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Répression patronale

Répression à Sanofi. Face à la terreur patronale, les grévistes s’organisent et se mobilisent

A Sanofi, après un mois de grève pour les salaires qui avait mobilisé 17 sites en France, la direction du géant du médicament profite de la fin du mouvement pour attaquer les grévistes au cœur de la mobilisation. Face à la répression, les grévistes s'organisent.

Augustin Tagèl

20 décembre 2022

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Crédits Photos : AFP

Du 14 novembre au 14 décembre, des milliers de travailleuses et de travailleurs du groupe Sanofi se sont mis en grève sur 17 sites en France, paralysant les capacités de production et d’acheminement. Au total, ce sont « entre 2500 et 4000 salarié.e.s » qui se sont mobilisés pour des augmentations de salaire selon Jean-Louis Peyren, coordinateur CGT Sanofi.

Plusieurs organisations syndicales avaient ainsi appelée à la mobilisation des salarié.e.s, à l’occasion des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO), pour revendiquer une augmentation collective des salaires sur l’inflation, à savoir 10% d’augmentation et 5% d’augmentation rétroactive. Aussi face aux énormes bénéfices du groupe, ils revendiquaient une prime exceptionnelle de 10 000 euros. Les revendications touchaient également à la question de l’emploi, avec la revendication de l’embauche de deux tiers des contrats précaires.

Face à une grève inédite, la direction a fait le choix de la répression

La direction du groupe Sanofi n’avait alors pas hésité à faire appel à la gendarmerie pour réprimer les grévistes, notamment en forçant le blocage du site de Le Trait, pour faire sortir les camions de livraison. De même, celle-ci avait employé des huissiers pour prendre en photo les grévistes sur leur piquet et tenter ainsi de les intimider. Enfin, lors des rassemblements devant le siège social de Sanofi, les grévistes avaient été reçus par la police à coup de matraques et de gaz lacrymogènes.

La fin de la grève n’a pas pour autant signifié la fin des méthodes répressives. En effet, cette semaine, trois salariés grévistes ont été convoqués par la direction, et un quatrième hier, lundi 19 décembre d’après la CGT Sanofi. Parmi eux, trois syndiqués à la CGT, figures de la grève, et un travailleur non syndiqué. Tout indique une continuité dans la ligne particulièrement brutale de Sanofi, qui, après n’avoir lâché que des miettes à l’issue de la grève, en signant un accord au rabais avec les syndicats pro-patronaux, vise maintenant les grévistes les plus combatifs.

Face à la répression, les salarié.e.s s’organisent : Il faut les soutenir !

Ainsi, le 4 et 5 janvier 2023, la direction de Sanofi convoque trois grévistes à un entretien pouvant conduire au licenciement pour faute lourde. Le quatrième lui, sera convoqué le 22 décembre pour un entretien préalable à sanction. A travers cette répression, la direction tente de se débarrasser des syndicalistes combatifs et cherche à installer un climat de menace envers le reste des salariés.

A travers ces quatre salariés, ce sont tous les grévistes et tous les travailleurs qui sont attaqués.

Face à la répression, des rassemblements de soutien se tiendront pendant les entretiens des trois salariés menacés de licenciement. Les 4 et 5 janvier, sur le site de Le Trait, le rendez vous est donné à partir de 13 heures. La CGT Sanofi appelle également à la grève de 14h à 15h, avec rassemblement devant les bureaux des RH. Contre la contre-offensive de la direction, la solidarité et l’unité sont plus que jamais nécessaire. Toute notre solidarité aux salariés qui subissent la répression !


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