Avec douceur, mais en cherchant à susciter les réponses, le journaliste prend le temps de donner la parole aux gens simples. Ceux qui se souviennent du temps des mines et des luttes syndicales. Ceux qui subissent le chômage et n’ont plus que le simple désir de trouver un boulot, n’importe lequel.
Des éclat de rire, dans ce qui semble être la salle des fêtes de la municipalité, des longs silences aussi, chargés de vie, d’espoir pour certins, de résignation pour d’autres. Et pour cause. Dans cette région où le chômage est environ 3 points plus élevé que la moyenne nationale, les plus anciens se souviennent du temps où le terme "métallos" signifiait être organisé et lutter contre l’exploitation patronale. Les plus jeunes, quant à eux, ne semblent avoir d’autres rêves que celui d’un jour trouver un travail.
Et face à cette absence de perspective, mais également d’alternative, un gagnant tout de même : le FN. C’est les propos d’un jeune, cocard à l’oeil, qui rappellent cette triste réalité : "quand les pauvres deviennent pauvres parce qu’ils le veulent... [parce qu’]ils savent très bien qu’y a les aides de l’Etat... ». Heureusement, il y a cet homme, qui dès le début donne le ton, en déclarant qu’il « faudrait une révolution bolchevique pour changer les choses ».
Et pour la préparer, quoi de mieux que de commencer par donner la parole à ceux et celles que l’on n’entend jamais alors qu’ils sont les artisans du monde ? Ce documentaire est une immersion qui ne donne pas son nom au sein de ce que l’on appelle, la classe ouvrière, sa vie, ses rêves et ses réalités. Nul besoin de le formuler autrement que tel que le dit cet homme, qui vit grâce aux Restos du Cœur, et qu’il fait vivre en retour : « Merci, d’avoir donné la paroles aux pauvre gens ».