Martine Aubry, dont le passé et le présent ne plaident pas pour elle, n’a jamais été une alternative de gauche au gouvernement actuel. Elle a de fait démissionné devant Valls en signant la motion Cambadélis au congrès du PS. L’élément le plus cynique est le fait qu’Aubry a accepté de se rallier à Cambadélis en négociant avec Hollande. En échange de son ralliement, elle devait garder sa fédération du Nord.
On voit que le calcul était mauvais car Hollande et Valls n’ont pas tenu parole et finalement le concurrent du candidat d’Aubry, Patrick Kanner, est resté dans la course et l’a emporté. Voilà le genre de trahison et de calcul d’appareil qui sévissent au sein du PS ; leur démocratie interne est l’image de ce qu’ils font subir aux conquêtes démocratiques du mouvement ouvrier avec leur gouvernement ultra-droitier. D’ailleurs les partisans d’Aubry soupçonnent une manipulation des votes, avec des sections disparues qui se sont mises à voter comme un seul homme pour Kanner. Finalement, les partisans d’Aubry et Patrick Kanner se sont entendus pour éviter un deuxième tour arbitré par la motion des « frondeurs » et dévoiler les dessous de ces « élections ». En effet, Martine Aubry a lâché les « frondeurs » malgré la modération de ces derniers qui ne se sont jamais opposés aux décisions du gouvernement pas un vote décisif à l’assemblée – tout au plus des absentions sur des sujets mineurs.
Bref Martine Aubry a désarçonné sa propre fédération, ses électeurs, et elle vient d’en payer le prix. Elle a fait le jeu de Valls qui s’en réjoui. Il n’empêche que ce congrès s’achève avec une chute colossale du nombre de « payeurs de cartes ». En 5 ans le PS a perdu 100 000 cotisants-votants soit la moitié de ses « militants ». Dorénavant le PS n’est quasiment plus qu’un parti d’élus, avec très peu de militants.
12/06/15