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Autoritarisme sanitaire

Stigmatisation : le gouvernement québécois veut taxer les non-vaccinés, traités de « fardeau financier »

Selon le premier ministre québécois, les 10% non-vaccinés ne doivent pas « nuire » aux 90% qui se sont fait vacciner. Dans cet objectif, il a annoncé vouloir imposer une taxe « significative » contre les non-vaccinés, alors même que la situation catastrophique de l’hôpital public est de sa responsabilité directe.

Belkacem Bellaroussi

12 janvier 2022

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Crédits photo : AFP

Le Québec, deuxième province la plus peuplée du Canada, va mettre en place une taxe pour les adultes refusant de se vacciner, a annoncé le le premier ministre québécois François Legault le 11 janvier. Le gouvernement de la province canadienne, durement frappée par la vague Omicron, souhaite que cette taxe représente un « montant significatif » afin d’en faire une véritable contrainte pour les non-vaccinés.

Actuellement, au Canada, on a dénombré 46 750 cas et 71 morts en moyenne chaque jour pendant la semaine du 5 au 11 janvier. Au Québec, la situation est encore pire.
Pour le premier ministre québécois, les 10% de québécois qui n’ont reçu à ce jour aucune dose de vaccin ne doivent pas »nuire » au 90% qui se sont fait vacciner. « Ce n’est pas à l’ensemble des québécois de payer » a-t-il répété, comparant les non-vaccinés à un « fardeau financier pour tous les québécois ». « Je comprends et je sens cette grogne à l’égard de la minorité non-vaccinée qui vient, toutes proportions gardées, engorger nos hôpitaux », a-t-il ajouté.

Dans cette vague épidémique, le Québec connaît une pression hospitalière forte qui met sous pression les soignants et les capacités des hôpitaux. Une situation à mettre au crédit de la politique austéritaire canadienne, qui a mis les hôpitaux au bord du gouffre. En effet, les soin intensifs débordent et nombre d’hôpitaux procèdent à des « déléstages », autrement dit à l’annulation d’un nombre considérable de chirurgies afin de laisser créneaux de soins dédiés au Covid.

Depuis le début de la crise, le gouvernement canadien n’a pas mis les moyens afin de permettre à l’hôpital public de faire face aux différentes vagues. En septembre, il mettait en place un plan pour faire face à la pénurie de soignants dans l’hôpital. Selon France info, les syndicats estimaient que le plan du gouvernement était flou et pas assez ambitieux, et qu’il ne fixait pas le nombre maximum de patients par infirmière. Pendant ce temps, des opérations sont reportées faute de salles d’opération disponibles et, lors des vagues épidémiques, des femmes qui habitent en milieu rural doivent faire plus d’une heure de route pour accoucher.

Le gouvernement québécois a donc tout intérêt de faire porter la responsabilité de la situation aux non-vaccinés, en proposant cette taxe, afin de masquer sa propre responsabilité dans la crise actuelle.
Dans de nombreux pays, la pression sur les non-vaccinés se fait de plus en plus forte. De plus en plus pointé du doigts, on a même pu voir en France se multiplier les sondages demandant s’il fallait faire payer leurs soins aux non-vaccinés ou même ne pas les soigner en cas de passage en réanimation. Le président Emmanuel Macron avait dernièrement, pour une interview au Parisien, déclaré vouloir « emmerder » les non-vaccinés, voulant leur faire porter, encore une fois, la responsabilité de la crise.

En réalité, la situation nécessite de refuser les mesures autoritaires comme le pass vaccinal, les taxes en tout genre contre les non-vaccinés et défendre une stratégie sanitaire entre les mains des travailleurs et de la population, qui cherche à convaincre les non-vaccinés, arrachent des moyens d’urgences pour faire face à la pandémie, et impose des protocoles à la hauteur pour que nos vies ne passent pas après leurs profits. Surtout, le nationalisme vaccinal des puissances impérialistes éloigne la perspective d’une résolution internationale de la pandémie, puisqu’en ne cherchant pas à briser les chaînes de contaminations mondiales, cette stratégie favorise l’apparition de variants plus résistants, à l’image du variant Omicron actuellement. Les réponses à court terme se multipliant posent la question d’une solution de fond à l’épidémie, qui passe plus que jamais par la levée des brevets sur les vaccins, mais également la réquisition immédiate des entreprises pharmaceutiques sous contrôle des travailleurs, afin d’imposer une campagne de vaccination rationnelle et massive qui soit non pas dirigée par les profits des grands groupes pharmaceutiques, mais bien dans l’intérêt de la population.


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