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Grève de Noël

SNCF. Le gouvernement et la droite menacent de s’attaquer au droit de grève des cheminots

Une grève inédite impulsée par un collectif de contrôleurs de trains pendant le week-end de Noël secoue actuellement la SNCF. En difficulté, le gouvernement et la droite multiplient les menaces d'attaque au droit de grève des cheminots.

Rafael Cherfy

23 décembre 2022

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La grève des contrôleurs SNCF a créé un mouvement de panique dans le gouvernement. La mobilisation, initiée par le collectif national des ASCT (Agent de service commercial train) avait déjà été massivement suivie début décembre et face aux réponses insuffisantes de la direction, les contrôleurs ont donc prévu de se remobiliser pendant le week-end de Noël et pour le nouvel An.

Pour la deuxième fois en trois semaines, la direction de la SNCF et le gouvernement se sont fait surprendre par l’ampleur de la mobilisation. « La direction et les syndicats eux-mêmes ne voient pas venir ces mouvements, a déclaré le ministre délégué aux Transports. Du coup, les Français subissent. » Pour paliers ces "imprévus", Macron aurait demandé mercredi à ses ministres de « réfléchir à la mise en place d’un cadre pour assurer la continuité des services publics en toutes circonstances » selon Le Figaro. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré en ce sens que « Face à une situation qui est nouvelle, il nous faut avoir des modalités de réflexion qui sont nouvelles ».

Pourtant, depuis le quinquennat Sarkozy, la SNCF est sous le coup de la loi sur le service minimum, qui implique que les cheminots grévistes doivent se déclarer au moins 48 h à l’avance. Une loi qui constitue déjà une restriction du droit de grève avec laquelle l’entreprise peut adapter son plan de transports en conséquence. Les déclarations des membres du gouvernement pourraient donc éventuellement signifier un allongement de ce délai de déclaration d’intention de grève.

À droite, certaines personnalités vont plus loin et appellent explicitement à bafouer le droit de grève des cheminots. Ainsi, le maire de la ville de Nice, Christian Estrosi, demande au gouvernement de « réquisitionner les personnels grévistes » quand Eric Ciotti, président des Républicains, « réclame une réquisition face à ceux qui exercent un terrorisme social ». Des déclarations qui s’ancrent dans la continuité des réquisitions qu’avaient subies les raffineurs en octobre dernier pour étouffer leur grève et leur colère.

Si le gouvernement et la droite mènent cette offensive, c’est surtout parce qu’ils sont en difficulté pour contenir la colère qui s’exprime chez les contrôleurs. En effet, cette mobilisation, portée par un collectif et qui s’exprime en dehors des canaux traditionnels à la SNCF, vient bouleverser les syndicats et devient ainsi beaucoup plus difficile à encadrer.

Face à cette difficulté, le gouvernement pose la perspective d’une grave atteinte au droit de grève et la direction de la SNCF préfère perdre des millions d’euros en remboursant à 200 % les billets annulés plutôt que d’accéder aux revendications des grévistes.

En réalité, les responsables de la situation engendrée par la grève sont le gouvernement et la direction de la SNCF. Ces derniers répondent à la mobilisation par une forte offensive médiatique contre les cheminots, allant jusqu’à menacer le droit de grève. Des menaces inacceptables auxquelles doivent réagir l’ensemble des organisations ouvrières. Tout notre soutien à la grève des cheminots !


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