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OFFENSIVE AUTORITAIRE

Toulouse. Macron instrumentalise les attentats de 2012 pour justifier la dissolution de Palestine Vaincra

Ce dimanche, Macron a profité de la commémoration des ignobles attentats de Mohamed Mera pour se féliciter de la dissolution du collectif Palestine Vaincra. Une instrumentalisation de ce drame pour faire avancer son offensive sécuritaire.

Carla Biguliak

21 mars 2022

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Source photo : AFP

Ce dimanche, Emmanuel Macron était présent à Toulouse pour la commémoration du 10ème anniversaire des attentats de Mohamed Merah. En mars 2012, ce dernier avait d’abord tué trois militaires à Toulouse et Montauban, avant de commettre, quelques jours plus tard, un crime antisémite particulièrement violent à l’école juive Ozar Hatorah, assassinant trois enfants et un professeur.

Sur place, Macron a été rejoint par le président israélien Isaac Herzog. Face au chef de l’Etat colonial d’Israël, Macron n’a eu aucun scrupule à instrumentaliser les attentats et la mémoire des victimes pour approfondir son offensive autoritaire, liberticide et sécuritaire. Dans son discours, le Président a en effet revendiqué la dissolution du collectif Palestina Vaincra, dissout début mars, en le qualifiant d’antisémite.

Pratiquant un amalgame bien connu, Macron s’est dit déterminé « à anéantir l’antisémitisme y compris celui qui se cache sous le masque de l’antisionisme » avant de préciser « c’est pourquoi, le 9 mars dernier, le Conseil des ministres a prononcé la dissolution de deux collectifs antisémites dont le collectif toulousain “Palestine Vaincra” ».

Une véritable insulte qui n’est pas anodine puisqu’elle permet de criminaliser une lutte contre l’impérialisme et pour la libération du peuple palestinien avec de l’antisémitisme. À cet égard, il est important de rappeler qu’en mai 2021, par exemple, Darmanin avait déjà interdit plusieurs manifestations de soutien au peuple palestinien sur cette même base. Des attaques qui s’expliquent également par les liens étroits entre la France et l’État d’Israël, dont témoigne la présence du président israélien dimanche.

L’hypocrisie de Macron sur la question de l’antisémitisme cache mal un Président à l’offensive contre toute perspective anti-raciste, dont témoigne la dissolution du CCIF et de différentes organisations se revendiquant de l’antiracisme. Un Président, dont le ministre de l’Intérieur s’est par ailleurs démarqué en 2021 par sa revendication, à des fins islamophobes, de la politique antisémite de Napoléon…

Face à ces offensives contre la lutte du peuple palestinien qui participe de la criminalisation de l’ensemble du mouvement social et des luttes d’émancipation, il est fondamental de s’opposer à ces dissolutions et de dénoncer l’instrumentalisation crasse de la lutte contre l’antisémitisme à des fins autoritaires.


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