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Quand privatisation rime avec privation

En Grande-Bretagne, les billets de train “les plus chers d’Europe” provoquent la colère

Avec cette nouvelle augmentation du prix des transports publics en Grande-Bretagne, les travailleurs britanniques et d’ailleurs ont une preuve supplémentaire de qui bénéficie des privatisations.

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« La proposition de privatisation brisera le monopole de la National Rail et apportera des opérateurs du secteur privé et je suis persuadé qu’une part de ces franchises fourniront un service moins cher, de meilleure qualité et plus efficace pour les passagers ». C’est avec une ironie douce-amère toute rétrospective qu’on doit apprécier ces propos prononcés en 1993 par John Major – alors Premier Ministre britannique et membre du parti Conservateur.

Car force est de constater, vingt-cinq ans plus tard, que la prophétie tant éculée du marché auto-régulé par les vertus de la concurrence peine à se réaliser.

En effet, la semaine dernière des usagers se sont réunis dans près d’une centaine de gares britanniques pour protester après l’annonce de la hausse au 1er janvier de 3,4 % des prix des billets de train – la plus grande augmentation depuis 2013. Le prix des transports atteint désormais en moyenne 13% du salaire des usagers – qui paient déjà leurs billets cinq fois plus chers que les autres usagers en Europe.

Mais si les usagers sont cloués sur place du fait de prix exorbitants, ce n’est pas le cas de tout le monde. Le Ministre des Transports britannique a quant à lui sereinement embarqué dans un avion le jour même des protestations, se rendant au Qatar pour négocier de juteux contrats – dont l’ouverture d’un aéroport –, redoublant ainsi la colère des usagers se plaignant d’un coût de la vie de plus en plus élevé.

Est-il nécessaire de rappeler que les classes populaires, de plus en plus rejetées aux périphéries de Londres du fait d’un phénomène massif de gentrification, sont les premières touchées par un coût élevé des transports ? —engendrant un cercle vicieux de précarité.

Cette augmentation des prix, conséquence de la privatisation, s’ajoute à toutes les politiques anti-populaires et austéritaires que mènent les gouvernements successifs, ainsi qu’aux effets de la crise financière ayant particulièrement touché le pays. En effet depuis 2007 les anglais ont connu une baisse des salaires réels de 10,4 %. Aujourd’hui 16 millions de britanniques vivent avec moins de 100£ sur leur compte en banque.


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