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Une escalade sans fin entre l’Iran et les Etats-Unis ?

Golfe d’Ormuz : Trump annonce avoir abattu un drone iranien, Téhéran dément

Dernière nouvelle dans l’escalade de tensions entre les Etats-Unis et l’Iran : Washington a annoncé avoir abattu un drone iranien, ce que nie le ministre des affaires étrangères iraniens. Un nouvel incident qui vient renforcer les tensions dans le détroit d’Ormuz, où transite un tiers du pétrole mondial.

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Une guerre va-t-elle éclater au Moyen-Orient ? Si rien n’est sûr, les tensions entre les principaux pays impérialistes avec les Etats-Unis à leur tête et l’Iran montent en flèche depuis un mois et demi. Après l’attaque de deux tankers norvégiens et japonais le 13 juin dont les auteurs sont encore inconnus, l’escalade des provocations n’a pas cessé : une semaine plus tard, un drone américain était abattu par l’Iran, qui l’accusait de voler au-dessus de son territoire. Alors que Trump annonçait de nouvelles sanctions contre l’Iran en demandant à l’Iran de renégocier l’accord sur le nucléaire, le régime des ayatollah annonçait de son côté la reprise de l’enrichissement en uranium dans l’une de ses centrales. C’est dans ce contexte, que les Etats-Unis ont annoncé le 18 juillet avoir abattu un drone iranien s’approchant du porte-hélicoptère USS Boxer.

Même si les deux pays n’ont pour l’instant que peu d’intérêts à une guerre ouverte, les tensions sont telles qu’une allumette mal placée pourrait déclencher une guerre dans la principale voie maritime du pétrole mondial. En effet, un tiers du brut, en provenance de l’Arabie Saoudite, du Koweit, de l’Irak et du Qatar transite par le détroit d’Ormuz, large de 40km, où se cristallisent toutes les tensions. Pour les Etats-Unis comme pour l’Iran, la situation est critique : côté perse, l’inflation a atteint près de 40 % cette année selon le FMI, du fait d’une chute de 80 % de ses exportations pétrolières. Du côté américain, une nouvelle guerre au Moyen-Orient, qui impliquerait tous les acteurs de la région, d’Israël à l’Arabie Saoudite, qui est plus est dans un pays aussi vaste et au relief aussi désavantageux pour un envahisseur et dont la population est particulièrement hostile aux États-Unis, serait très coûteuse (financièrement et politiquement) à long terme, même si sur le plan militaire, l’Iran pourrait être dépassé.

C’est donc un jeu de dupes qui se joue au détroit d’Ormuz, entre la diplomatie américaine et la diplomatie iranienne. Déjà, lors de l’attaque des deux navires japonais et norvégiens, les services américains ont publié une vidéo étant censée « prouver » l’implication des gardiens de la révolution (l’aile la plus dure du régime iranien) dans ces attaques. Des vidéos où l’on voit un bateau enlever une mine qui n’aurait pas explosée d’un troisième pétrolier. Cependant, l’entreprise qui exploite le méthanier japonais attaqué parle d’une attaque par un engin volant qui se serait écrasé sur le navire… Aucune preuve donc, d’autant plus que les Etats-Unis ont prouvé par le passé leur capacité à inventer des preuves de toutes pièces pour faire avancer ses intérêts, comme avec les désormais célèbres « armes de destruction massives » irakiennes. De la même façon, avec ce drone iranien abattu par l’USS Boxer, les versions discordent, l’Iran annonçant n’avoir perdu aucun appareil. Le vice-ministre des affaires étrangères, Abbas Araghchi s’est même permis une pointe d’humour sur Twitter, exprimant sa «  peur que l’USS Boxer ait abattu un de leurs propres [drones] par erreur ».

Si les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran s’accélèrent, c’est avant tout un positionnement en sa faveur des autres pays impérialistes que cherche à gagner Trump. Pour l’instant, le Royaume-Uni semble engagé dans la même voie « dure » que les Etats-Unis : après qu’une frégate britannique ait visé des forces iraniennes dans le détroit dans le cadre d’une escorte d’un pétrolier de la BP (British Petroleum), les autorités britanniques de Gibraltar ont arrêté un pétrolier iranien. Une ligne « dure » moins partagée par la France et l’Allemagne, qui ont beaucoup plus d’intérêts économiques en Iran, avec des centaines d’usines, et des investissements monstres de Total et PSA pour le cas français. Autant de facteurs qui peuvent aggraver la situation au Moyen-Orient, mais aussi plus globalement les tensions géopolitiques internationales, notamment entre l’Union Européenne et les Etats-Unis.


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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