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« Zéro prime, zéro embauche » : face au mépris de la direction, 23ème jour de grève chez Calcia

Depuis 23 jours, la grande majorité des ouvriers de la cimenterie de la Marne sont en grève contre des conditions de travail dégradées, un sous-effectif épuisant et le mépris constant de la direction. En solidarité, le mouvement s’étend maintenant à d’autres usines.

Augustin Tagèl

28 septembre 2023

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« Zéro prime, zéro embauche » : face au mépris de la direction, 23ème jour de grève chez Calcia

Crédits photos : Google Street View

La coupe était pleine pour les salariés. Face à des conditions de travail dégradés et au sous-effectif chronique, les ouvriers de la cimenterie Calcia à Couvrot (Marne) ont décidé de lancer une grève, chaque jour reconduite et toujours très suivie depuis 23 jours. « 108 des 142 ouvriers sont grévistes », nous explique un ouvrier, militant CGT.

A l’extérieur, l’entreprise Calcia donne à voir la modernité de ses installations et appartient depuis 2015 au groupe allemand Heidelberg Materials, l’un des plus gros conglomérats au monde dans le domaine des matériaux de construction. Mais à l’intérieur, les ouvriers témoignent « de conditions de travail très dégradées », nous confie un syndicaliste, qui préfère garder l’anonymat. Les revendications des grévistes s’articulent autour de trois points principaux.

« D’une part il y a une direction qui méprise les salariés, qui tient des propos blessant à leur encontre ou qui les convoque par exemple à des entretiens pour sanction de manière injustifiée », nous explique l’ouvrier, « d’autre part il y a un manque de personnel, nous sommes en sous-effectif pour certaines opérations, alors que les objectifs de production sont de plus en plus importants ». « De plus, ajoute-t-il, le matériel présente des problèmes. Nous avons des engins de carrière en mauvais état, qui passent plus de temps à la réparation que sur le terrain, ça n’aide évidemment pas pour atteindre les objectifs ! ». L’ensemble exerce un stress permanent sur les salariés, et fait peser sur eux une forte pression.

Face à cette situation, les revendications sont claires : « nous exigeons d’abord le respect, nous avons signifié très clairement à la direction que leur comportement envers les ouvriers devait cesser. Ensuite, nous demandons des embauches, pour combler le manque de personnel, ainsi qu’une prime de 1 500€ net, pour tout le monde ».

Devant ces revendications, la direction a d’abord fait la sourde oreille : ce n’est que le lundi 25 septembre qu’elle s’est décidée à rencontrer une délégation des grévistes. Mais dans le même temps, elle n’a pas perdu de temps pour tenter de réprimer la grève. Suite à un piquet tenu le 18 septembre, la direction a assigné au tribunal de Châlons-en Champagne six salariés pour avoir bloqué les expéditions. L’audience, le 26 septembre, a été l’occasion d’une manifestation de soutien. Depuis, la direction n’a donné aucune suite aux revendications des grévistes.

En solidarité, et pour dénoncer des situations et des conditions de travail similaires, d’autres usines du groupe ont commencée à s’organiser, notamment dans le Gard, dans le Calvados et dans les Yvelines. Le syndicaliste nous le confirme : « nous avons des liens et du soutien quotidien avec les autres usines, celle du Gard par exemple, est en grève depuis 3 jours ». La cimenterie de Ranville, près de Caen, a également rejoint la lutte.

Un autre point soulevé par plusieurs sites en grève : les dangers représentés par la poussière de silice. Le manque d’effectif à la maintenance et les équipements vieillissants n’assurent plus une bonne filtration sur les sites, et la CGT dénonce le fait que les salariés travaillent dans une atmosphère toxique, obligés de respirer des poussières de silice cancérigènes. Ce problème de santé publique, qui met en danger la santé des salariés, déborde le seul cadre des cimenteries et peut toucher les villages et villes alentour. C’est pourquoi les syndicats à exigent un bien meilleur entretien des installations. Un combat qui dépasse donc les vies et la santé des ouvriers, mais qui concerne tous les habitants des villes voisines de cimenterie.

Pour aider les grévistes à gagner ce combat, vous pouvez donner à leur caisse de grève ici


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