« Le parc de rames est par terre. Il y a eu 110 TGV supprimés jeudi, vendredi, samedi et dimanche. On va continuer notre grève parce qu’on est déterminés. Jusqu’au retrait, voire plus loin » explique Clément, délégué syndical Sud Rail à Châtillon. Depuis le 21 mars, le cheminot et ses collègues qui assurent la maintenance des trains et des rames de TGV de la ligne Atlantique au départ de la gare Montparnasse sont en grève reconductible, après une première journée de grève sauvage vendredi suite à l’application du 49-3.

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« On sera en grève jusqu'au retrait. Notre collègue cheminot Sébastien a été éborgné par la police, on ne peut pas laisser passer » explique Clément au piquet du Technicentre de Châtillon ce matin, de nombreux soutiens présents.… pic.twitter.com/CxTfiPHuYe

— Révolution Permanente (@RevPermanente) March 28, 2023

Une cinquantaine de soutiens, notamment à l’appel du Réseau pour la grève générale, sont venus sur place. Parmi eux, Charlie, étudiant à Paris, venu avec une délégation d’étudiants en art. « On a voté une délégation en assemblée générale pour venir exprimer notre solidarité aux grévistes mais aussi mettre nos compétences au service de la lutte, pour mettre l’art au service de la lutte. On sait que c’est par la grève que le gouvernement peut plier, c’est donc ici qu’est notre place » explique-t-il.

Même son de cloche du côté de Frédéric Lordon, philosophe. « Nous sommes là pour dire, évidemment notre parfait soutien, mais plus encore notre admiration pour cette lutte exemplaire que vous menez ici. Comme les raffineurs au Havre et ailleurs, les énergéticiens, les éboueurs, et tous les autres secteurs, il n’y a pas un mouvement social qui puisse être décisif sans l’engagement décisif de la classe ouvrière. Elle a l’arme fatale : la grève générale ».

Pour Lucia et Elodie, étudiantes et militantes au Poing Levé, « il était important d’être là et d’être solidaires face à la répression et les réquisitions ». Un enjeu crucial pour Adrien, raffineur à Grandpuits et militant à la CGT Total. « Avec le Réseau pour la grève générale, on se prépare à combattre la répression, les réquisitions, à étendre la grève. En comité d’action on a décidé hier de venir ici pour deux raisons : mettre en avant une grève reconductible et exemplaire qui montre la voie, répondre aux menaces de répression de la direction et afficher notre solidarité au cheminot éborgné. ».

« C'EST LA CLASSE OUVRIÈRE QUI PEUT ACHEVER CE POUVOIR, ELLE A L'ARME FATALE : LA GRÈVE GÉNÉRALE »

Frédéric Lordon, philosophe et membre du @ReseauGrevGe sur le piquet de grève du technicentre SNCF de Châtillon #greve28mars #ReformeDesRetaites pic.twitter.com/eN1Pw7UUJE

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Une répression dont les grévistes de Châtillon commencent à voir la couleur. « Ce qui dérange la direction c’est qu’on bloque notre outil de travail. La direction commence à inventer des histoires de sabotage. Qu’elle le sache, que de notre côté c’est clair et net, on ne laissera passer aucune sanction, aucune demande d’explication. Plus il y aura de sanction, plus on va durcir ». Promesse confirmée en assemblée générale, ce matin. Les grévistes décident de reconduire la grève.

« Ce matin on a fait des piquets bloquants sur les deux sites de Châtillon et on a reconduit la grève en assemblée générale » raconte Clément. « On est vraiment en colère, cela va au-delà des retraites. Notre collègue cheminot Sébastien a été éborgné. Aujourd’hui, on a voulu faire une très grosse journée pour lui dire notre solidarité ». « La répression est aveugle et ça peut arriver à n’importe qui. Mais le gouvernement doit savoir que ça ne nous fera pas reculer. Ça renforce notre détermination à les faire plier » ajoute Philippe, cheminot au technicentre de Châtillon. « On a plus le choix maintenant, c’est jusqu’au bout » conclue-t-il. A bon entendeur.
Pour soutenir la lutte des cheminots du technicentre, participez à leur caisse de grève !