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États-Unis

Élections aux États-Unis : un duel réactionnaire sur fond de crise du régime

Le duel Trump-Biden est façonné par une crise du régime politique états-unien, nécessitant à la fois l'intervention du judiciaire et de la bureaucratie syndicale. La course pour la présidence apparaît comme une lutte pour convaincre la classe ouvrière et sur quelle approche impérialiste est la meilleure pour rivaliser avec la Chine et rétablir l'hégémonie américaine. Comme à leur habitude, les Démocrates brandissent le bâton des droits démocratiques afin de rallier les électeurs mécontents.

Sybil Davis

26 février

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Élections aux États-Unis : un duel réactionnaire sur fond de crise du régime

L’élection de 2024 s’annonce comme une répétition de celle de 2020, avec deux candidats incroyablement impopulaires se disputant la présidence. D’un côté, Donald Trump élimine facilement ses adversaires Républicains, avec seulement Nikki Haley encore en lice ; la base de Trump, le mouvement dit « MAGA », a pris le contrôle du Parti républicain et semble indéboulonnable, malgré les défis légaux qui planent au-dessus du candidat. D’un autre côté, le président Joe Biden est ébranlé et affaibli, faisant face non seulement à des inquiétudes généralisées concernant ses facultés mentales, mais aussi à un mouvement social pour la Palestine qui l’a surnommé « Genocide Joe ». Contrairement à 2020, la voie pour Biden de mener le mouvement aux urnes est bien plus étroite, et son statut de président en exercice plutôt que de challenger le place dans une position bien plus précaire.

Derrière cette élection se cache une crise dans le régime politique américain – un exemple de ce que le marxiste italien Antonio Gramsci a appelé la « crise organique », une crise dans laquelle les populations ne se sentent plus représentées par leurs gouvernants. Les crises organiques affaiblissent les régimes et amènent les partis politiques traditionnels à faire face à de nouveaux phénomènes politiques, tandis que les masses perdent confiance dans les partis politiques traditionnels et dans les institutions du régime. La crise organique actuelle aux États-Unis a atteint son apogée le 6 janvier 2021, après une année de crise accrue exacerbée par le COVID et le soulèvement du mouvement Black Lives Matter, puis elle s’est atténuée lorsque Biden a contenu la crise durant les premières années de son mandat. Biden, cependant, a été incapable de résoudre la crise, et, comme nous l’avions prédit au début de 2023, la crise est réapparue et joue un rôle de plus en plus important dans la politique nationale. La réémergence de Trump en est un signe.

Dans cette crise entre « représentés et représentants », où des institutions importantes du régime sont de plus en plus suspectées et perdent en légitimité, le pouvoir judiciaire et la bureaucratie syndicale jouent un rôle démesuré. Il est clair depuis un certain temps que le pouvoir judiciaire se mobilise pour arrêter – ou du moins entraver – la candidature de Trump, ce qui déstabiliserait grandement le régime si Trump revenait au pouvoir, surtout après le 6 janvier. Les diverses affaires judiciaires et inculpations contre Trump reflètent non seulement sa criminalité – quelque chose que personne qui a suivi la carrière de Trump ne peut nier – mais représentent également une tentative de retourner les masses contre Trump. Des tentatives plus osées d’interdire à Trump de se présenter aux élections – comme celles menées dans le Colorado et dans le Maine – semblent avoir outrepassé ce que permet la situation politique, et il semble de plus en plus probable que la Cour suprême ne validera pas ces exclusions du scrutin.

Dans ce sens, la crise organique et la perte de légitimité institutionnelle – y compris celle de la Cour suprême, qui a subi un sérieux revers après la décision invalidant le droit à l’avortement – à la fois alimentent et modèrent l’assaut du pouvoir judiciaire. Pour le dire autrement, la crise organique explique pourquoi nous assistons à un pouvoir judiciaire de plus en plus « bonapartiste » – agissant de manière plus explicitement politique, de sa propre initiative, sans le soutien du Congrès ou des masses – mais la crise limite également dans quelle mesure le pouvoir judiciaire peut avancer sur le terrain politique. Imaginons, par exemple, que la Cour suprême valide l’interdiction de Trump dans le Colorado. Cela déclencherait certainement une réaction intense de la part de la base de Trump et nuirait encore plus à la réputation de la justice, puisque la cour aurait simplement exclu le principal candidat du scrutin sans aucune contribution démocratique des masses.

Le pouvoir judiciaire a ses limites, mais il joue néanmoins un rôle démesuré dans la situation nationale. Cela ne se limite pas à l’offensive contre Trump. On peut également le constater dans les décisions de plus en plus politiques de la Cour suprême. L’invalidation du droit à l’avortement a été une attaque significative contre les droits démocratiques, inversant le rôle que la Cour a joué pendant une grande partie de la période néolibérale, au cours de laquelle elle avait concédé des droits démocratiques aux mouvements sociaux afin de montrer que, parce que l’État peut soutenir les opprimés, les soulèvements contre l’État sont inutiles. Mais la décision Dobbs a changé cela, révélant le rôle plus politisé du pouvoir judiciaire et sa nécessité d’agir de manière « bonapartiste », c’est-à-dire de sa propre initiative, sans le soutien des électeurs. À mesure que la crise organique s’approfondit, ce rôle politisé et bonapartiste ne fera probablement que se poursuivre.

Les bureaucraties syndicales, alliés-clé de Biden

Un autre acteur majeur de ces élections sera la bureaucratie syndicale. Comme nous l’avons écrit par ailleurs, les dernières années ont été marquées par une résurgence d’un mouvement ouvrier de plus en plus politisé. Le secteur syndical entre désormais, quoique de manière inégale, dans davantage de débats politiques, allant au-delà de la lutte pour des revendications basiques telles que des salaires plus élevés. S’appuyant sur les grèves des enseignants du début de l’ère Trump et sur l’expérience vécue par les masses avec le mouvement Black Lives Matter, les travailleurs à la base se voient de plus en plus comme étant organiquement liés à une variété de questions politiques, telles que la défense des droits démocratiques et la lutte contre les oppressions, dont les directions syndicales traditionnelles ont tenté de les dissocier. Cette nouvelle énergie dans le mouvement syndical a replacé la classe ouvrière au centre de la politique – comme on l’a notamment observé lors de la grève de l’UAW, pendant laquelle Biden et Trump ont tous deux explicitement fait du pied aux grévistes. Cela a également affecté les directions syndicales traditionnelles, les poussant à céder aux courants plus radicaux dans le cas des Teamsters et de l’UAW, et les contraignant à prendre en considération l’organisation des membres de base autour de questions politiques.

Le mouvement pour la Palestine en est un bon exemple. L’opposition massive à l’assaut d’Israël sur Gaza a contraint même les directions syndicales les plus profondément sionistes, comme celles de l’AFT et de l’AFL-CIO, à se prononcer en faveur d’un cessez-le-feu. Cela démontre que les bureaucraties syndicales ne peuvent plus agir en tant que « police de la classe ouvrière », en ignorant les demandes de leurs membres et en faisant tout leur possible pour les maintenir en ligne sans faire de concessions. Désormais, pour maintenir leur légitimité, les directions syndicales doivent politiser leurs syndicats autour de la question de la Palestine. La politisation et l’esprit de lutte croissant du mouvement ouvrier – une victoire majeure pour le phénomène de la « Génération U », observé de manière particulièrement aiguë dans des syndicats jeunes comme Starbucks Workers United – ont placé la classe ouvrière dans une position plus prépondérante. Même les médias bourgeois, qui ont l’habitude de parler simplement des classes moyennes, doivent à présent parler de la classe ouvrière. C’est le résultat direct de l’injection de militantisme par une nouvelle génération façonnée par le mouvement Black Lives Matter, une génération qui a revitalisé le mouvement ouvrier, a contribué à diriger un mouvement social pour la Palestine, et a contraint les bureaucrates syndicaux à soutenir le mouvement, même à contrecœur. Cette recrudescence de la lutte des classes a remodelé la situation politique et créé une crise pour le Parti démocrate, qu’il doit désormais contenir grâce à ses tactiques habituelles de cooptation.

Ce phénomène complète ce que les analystes politiques ont appelé le « désalignement » : la classe ouvrière ne s’identifie plus fortement au Parti démocrate. Comme nous l’avons écrit précédemment, cela crée une lutte pour le cœur et l’âme de la classe ouvrière, et les élections en sont le champ de bataille. Trump et Biden se battent explicitement pour se présenter comme les champions de la classe ouvrière et cherchent, à des degrés différents, à obtenir le soutien des syndicats.

Dans ce contexte, il est probable que les bureaucraties syndicales joueront un rôle démesuré dans la captation des travailleurs par le Parti démocrate. Puisqu’elles parviennent de moins en moins à diriger la classe ouvrière par la coercition, elles cherchent d’avantage à la diriger via des concessions idéologiques à la marge. L’UAW est un bon exemple de cela. Les dirigeants de l’UAW – notamment leur chef de file, Shawn Fain – agrémentent leurs discours de rhétorique inspirante et progressiste, publient sur les réseaux sociaux sur la continuité entre la lutte pour les droits des Noirs et l’UAW aujourd’hui, et lancent des initiatives d’organisation agressives visant à organiser les non-syndiqués. Tout cela se combine pour légitimer le leadership de l’UAW auprès des travailleurs de base, qui sont ensuite ramenés vers Biden, comme en témoigne le récent soutien de l’UAW à sa candidature.

La déclaration sur un cessez-le-feu de l’AFL-CIO est un autre exemple de ce phénomène. Malgré l’appel à un cessez-le-feu, la déclaration ressemblait en tous points aux éléments de langage de l’administration Biden. Elle a souligné la nécessité d’une solution à deux États, a dénoncé la violence « des deux côtés » et a appelé à un arrêt négocié des combats. La déclaration est donc une tentative claire d’arrêter l’hémorragie de soutiens causée par la complicité de Génocide Joe Biden à la guerre d’Israël contre Gaza. Elle prépare le terrain pour la poussée préélectorale habituelle des bureaucraties syndicales visant à mobiliser leurs membres pour soutenir le Parti démocrate. La situation, cependant, est loin d’être habituelle, et donc les directions syndicales doivent adopter une nouvelle approche, en essayant de convaincre leurs membres plutôt que de simplement les diriger.

Politique étrangère et immigration : les deux questions centrales de l’élection

Cette élection sera non seulement une bataille pour conquérir la classe ouvrière, mais aussi pour façonner la politique étrangère. Biden est devenu le porte-étendard à la fois de la guerre d’Israël contre Gaza et de la guerre en Ukraine – deux conflits assez impopulaires. À cela s’ajoute le débat, parmi les capitalistes étasuniens, sur la meilleure façon de rivaliser avec la Chine et ainsi de renverser le déclin de l’hégémonie américaine. Trump a toujours présenté une approche différente à la politique étrangère de l’establishment – favorisant une politique unilatérale avec des mesures protectionnistes et s’opposant même à l’OTAN – et il essaie d’utiliser cela pour exploiter la frustration des masses face aux constantes interventions des États-Unis dans les conflits à travers la planète. Trump et une partie des Républicains de droite avancent l’idée que la « vraie » guerre se déroule chez eux à la frontière sud et que les États-Unis ne devraient pas intervenir dans les conflits à l’étranger. Mais ce masque « anti-interventionniste » ne peut pas cacher le bilan politique de Trump en tant que président, qui rappelle qu’il était tout à fait disposé à intervenir militairement à l’étranger.

La véritable distinction entre Trump et Biden en matière de politique étrangère réside dans leur degré d’unilatéralisme. Biden préconise de s’appuyer sur des alliances internationales pour renforcer l’hégémonie des États-Unis à l’étranger et mieux rivaliser avec la Chine, tandis que Trump favorise des actions plus unilatérales qui pourraient inclure l’abandon des alliances traditionnelles – comme l’indiquent ses récentes déclarations sur l’OTAN. Les partisans de Trump sont attirés par sa politique étrangère car elle donne l’illusion d’être anti-interventionniste, et le discours America First gagne du terrain parmi ceux qui ont vu leurs conditions de vie se détériorer pendant la période néolibérale et se demandent pourquoi il y a toujours de l’argent pour les conflits à l’étranger.

L’immigration et la « sécurité des frontières » deviennent des enjeux majeurs à l’approche des élections. Trump et les Républicains s’efforcent de présenter la situation à la frontière comme une « invasion » que Biden et les démocrates n’ont pas réussi à contenir. En réalité, l’administration Biden a, de manière générale, poursuivi dans une totale continuité les politiques anti-immigration de Trump, ce qui a jeté les bases pour que les Républicains aillent encore plus loin à droite sur l’immigration. En réponse à ces attaques politiques, les Démocrates tentent de se droitiser encore d’avantage – à partir d’une position déjà très à droite – sur la question migratoire, comme l’indique le récent accord proposé au Congrès. Biden a lui-même déclaré qu’il était prêt à « fermer la frontière dès maintenant », signe supplémentaire du virage à droite du Parti démocrate sur cette question.

Un exemple frappant de la crise organique est la confrontation au Texas, où chaque gouverneur républicain, à l’exception d’un seul, s’est rangé du côté du gouverneur Greg Abbott pour résister aux tentatives du gouvernement fédéral de retirer les barbelés placés à la frontière. Trump et l’extrême droite utilisent ce conflit pour faire avancer leur position politique. À mesure que les élections se rapprochent, il semble probable que l’immigration – avec la politique étrangère et la classe ouvrière – sera l’un des axes de l’élection, alors que la campagne de Biden vire à droite dans une tentative de rivaliser avec le nationalisme explicitement anti-immigrés de Trump. La récente victoire du démocrate Tom Suozzi dans la course pour remplacer George Santos à la Chambre représente un possible modèle de la manière dont les démocrates pourraient mener une campagne de droite sur l’immigration et battre les républicains à leur propre jeu. Ce que cela signifie pour la situation politique globale, c’est que la politique en matière d’immigration évolue de plus en plus rapidement vers la droite alors que les deux partis cherchent à être « durs » sur l’immigration.

Jouer la défense des droits démocratiques et s’appuyer sur les progressistes : l’espoir des Démocrates pour novembre 2024

Si l’immigration et la politique étrangère sont les sujets vers lesquels Trump espère orienter le débat, Biden et les Démocrates espèrent recentrer la discussion sur un terrain plus solide pour eux : la protection des droits démocratiques, plus spécifiquement le droit à l’avortement. La défense des droits à l’avortement a aidé les démocrates à contenir la « vague rouge » de 2022 et à remporter certaines élections difficiles en 2023. Ils espèrent utiliser le même stratagème, comme l’indique la « tournée pour le droit à l’avortement » qui a récémment été dévoilée. Dans leurs discours, les Démocrates défendront avec véhémence les droits démocratiques – tant dans le cas spécifique de l’avortement que plus largement dans la « défense de la démocratie », dont le camp Biden parle si souvent. Ils espèrent que cela aidera à mobiliser les électeurs qui pourraient sinon rester chez eux lors des élections parce qu’ils n’aiment aucun des candidats ou s’opposent à la politique de Biden sur Israël, entre autres choses.

De 2016 à 2021, Left Voice a analysé la « guerre civile » au sein du Parti démocrate entre l’establishment et une aile progressiste de plus en plus proéminente. Dans notre analyse, nous avons cherché à souligner que l’opposition posée par les « Socialistes démocrates » du Squad était inexorablement condamnée à l’échec, étant donné leur position au sein du Parti démocrate, qui disposait de beaucoup plus de ressources et de réserves stratégiques pour les coopter dans son courant dominant. Cela est confirmé même par un simple coup d’œil à la situation politique actuelle. Après la défaite de Bernie Sanders lors des primaires démocrates de 2020, les progressistes se sont ralliés derrière Biden, et ils ont maintenu cette ligne tout au long de son mandat à la Maison Blanche. Même maintenant, alors qu’un nouveau mouvement l’accuse de génocide, des politiciens comme Alexandria Ocasio-Cortez vont sur les médias pour défendre la candidature de Biden – AOC l’a récemment qualifié de « l’un des présidents les plus efficaces de l’histoire moderne ». Dans un récent article pour le New York Times, Ezra Klein écrit que « la réalité, ces dernières années, a été que les Démocrates s’unissent et que les Républicains se désagrègent. L’establishment du Parti démocrate a tenu bon, pendant que l’establishment du Parti républicain s’est effondré ». L’establishment du Parti démocrate – qui semblait si faible après la défaite de Clinton et l’ascension du Squad – a incorporé ses contestataires dans le courant dominant, utilisant ces soi-disant socialistes comme des pions pour se connecter à l’avant-garde du mouvement et la ramener dans le giron du Parti démocrate.

Nous pouvons voir l’utilité des progressistes pour l’establishment du Parti démocrate au Michigan, un État clé pour Biden. Les électeurs de l’État, dont beaucoup sont d’origine arabe, s’opposent au soutien de Biden au génocide à Gaza. En réponse, une campagne, Vote Uncommitted, a été lancée par Our Revolution et DSA (Democratic Socialists of America), avec le soutien vocal de Rashida Tlaib, une figure clé du Squad et l’une des seules Démocrates de premier plan à avoir fortement soutenu un cessez-le-feu. La campagne exploite la colère des électeurs, et la dirige vers le Parti démocrate, encourageant les électeurs à voter lors des primaires démocratiques de l’État, mais à ne pas soutenir Biden. Cela vise à faire pression sur Biden pour qu’il change de position sur Gaza. Mais sa véritable conséquence, c’est d’encadrer le mouvement pour la Palestine afin d’en faire un simple moyen de pression sur Biden au sein du parti démocrate. Cela ramène les électeurs désillusionnés dans les primaires démocrates et ouvre la voie à Biden pour apporter de légères modifications à sa position sur Gaza tout en prétendant qu’il écoute les électeurs. Cela s’inscrit dans la ligne politique de la gauche du Parti démocrate, qui tente d’utiliser les mouvements de masse comme des campagnes de pression pour contraindre les politiciens à adopter des positions différentes sans remettre en question leur relation privilégiée avec le Parti démocrate. Bien que la campagne Vote Uncommitted soit un signe de l’opposition populaire à Biden, elle est utilisée pour coopter le mouvement pour la Palestine.

La défense des droits démocratiques par le Parti démocrate est une manœuvre politique, une mise en scène destinée à susciter un soutien. En réalité, les démocrates ont supervisé de nombreuses attaques contre les droits démocratiques fondamentaux. Ils ont dénoncé les manifestations pro-Palestine et ont contribué à ouvrir la voie à davantage d’attaques contre le mouvement. Le mandat de Biden à la Maison Blanche a vu non seulement la réduction des droits à l’avortement, mais aussi une virulente campagne anti-trans, et l’administration Biden et les Démocrates n’ont rien fait pour arrêter cela. Au contraire, ils espèrent que leurs paroles creuses inspireront les masses. Mais c’est le même cercle vicieux dans lequel le Parti démocrate nous maintient depuis des décennies. Les droits démocratiques menacés sont une aubaine pour les Démocrates, car cela rend leurs campagnes du moindre mal plus efficaces. Leur préoccupation pour la démocratie et pour nos droits sont des stratagèmes pour nous faire accepter de continuer de nous contenter d’un « moindre mal » dans l’espoir de vaincre la droite.

Nous ne pourrons pas vaincre la droite en votant lors d’une élection – il suffit de voir comment la victoire de Biden n’a pas vaincu le trumpisme. Au lieu de cela, nous devons vaincre la droite en nous organisant dans nos syndicats, sur nos lieux de travail et dans la rue pour construire un mouvement combatif. Seule cette approche peut arrêter la montée de la droite et défendre nos droits démocratiques. Plus largement, nous devons rompre le cycle du moindre mal. Nous devons construire un parti, un parti qui représente véritablement le mouvement syndical combatif, qui représente le mouvement pour la Palestine et qui représente les millions de personnes qui prennent conscience que le système capitaliste ne nous offre rien. Nous ne construirons pas ce parti en restant liés aux Démocrates, et nous ne pouvons pas le faire sans affronter les bureaucraties des syndicats et des mouvements sociaux, qui sont des alliés vitaux du Parti démocrate. Au contraire, nous construirons ce parti en nous appuyant sur nous-mêmes et en nous organisant pour affronter la droite, défendre nos droits démocratiques et construire une institution qui puisse unir toutes nos luttes.


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