A partir de 21h hier soir, une centaine de policiers sont entrés dans le campus de Columbia pour expulser violemment le campement des étudiants pro-Palestine. L’opération survient alors que le 18 avril dernier, la répression des étudiants de Columbia, avec au moins 108 arrestations sur le campus, avait ouvert une dynamique d’extension sans précédent de la mobilisation étudiante en solidarité avec Gaza aux Etats-Unis mais aussi dans le monde.
L’expulsion du campus a été violente. Si les journalistes ont été empêchés de couvrir la répression, des vidéos de médias indépendants ou d’étudiants montrent des étudiants traînés au sol et brutalisés par la police. Un étudiant aurait également été vu inconscient d’après des témoignages sur les réseaux sociaux. Plusieurs dizaines d’étudiants ont été menottés, arrêtés et emmenés dans les bus de la police.
Just watch the first two minutes. You hear tasers going off ; students are screaming throughout. They are thrown to the ground, assaulted.
We see the police throw students down the stairs as the cops also push away press.
This video is just 5 minutes of what happened tonight. https://t.co/9xv4r2GZ9u pic.twitter.com/EPoctapG0E
— Sana Saeed (@SanaSaeed) May 1, 2024
Les policiers ont également fouillé les bâtiments du campus, équipés de leurs armes, dans une démonstration de force brutale et délirante.
Tonight the NYPD repeatedly entered Columbia spaces with their guns drawn to confront unarmed students. pic.twitter.com/JWbcToD9ga
— Read Let This Radicalize You (@JoshuaPHilll) May 1, 2024
L’expulsion de cette nuit avait été demandée la veille par la présidente de l’université, Minouche Shafik, dans une lettre à la police new-yorkaise. La présidente prend notamment le prétexte d’une tentative d’occupation d’un des bâtiments du campus pour demander une intervention policière, affirmant que « l’occupation de bâtiments, le campement et les troubles associés met clairement en danger les personnes, les biens et le fonctionnement de l’université et nécessite l’application d’une autorité d’urgence pour protéger les personnes et les biens. »
Cette opération répressive est particulièrement symbolique, alors que Columbia apparaissait ces dernières semaines comme l’épicentre de la mobilisation étudiante partout dans le pays. Pour empêcher toute reprise de la mobilisation, la présidente a d’ailleurs demandé à la police de maintenir une présence au moins jusqu’au 17 mai. Une offensive policière menée avec la complicité de la présidence de l’université qui s’inscrit dans une répression plus large du mouvement étudiant ces derniers jours.
Hier, la police new-yorkaise s’est ainsi également attaquée à une manifestation devant le City College à Harlem où un campement a été installé. Là aussi, des dizaines de personnes mobilisées ont été arrêtés. De leur côté, les étudiants de l’université de South Florida ont également été réprimés à coup de gaz lacrymogène et de tirs de balles en caoutchouc après avoir tenté d’initier un campement.
Breaking : Florida cops are using tear gas and rubber bullets on students at the University of South Florida. pic.twitter.com/qDwpvceFwg
— Read Let This Radicalize You (@JoshuaPHilll) April 30, 2024
Dans le même temps, à Los Angeles, la présidence de UCLA a déclaré hier le campement « illégal », préparant le terrain à une probable intervention policière. Plus largement, de très nombreux campus ont été touchés par des vagues d’arrestation et d’expulsion des campements. Ce week-end, le campement de la Northeastern University à Boston était ainsi expulsé par la police. Une répression qui rappelle des scènes vues à l’international, à l’image de l’expulsion violente des étudiants de la Sorbonne ce lundi, documentée par Révolution Permanente.
Partout dans le monde, cette répression tente d’empêcher la solidarité avec la Palestine de faire tâche d’huile, mais elle pourrait se heurter à la détermination profonde de la jeunesse qui se politise et passe à l’action face à l’horreur du génocide à Gaza. Solidarité avec les étudiants mobilisés pour la Palestine ! Soutenir la Palestine n’est pas un crime et aucune répression ne pourra éteindre la colère de la jeunesse !