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Liberté de manifester

Darmanin veut empêcher la manif contre les violences policières : soyons nombreux samedi pour l’imposer !

Darmanin et le préfet de police de Paris ont annoncé vouloir de nouveau interdire la manifestation contre les violences policières du 15 juillet à Paris. Encore une fois, il faut imposer notre droit à manifester !

Dorian Maffei

13 juillet

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Darmanin veut empêcher la manif contre les violences policières : soyons nombreux samedi pour l'imposer !

Crédit photo : manifestation le 2 juin 2020 / O Phil Des Contrastes

Des interdictions devenues systématiques qui relèguent les habitants des quartiers populaires au rang de demi-citoyens

Après avoir réprimé, criminalisé et tenté de dépolitiser les émeutes consécutives au meurtre de Nahel par un policier le mardi 27 juin, le gouvernement souhaite interdire toute manifestation contre le racisme et les violences policières. Déjà, le vendredi 30 juin, des dizaines d’arrêtés d’interdiction avaient été pris contre les rassemblements en mémoire de Nahel devant les mairies et les préfectures dans plusieurs grandes villes. Désormais, chaque manifestation contre le racisme et les violences policières est systématiquement interdite.

Le dernier exemple en date est la manifestation du 8 juillet. Chaque année, le comité Vérité pour Adama organise une marche en mémoire d’Adama Traoré, tué par des gendarmes de Persan en 2016, afin de demander vérité et justice. Mais ce 8 juillet 2023, dans le contexte de dénonciation du racisme systémique et des violences policières, le préfet du Val-d’Oise puis le préfet de Paris Laurent Nuñez ont décidé de l’interdire au prétexte des émeutes passées et de la présence annoncée de la mère de Nahel. À Beaumont et Persan, les transports ont été arrêtés et un couvre-feu a même été mis en place contre les mineurs.

Le comité avait maintenu la manifestation à Paris en déclarant : « Priver les gens de leur droit de marcher, de leur droit de s’exprimer, c’est jeter de l’huile sur le feu, c’est céder à la panique et ne pas se montrer à la hauteur de ses responsabilités institutionnelles ». Plus de 2000 personnes s’étaient donc rassemblées, sans heurts jusqu’à l’intervention de la police en fin de manifestation.

Lire aussi : Des milliers contre les violences policières à Paris malgré l’interdiction : une victoire face à Macron !

Si l’arrêté d’interdiction stipulait « en premier lieu, que le fait d’annoncer un rassemblement la veille pour le lendemain ne permet pas à l’autorité de police de mobiliser les effectifs et moyens nécessaires pour sécuriser le rassemblement », le préfet de police a réussi à trouver en une journée plusieurs centaines de policiers, CRS, BRAV-M et gendarmes pour réprimer le rassemblement. Des policiers ont notamment agressé au moins trois journalistes et effectué un plaquage ventral sur Youssouf Traoré avant d’interpeller violemment le frère d’Adama Traoré, ainsi que Samir Elyes, militant des quartiers populaires. Youssouf Traoré avait été conduit au poste avant d’être évacué à l’hôpital à cause de ses blessures.

Consécutivement à la manifestation, une enquête a été ouverte contre Assa Traoré pour « organisation d’une manifestation non déclarée » et le ministre de la Justice a publiquement proposé aux députés du Rassemblement national de saisir le Procureur de la République sur la présence de députés LFI et EELV à la marche pour Adama. Hier, Darmanin exprimait son souhait d’interdire la nouvelle manifestation prévue en présence du comité Adama, en proposant de la repousser à une date indéfinie « postérieure au 15 juillet inclus ».

Pour Laurent Nuñez, « de toutes façons », la manifestation du 15 juillet « n’aura pas lieu » : faisons-le mentir une nouvelle fois !

Ce matin sur BFMTV, le préfet de police déclarait que « de toutes façons, la manifestation n’aura pas lieu ». Pour se défendre, Darmanin et Nuñez, affirment qu’ils ont aussi demandé aux collectifs de policiers souhaitant manifester pour défendre leur collègue Florian M., mis en cause dans la mort de Nahel, de repousser leurs manifestations. Pourtant, les collègues de Florian M. ont bien manifesté leur soutien en se mettant en arrêt maladie.

En réalité, ces interdictions en série ne cherchent qu’à museler les habitants des quartiers populaires qui se mobilisent contre le racisme d’Etat et dévoilent un peu plus l’autoritarisme d’un régime qui réprime tous les contestataires. Lors de la marche de samedi dernier, Assa Traoré rappelait que « Ce n’est pas le gouvernement qui décide si on doit marcher pour nos morts, pour dénoncer l’impunité policière. […] Quand on nous refuse de marcher, c’est pour que le monde entier ne puisse pas voir comment on peut s’organiser, cette organisation qui est importante pour sauver des vies ». La réussite de la marche de samedi dernier était déjà une victoire face à cet Etat autoritaire et raciste. Une réussite qui montre que, dans l’unité, il est possible de faire reculer les préfectures. Il faut à nouveau imposer un tel rapport de force samedi.

Pour toutes ces raisons, il est important d’être de nouveau présents massivement au départ de la manifestation samedi 15 juillet à 15h sur la place de la République à Paris pour empêcher le gouvernement de nous interdire de manifester.


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