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La lutte continue contre les licenciements et la fermeture de l’usine de Buenos Aires !

Mardi. Grande journée de mobilisation en solidarité avec PepsiCo Argentine

La répression de jeudi 13 juillet, à l’aube, n’a pas entamé la détermination des quelque 600 ouvriers et ouvrières de l’usine PepsiCo de la banlieue Nord de Buenos Aires que la multinationale nord-américaine entend fermer avec la complicité du gouvernement de droite. Du coup, mardi, c’est jour de mobilisation en Argentine !

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Le coup a été très dur mais n’a pas été suffisant pour entamer le moral des travailleuses et des travailleurs en lutte qui s’opposent depuis le 20 juin à la fermeture du site de production de la banlieue Nord de la capitale. Cette manœuvre patronale, sous couvert de modernisation de la production, vise tout autant à faire taire l’équipe syndicale combative et antibureaucratique animée par l’extrême gauche qu’à rouvrir de nouvelles lignes de production sur un nouveau site, à Mar del Plata, dans des conditions plus « acceptables » pour la multinationale. Mais la « bataille de PepsiCo » est devenu un conflit emblématique en Argentine pour l’ensemble des équipes militantes qui s’opposent à la trêve syndicale qui a été établie entre la bureaucratie de la CGT et le gouvernement de droite et pour toutes celles et tous ceux qui font face, aujourd’hui, à une vague sans précédents de licenciements dans plusieurs secteurs industriels et de service.

Samedi 15, dans la salle de conférence de l’Hôtel autogéré Bauen, dans le centre de Buenos Aires, c’est une grande AG de solidarité qui a été organisée. Dans une salle comble, en présence d’une centaine de grévistes, avec l’appui de plusieurs syndicats combatifs qui refusent la trêve en cours, et de nombreuses personnalités, les travailleurs et les travailleuses de PepsiCo ont réaffirmé leur volonté de poursuivre le combat.

L’avant-veille, juste après la finalisation de l’opération de « nettoyage » menée par la police contre les grévistes qui défendaient leur usine, la sixième chambre de la Justice du Travail a d’ailleurs reconnu le caractère absolument illégal du lock-out opéré par la multinationale étatsunienne et des licenciements, sommant l’entreprise de procéder à la réintégration des travailleurs. En parallèle, depuis le 20 juin, les RH de PepsiCo ont multiplié les convocations individuelles pour forcer la main de dizaines de salariés et leur faire accepter leur licenciement en échange d’une indemnisation, ce que nombre d’entre eux ont dénoncé à la tribune, au cours de l’AG, samedi.

Parmi les syndicats présents à l’Hôtel Bauen, le syndicat des travailleurs du pneumatique (SUTNA) a annoncé le versement de 20.000 pesos à la caisse de grève de PepsiCo, les travailleurs de l’usine autogérée MadyGraf le versement de 10.000 pesos et d’une aide alimentaire spéciale. Les motions de solidarité ont afflué des quatre coins du pays, des travailleurs en lutte de Zárate, de la direction du syndicat des travailleurs des télécoms (FOETRA), de syndicats de la fonction publique territoriale et nationale (Ctera, ATE, AGD, Suteba) ou de syndicats oppositionnels de l’industrie alimentaire.

Du côté de l’opposition au gouvernement, l’extrême gauche était bien entendu en première ligne lors de cette AG de solidarité, avec la présence de députés du Front de Gauche et des Travailleurs(FIT), le PTS annonçant le versement d’un apport de 90.000 pesos à la caisse de grève. Plusieurs députés proche du kirchnérisme ont également pris la parole, comme par ailleurs nombre d’intellectuels reconnus, à l’instar de Glenn Potolski, doyen de la faculté de Sciences Sociales de l’Université de Buenos Aires, d’Eduardo Grünner ou encore d’Eduardo Jozami, emblématique secrétaire général du syndicat des journalistes dans les années 1970 et prisonnier politique sous la dictature qui a souligné dans une intervention très applaudie que « sans la mobilisation des travailleurs, on ne pourra contrer la politique du gouvernement de droite ». L’AG de solidarité est le reflet de l’intense sympathie dont bénéficient les travailleuses et les travailleurs de PepsiCo dont le combat a été suivi en direct, à la télévision, jeudi matin, par des millions de téléspectateurs et sur les réseaux sociaux.

Le rendez-vous a donc été donné dans le centre de la capitale, mardi 18 juillet, à 17h, devant l’Obélisque de l’avenue de Mai, alors que des manifestations et des coupures de route seront organisées dans le reste du pays, simultanément, en solidarité avec Pepsico. Le grand concert de solidarité contre la répression qui a été organisé dans l’urgence, dimanche, et qui a réuni plus de 3000 jeunes, devant les grilles de l’usine, où ont joué plusieurs des principaux groupes de rock argentin, comme Las Manos de Filippi et Salta la Banca, laisse penser que la mobilisation sera importante. Il s’agira en tout cas d’un moment central pour appuyer la lutte des PepsiCo, sachant qu’un recul de la multinationale serait une victoire de l’ensemble des travailleurs et de la jeunesse précarisée contre le patronat argentin et étranger et le gouvernement de droite de Mauricio Macri.


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