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Casse de l'hôpital public

Après la mobilisation réussie des hospitaliers, Macron tente de calmer la colère avec un « plan d’urgence »

Jeudi 14 novembre, toutes les professions de l'hôpital ont manifesté dans les rues de nombreuses villes. Tous dénoncent la casse de l'hôpital public. Macron tente d'éteindre l'incendie en déclarant avoir « entendu la colère ».

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Crédit photo : AFP/Stephane de Sakutin

Une mobilisation réussie

Jeudi 14 novembre, toutes les professions de l’hôpital ont manifesté dans les rues de nombreuses villes. À Paris, ce sont 10 000 soignants qui ont défilé, dont de nombreux étudiants en médecine. Tous dénoncent la casse de l’hôpital public et revendiquent plus de moyens, de lits et d’embauches.

Une étudiante de 21 ans témoigne à notre micro : « On est là pour défendre l’hôpital, parce qu’en ce moment il y a d’énormes coupes budgétaires, il y a de gros problèmes – pas que à l’hôpital. On ferme des lits, un hôpital risque d’être vendu au privé, c’est très grave, c’est la première fois que ça arrive en France, ça ne peut pas passer ! On a toujours construit notre modèle sur la Sécurité sociale, on est en train de tourner vers un système américain. J’ai peur que les gens se tournent de plus en plus vers le privé. Personne ne veut d’un hôpital public comme ça ».

D’autres dénoncent les conditions d’études très dures : selon Yanis, « 25% des étudiants en médecine ont déjà eu des pensées suicidaires ». Il ajoute : « l’immolation du jeune à Lyon, ça me fait écho, car étudiant en médecine ou pas, c’est grave qu’on en arrive à ce stade-là ». Ils sont nombreux à faire le lien, en effet évident, avec la précarité de la jeunesse en général et l’immolation du jeune étudiant vendredi dernier.

Du côté des professionnels, ce qui résonne très fortement également, c’est l’appel à la grève du 5 décembre, mais aussi la mobilisation des Gilets jaunes, qui fête ce week-end son premier anniversaire. « On sera dans la rue le 5 contre la réforme des retraites et avec les Gilets jaunes » ; « il faut se mobiliser un max, être dans la rue, montrer que nous sommes présents et qu’on le sera tout le temps » nous disent des infirmières. Un aide-soignant, quant à lui, affirme « être aussi Gilet jaune ».

Prenant appui sur la grève qui dure plusieurs mois et touche à l’heure actuelle 260 services d’urgences, la manifestation du 14 novembre a été une réussite, à Paris comme dans les autres villes.

Acculé, Macron tente d’éteindre la colère

Le gouvernement avait déjà tenté par deux fois de mettre fin à cette mobilisation, avec 70 millions d’euros avant l’été, puis 750 millions à la rentrée. Mais ces mesures ne sont pas satisfaisantes pour les hospitaliers, qui décrivent un service public « en état de mort cérébrale ». Entre autres revendications, le collectif Inter-Urgences réclame 10 000 embauches.

Sans trop d’autres choix face à l’ampleur de la colère des soignants et le risque de convergence avec les autres secteurs en lutte, Macron a annoncé avoir « entendu la colère » et préparer un « plan d’urgence ». Celui-ci sera présenté mercredi. Pour l’instant, aucune décision concrète ni aucun montant n’ont été annoncés.

Alors que les Gilets jaunes, qui se mobilisent pour des services publics à la hauteur des besoins, fêteront leur anniversaire ce week-end, ce sont aussi les perspectives d’une grève interprofessionnelle à partir du 5 décembre et d’un réveil possible du mouvement étudiant qui se profilent à l’horizon. C’est la convergence de tous ces mouvements, en grève reconductible et auto-organisée, qui permettrait de mettre un coup d’arrêt définitif aux politiques néo-libérales et austéritaires de Macron, mais aussi à tout un système de précarité organisée, d’exploitation et d’oppression.


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