Classe ouvrière et transition écologique. Débat entre Adrien Cornet et Paul Guillibert

Adrien Cornet, CGT Total Grandpuits

Paul Guillibert

Classe ouvrière et transition écologique. Débat entre Adrien Cornet et Paul Guillibert

Adrien Cornet, CGT Total Grandpuits

Paul Guillibert

Contre de nombreuses idées reçues, Adrien Cornet, raffineur à Grandpuit et militant CGT, et Paul Guillibert, philosophe, montrent que les travailleurs ont un rôle central à jouer dans la transition écologique. Un échange passionnant.

La question écologique est souvent envisagée selon deux perspectives, également réductrices. La première l’aborde comme un problème restrictivement technique, la seconde comme un problème exclusivement éthique. Dans un cas tout l’enjeu écologique tend à être réduit à un strict problème énergétique, dans l’autre il tend à se fondre dans des problématiques sociologiques ou des questions de mentalité, appelant chacun à la responsabilité. Dans un cas comme dans l’autre le mode de production capitaliste n’est pas résolument remis en question sur le plan politique, dans un cas comme dans l’autre la question du travail est évacuée.

C’est, à contre-courant de ces approches, de la place du travail et, plus spécifiquement, de la possibilité d’émergence d’une subjectivité ouvrière militante en matière de lutte contre les désastres environnementaux que débattent Paul Guillibert et Adrien Cornet, dans une rencontre animée par Lorélia Fréjo. Le premier est philosophe et auteur, notamment, d’Exploiter les vivants. Une écologie politique du travail, le second militant à Révolution Permanente et raffineur à Grandpuits, centrale au coeur des projets de greenwashing de la supermajor française des énergies fossiles, TotalEnergies.

De l’extraction des matières premières à la distribution, en passant par la production des biens manufacturés, toute l’industrie mondiale, responsable des désastres écologiques que nous connaissons, contrôle et exploite le travail vivant de millions d’êtres humains qui, paradoxalement, se trouvent exclus de la plupart des discours écologistes. Paul Guillibert insiste en réponse sur cette dimension éminemment politique et historique soulevée par les luttes contre les désastres environnementaux. De son côté, Adrien Cornet, en sa qualité de militant et travailleur au sein d’une des plus grandes industries polluantes du monde, défend la possibilité d’une subjectivité écologiste ouvrière. Souvent négligés, voire soupçonnés d’une forme de complicité passive, les travailleurs et travailleuses de ces industries sont pourtant les plus directement exposés aux ravages des grands trusts qui les exploitent. Contre toutes ces recettes d’impuissance, Cornet et Guillibert dessinent donc, dans un passionnant échange, les contours d’une subjectivité nouvelle et subversive. A découvrir en vidéo :

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