y trouve pas leur compte. La SNCF peine à recruter de nouveaux agents, car les salaires, environ 1500€/mois, sont trop bas pour payer les déplacements et compenser toutes les contraintes horaires. Certains préfèrent se faire embaucher comme chef de rayon dans les grandes surfaces que de rester à la SNCF. »

Les premiers, à pâtir de cette situation, ce sont les usagers, tant en termes de régularité des circulations ferroviaires que de sécurité. À titre d’exemple, sur la ligne du Gers, Toulouse – Auch, les trains sont régulièrement remplacés par des bus à partir de Lisle-Jourdain, voire totalement supprimés, en raison du manque d’agents de circulation pour assurer le plan de transport prévu. C’est ce que dénonce Renaud Soulet, syndicaliste Sud-Rail, auprès de France 3 : « Les embauches ne vont pas assez vite et le besoin devient criant. Nous l’évaluons à 38 postes dans un service qui compte environ 500 agents. C’est énorme quand il s’agit d’assurer la sécurité de circulation pour tous nos trains. »

À l’heure actuelle, le Directeur d’Établissement semble continuer à faire la sourde oreille, sans accéder à la moindre revendication des grévistes, mais la détermination des aiguilleurs et l’ampleur de la mobilisation ce lundi pourraient bien changer la donne. D’autant que Sud Rail appelle à une grève nationale dans les EIC le 25 mai et invite l’ensemble des syndicats cheminots à faire de même, pour unifier les conflits locaux qui s’axent tous autour des mêmes revendications : des embauches massives pour mettre fin au sous-effectif et un respect de la réglementation du travail concernant les repos des agents, une augmentation des salaires et une revalorisation des primes de travail. C’était notamment le cas en Aquitaine le 17 février dernier, où aucun TER n’était parti ou arrivé de Bordeaux après une grève similaire.

Ce problème n’est donc pas local mais national. De ce fait, si les revendications ne trouvent pas écho auprès de la direction de manière rapide et dans l’ensemble des régions, il faudra alors que ce mouvement soit étendu à l’ensemble du territoire et de manière coordonnée par les agents.


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