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Présidentielles états-uniennes 2016

Bernie Sanders aime les drones et la guerre impérialiste

Le candidat « socialiste » à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle en novembre aux Etats-Unis dit qu'il continuerait à employer des drones dans la « guerre contre le terrorisme ». Cette déclaration de Sanders n'est pas sans décevoir une large partie de ses soutiens. Mais Sanders est-il vraiment un candidat anti-guerre ? Ivan Matewan

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La pilule a été dure à avaler pour beaucoup. Dans une interview accordée au quotidien états-unien The Los Angeles Times, Bernie Sanders a encore une fois loué les bienfaits des drones dans les guerres menées par les Etats-Unis à travers le monde. « Les drones ont fait de bonnes choses » a déclaré le candidat « rouge ». En effet, il l’a déjà dit, s’il était président, il n’arrêterait pas d’employer les drones, notamment dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ». Même s’il souhaite en restreindre l’usage pour éviter de « tuer des innocents ». Un vœux qui semble de plus en plus pieux quand on sait que l’usage des drones a été largement remis en cause justement en raison du nombre de morts civils qu’ils provoquaient.

Comment justifie-t-il donc une telle position ? Sanders assure qu’il ne veut pas voir « des hommes et des femmes des forces armées impliqués dans des guerres sans fin. Maintenant, est-ce que je crois que les attaques aériennes ont été utiles pour créer une situation dans laquelle l’État islamique a perdu, selon les chiffres, environ 20 % du territoire qu’il occupait l’année passée ? Bien sûr. »

Mais... Sanders n’était-il pas un candidat anti-guerre ? Justement, non. Bien que la majorité de ses soutiens s’opposent aux politiques guerrières des Etats-Unis, Sanders n’a jamais sérieusement remis en question la politique extérieure de la première puissance impérialiste mondiale. Et cette nouvelle déclaration sur les drones confirme qu’il n’est pas si différent de Hillary Clinton...

Depuis les attentats du 11 septembre 2011, Sanders a soutenu quasi-unanimement la soi-disant « guerre contre le terrorisme » et a même voté pour la résolution autorisant l’intervention des militaires états-uniens au Moyen-Orient, même si beaucoup de ses soutiens diront que plus tard, il s’est opposé à des points particuliers de cette résolution. Mais ce n’est pas son seul soutien à la politique extérieure des Etats-Unis. En 2014, le sénateur du Vermont a voté en faveur de la résolution de soutien à l’État sioniste d’Israël et ses bombardements contre le peuple de la bande de Gaza. Pour jouer dans la cour des grands (Clinton et le reste de l’establishment démocrate), et montrer qu’il n’est pas un pacifiste, le candidat n’hésite pas à se déclarer favorable à une présence militaire accrue du pays sur le territoire de l’Etat islamique.

Ce n’est pas un détail ou un commentaire mal formulé. La carrière de Sanders confirme en effet ses déclarations. Et ses positions sur la politique extérieure représentent peut-être l’une des plus grandes contradictions qui existent entre lui et sa base électorale, majoritairement anti-guerre.

Une contradiction qui est loin d’être résolue. Car la candidature de Sanders est devenue la principale expression sur le plan électoral d’un phénomène politique qui le dépasse largement. Les jeunes l’ont massivement adopté comme « leur » candidat car il avait l’air d’un véritable « outsider », parce que son discours faisait écho aux sentiments grandissants de rejet des élites de Washington et Wall Street et parce que son programme comprenait des aspects progressistes sur le plan social. Mais reste la grande inconnue : ce phénomène politique qui s’exprime à travers Sanders va t ’il bientôt prendre fin ou continuera-t-il à se développer une fois les primaires terminées ?

En tout cas ce qui reste sûr, c’est que Sanders aime les drones et la guerre impérialiste. N’en déplaise à sa base pacifiste qui risque de désenchanter plus vite que prévu...

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