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Solidarité

Une lycéenne sans-papier menacée d’expulsion : exigeons la régularisation de Shenaya et sa famille !

Depuis plusieurs semaines Shenaya, lycéenne srilankaise à Bordeaux est menacée d’expulsion par la Préfecture. Une mesure raciste et xénophobe qui s’inscrit dans la lignée de la politique du gouvernement vis-à-vis des sans-papiers et qui appelle à une dénonciation large et unanime.

Jiro Shigi


et Ulysse Pablez

28 septembre 2023

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Une lycéenne sans-papier menacée d'expulsion : exigeons la régularisation de Shenaya et sa famille !

Au lycée Magendie à Bordeaux Shenaya, élève de terminale qui a fui le Sri Lanka, est aujourd’hui menacée d’expulsion par la préfecture de Gironde qui vient de prononcer une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) contre elle et sa famille. Arrivée en France il y a quatre ans, fin 2019, Shenaya nous raconte : « Avec mes parents j’ai quitté le Sri Lanka suite à des problèmes là-bas. Nous avions fait une demande d’asile qui a été refusée ».

Plus précisément, elle est arrivée en France alors que sa famille fuyait les menaces de mort d’un député d’extrême droite puissant du parlement Sri-lankais, proche de la pègre. Celles-ci ont commencé à cause de la participation active du père de Shenaya à la lutte contre le trafic de drogue et la corruption que ce député organisait dans l’école du village où vivait la famille.

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« Si dans un premier temps nous avons trouvé des solutions pour avoir un titre de séjour grâce au travail de mon père et avec mon inscription au lycée, la préfecture a refusé de nous accorder le statut de réfugié et nous a mis sous OQTF » continue Shenaya. Pour justifier cette décision la préfecture a avancé comme motif le fait que la lycéenne ne serait pas « bien intégrée », qu’elle n’aurait « pas de stabilité » et qu’elle n’aurait aucun problème si elle rentrait au Sri Lanka.

Une position profondément scandaleuse comme Shenaya le dit elle-même. « J’étais vraiment triste et en colère parce que je n’ai pas du tout envie de rentrer dans mon pays. Cela met ma vie et celle de mes parents en danger. Si je retourne là-bas je vais me retrouver sans rien car c’est un pays avec beaucoup de problèmes. »

Une décision de la préfecture qui place une épée de Damoclès sur la tête de la famille alors même que celle-ci se trouve déjà dans un situation très précaire. « Je trouve cette décision dégueulasse » explique-t-elle, « on n’a déjà pas les mêmes opportunités que ceux qui ont des papiers, surtout quand on veut vraiment vivre ici et travailler. Je prends l’exemple de mon père qui a toujours été reconnu comme une personne qui travaille bien. Nous avons eu énormément de mal à trouver un travail, parce qu’il n’a pas les papiers ici. Pour dire, je vais aux entretiens de mon père pour traduire et chaque entretien se finit positivement, mais l’employeur pose alors la question des papiers et finalement il n’est pas retenu. »

Cette décision scandaleuse s’inscrit dans la continuité de la politique raciste et xénophobe que la préfecture mène depuis des années en fermant des squats et en expulsant massivement des familles immigrées.

Plus largement, cette situation se déroule dans un contexte où le gouvernement mène une offensive anti-migrant très importante avec le futur vote de la loi immigration et le renforcement des effectifs policiers et militaires à la frontière franco-italienne. Dans le même temps, Gérald Darmanin annonce refuser catégoriquement l’accueil des migrants de Lampedusa main dans la main avec l’extrême-droite italienne de Meloni, tout en continuant à expulser et détruire des camps de migrants à Dunkerque.

Face au racisme nauséabond de la préfecture et du gouvernement, il est plus que nécessaire de se mobiliser pour soutenir Shenaya et sa famille qui ont lancé une pétition à l’aide de ses professeurs et de ses amis. Darmanin et les préfets sont déterminés à organiser le tri raciste et xénophobe des immigrés. Exiger et obtenir la régularisation de Shenaya et de sa famille doit être un premier pas dans la lutte pour régulariser l’ensemble des sans-papiers, la liberté de circulation et l’ouverture des frontières.


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