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Stop au génocide !

« Enfer sur terre » : l’opération meurtrière de Tsahal s’intensifie dans le sud de Gaza

L’offensive militaire israélienne et le carnage se poursuivent à Gaza, notamment dans le sud de l’enclave. Le bilan dépasse désormais les 18 000 morts.

Erell Bleuen

13 décembre 2023

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« Enfer sur terre » : l'opération meurtrière de Tsahal s'intensifie dans le sud de Gaza

Crédits photo : La Izquierda Diario

Depuis le vendredi 1er décembre à l’aube, jour de la fin de la trêve, l’offensive militaire a repris de plus belle à Gaza. Entre bombardements et combats urbains, l’armée de Tsahal poursuit son avancée dans le Sud de la bande de Gaza où près de 2 millions de Gazaouis se sont réfugiés depuis le 7 octobre. C’est désormais la ville de Khan Younès, située dans le sud de l’enclave, qui est devenue l’épicentre de l’offensive militaire.

Outre les bombardements quotidiens, les affrontements terrestres semblent s’intensifier : 115 militaires israéliens ont été tués depuis le début de l’offensive, et l’armée israélienne faisait état lundi de « combats acharnés » dans les quartiers de Khan Younès, mais aussi dans le nord de la bande de Gaza notamment à Gaza-City. Des affrontements qui concrétisent certaines des contradictions de la deuxième phase de la guerre, dont les Palestiniens paient le prix fort.

L’horreur se poursuit à Gaza

18 608 Palestiniens tués, et plus de 50 000 blessés. Au 68ème jour de l’offensive militaire israélienne en Palestine, les mots manquent pour décrire l’horreur de la situation dans laquelle sont plongés des millions de Palestiniens. Pour le patron de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine), « (les Palestiniens) sont confrontés au chapitre le plus sombre de leur histoire depuis 1948, et pourtant ce fut une histoire douloureuse ».

Alors que le gouvernement israélien a poussé deux millions de Gazaouis vers le sud de l’enclave au début du conflit, des milliers d’entre d’eux, qui s’étaient réfugiés à Khan Younès, poursuivent désormais leur exode vers Rafah. Mais à Gaza, il n’existe aucun endroit sûr et depuis la fin de la trêve, le sud est en proie à des « raids aériens très violents » : « Il y a eu un bombardement très, très fort, à trois reprises. (...) Au matin, j’ai découvert qu’elle avait été tuée » témoigne ainsi Hani Abu Jamea, réfugié à l’hôpital al-Najjer de Rafah qui pleurait mardi la mort de sa fille.

A Rafah, situé à la frontière de l’Égypte, la situation, dont un reportage publié le 7 décembre par la BBC donne un bref aperçu, est catastrophique : « Les rues […] sont bondées de personnes nouvellement déplacées, et l’on voit des ambulances se précipiter, avec des blessés qui tentent d’atteindre les hôpitaux à travers des rues encombrées, alors que les frappes aériennes israéliennes se poursuivent. […] il n’y a ni nourriture ni électricité […] et aucune aide humanitaire n’est acheminée ». Au-delà de Rafah, c’est l’ensemble de la bande de Gaza qui est plongée dans une catastrophe sanitaire alors que plus de 70 % des établissements de soins de santé primaires sont hors service selon l’OMS. Dans le nord, l’hôpital Kamal Adwan qui était entouré par l’armée israélienne depuis plusieurs jours, a été évacué de force mardi matin après que le service maternité ait été bombardé la veille, tuant deux mères palestiniennes.

En parallèle, Tsahal, qui cherche à imposer sa victoire sur le terrain médiatique et à mettre en scène ses avancées militaires, continue de s’adonner à de nombreuses exactions contre les Palestiniens, à la vue du monde entier. En fin de semaine dernière, les images de Palestiniens arrêtés, dénudés, les yeux bandés et entassés par dizaines ont fait le tour des réseaux sociaux. Alors que le gouvernement israélien cherche à justifier ces arrestations en expliquant qu’il s’agirait de membres du Hamas, un journaliste du média The New Arab ainsi qu’un membre du Centre palestinien pour les droits de l’homme feraient partis des prisonniers. Le porte-parole du ministère de la santé de Gaza a déclaré mercredi, dans un communiqué, que des « membres du personnel médical de l’hôpital Kamal Adwan, dont le directeur » auraient été arrêté « pour les interroger sous la torture et les priver d’eau et de nourriture ».

Le gouvernement de Netanyahou déterminé à poursuivre le massacre

Force est de constater à ce sujet que, la trêve qui n’aura finalement duré qu’une semaine, n’a pas constitué une simple parenthèse sans conséquence pour la suite. La semaine de cessez-le-feu aura surtout été l’occasion de de remarquer l’influence grandissante de l’extrême droite israélienne, et notamment de ses ministres Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, qui à l’instar de nombreux secteurs de l’armée, n’ont jamais accepté la trêve et ont multiplié les prises de position en faveur du scénario le plus radical : « raser Gaza, et tant pis pour les otages ». C’est ce dont témoignent notamment les propos tenus par Benyamin Netanyahou, qui a rappelé lors d’une visite d’une base militaire que « rien ne nous arrêtera. Nous irons jusqu’au bout, jusqu’à la victoire, rien de moins  », ou encore les déclarations d’Eli Cohen, chef de la diplomatie israélienne, qui a tenu à réaffirmer ce mercredi que l’État d’Israël poursuivrait son offensive « avec ou sans soutien international  ».

La situation n’est cependant pas sans contradictions pour Israël dans un contexte de renforcement de la pression internationale. En réaction au veto des États-Unis au Conseil de Sécurité de l’ONU sur le vote pour un cessez-le-feu, c’est l’Assemblée Générale de l’ONU qui a voté mardi soir un texte non-contraignant exigeant un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza. Du côté des Etats-Unis, les déclarations de Joe Biden qui a critiqué « le gouvernement le plus conservateur de l’histoire d’Israël », mais aussi les appels pour qu’Israël « change de stratégie » dans le sud, indiquent une inflexion avec la ligne du refus de toute trêve défendue depuis deux mois. Une ligne hypocrite pour répondre à la pression imposée par la rue aux États-Unis, après avoir réaffirmé la veille son soutien à Israël par la vente de 13 000 munitions de char à Israël, mais qui ne traduit pas moins l’affaiblissement du crédit politique d’Israël et de son principal soutien.

Alors que l’État d’Israël poursuit sa politique génocidaire pour asseoir son projet colonial, et que les massacres vont se poursuivre, il est crucial d’étendre la mobilisation de solidarité avec le peuple palestinien. La mobilisation des masses au sein des puissances impérialistes comme les États-Unis, la France ou le Royaume-Uni qui continuent de soutenir la politique d’Israël, mais également dans les pays du monde arabe sont plus que jamais un levier fondamental pour mettre fin au génocide en cours, mais également à la colonisation d’Israël sur les territoires palestiniens. Il y a urgence.


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Erell Bleuen

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