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Jeunesse

Abaya, violences policières, précarité : Le Poing Levé fait sa rentrée à Paris 8

Ce mardi avait lieu la réunion de rentrée du Poing Levé à l'université Paris 8 en présence de Gwen Lemay, enseignante à Sarcelles, et Laura Varlet, cheminote à Paris Nord. Autour de sujets comme l'interdiction de l'abaya, les violences policières ou la précarité dans la jeunesse, le collectif marxiste révolutionnaire a réuni plus de 60 personnes motivées à se battre pour que la jeunesse relève la tête !

Le Poing Levé Paris 8

21 septembre 2023

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Abaya, violences policières, précarité : Le Poing Levé fait sa rentrée à Paris 8

Ce mardi, Le Poing Levé a fait sa rentrée à l’Université Paris 8. Plus de 60 personnes étaient présentes hier soir pour la réunion de rentrée du collectif, en présence de Gwen Lemay, enseignante à Sarcelles, et Laura Varlet, cheminote à Paris Nord, toutes deux militantes à Révolution Permanente. Pour Le Poing Levé, principale organisation politique sur le campus de Saint-Denis, et ainsi que l’a introduit Lisa, militante du collectif, cette première réunion était l’occasion de se réunir pour échanger sur les enjeux qui touchent les jeunes aujourd’hui en France et sur les perspectives d’organisation d’une jeunesse qui refuse de se résigner à l’avenir qu’on lui propose.

Alors que l’inflation continue de plomber les porte-monnaies de la population et que la hausse des prix de l’alimentaire est estimée à près de 20% sur deux ans, le coût de la vie étudiante a augmenté de 6,47% cette année. Cette situation ne fait qu’aggraver les conditions d’études des plus précaires déjà violemment impacté⋅es par les réformes sélectives telles que Parcoursup et Trouve Mon Master. Cette année encore, des centaines d’étudiant.e.s faisaient encore la file d’attente devant le bureau de la commission de dérogation, dernier espoir pour les étudiant.e.s étranger.ère.s et les jeunes refusé.e.s par Parcoursup pour obtenir une inscription, où le Poing Levé a apporté son aide auprès des étudiant.e.s mais aussi tenté de soumettre au vote une motion contre leur sélection qui n’a pas été votée.

Mais ces attaques s’inscrivent dans un contexte plus général qui dépasse les portes de l’université, dans une série d’offensives réactionnaires, racistes, sexistes et anti-sociales. Après les révoltes des quartiers populaires contre les violences policières suite au meurtre de Nahel, l’arsenal policier et judiciaire déployé par Darmanin et Dupont Moretti, a montré la volonté du gouvernement de réprimer durement la jeunesse des quartiers populaires. Dans cette droite lignée, Gabriel Attal, ministre de l’éducation nationale, attaquait, dès la rentrée, le droit des femmes à disposer de leur corps, avec l’interdiction de l’abaya dans les lycées. Une volonté de mettre la jeunesse au pas, en particulier celle des quartiers populaires, que la secrétaire d’État à la jeunesse Prisca Thévenot a confirmée ce mardi en annonçant l’« obligation et la généralisation » prochaine du SNU.

Gwen a tenu à insister sur cette situation, en tant qu’enseignante à Sarcelles, pour dénoncer ces mesures racistes et sexistes, qui touchent les plus précaires à qui le gouvernement veut faire payer la crise par tous les moyens : « On voit la succession d’attaques contre les quartiers populaires et particulièrement contre les femmes : ils interdisent les abayas à nos filles, et les mères se tuent au travail, pendant que la police tue des enfants dans les quartiers. » C’est en ce sens que les étudiant⋅es de Paris 8 dénoncent fermement l’interdiction de l’abaya, exigeant son retrait de même que l’abrogation de la loi de 2004 interdisant le port du voile.

Un ensemble d’attaques auquel la jeunesse doit répondre en se liant aux travailleurs⋅ses sur chaque bataille du monde du travail. Laura Varlet, cheminote à la SNCF, insistait sur le rôle que peuvent jouer les étudiant⋅es aux côtés des travailleurs⋅ses, témoignant de la force qu’ils peuvent apporter lorsqu’ « on voit des centaines de jeunes nous soutenir sur les piquets de grève quand perd du salaire. » Après la bataille historique contre la réforme des retraites que Macron a enterrée à coup de matraque et de 49.3, et face à une inflation galopante, les grèves pour des salaires et des conditions de travail dignes ne sont pas prêtes de s’arrêter, à l’image de celle des travailleurs⋅ses de Kéolis. Le Poing Levé le dit haut et fort, conditions de vies, d’études et de travail : il s’agit d’un même combat.

Pour le Poing Levé, soutenir et lier ces revendications à celles des étudiant⋅es en les articulant à la lutte contre la répression et les oppressions sexistes et racistes, constitue la seule voie possible pour construire la contre-offensive contre Macron et son monde. Une jonction qui doit embrasser tous les secteurs dans la perspective de mettre le système capitaliste à l’arrêt, ainsi que le rappelait Laura Varlet en citant l’initiative du Réseau Pour La Grève Général, forgé dans la bataille des retraites et qui constitue un outil dont la jeunesse doit aussi se saisir pour préparer la revanche.

C’est en ce sens que les participant⋅es ont tenu à envoyer toute leur solidarité aux milliers de réfugié⋅es arrivé⋅es sur l’île de Lampedusa la semaine dernière. Alors que le gouvernement, la droite et l’extrême-droite ont lancé une campagne xénophobe contre ces dernier⋅es, il est essentiel que les populations en Europe se solidarisent, à commencer par la jeunesse.

La jeunesse doit prendre sa part !

Pour cela, il paraît indispensable à l’université et dans la jeunesse de se munir d’un programme révolutionnaire capable de lier toutes les luttes et de poser de réelles perspectives. Le Poing Levé veut être cette jeunesse qui se bat dès maintenant, qui n’attend pas les prochaines élections desquelles il n’y a rien à attendre. Les étudiant⋅es doivent sérieusement prendre leur part à la construction de ces luttes aux côtés des travailleurs⋅ses. Lisa concluait la présentation de l’organisation étudiante en ces termes clairs : « on est un collectif antiraciste, anti-impérialiste et féministe et on pense que la jeunesse elle a un rôle à jouer pour construire la contre-offensive contre Macron et son monde et toutes les offensives racistes, sexistes et antisociales qu’ils nous proposent, on défend un autre projet de société, une société communiste, libérée de toute exploitation et oppression. Et c’est ce qu’on vous invite à faire avec nous.  »

Le débat qui a eu lieu dans la salle après la présentation du collectif n’a pas manqué de souligner l’importance de s’organiser pour se donner la force d’affronter ces défis. Sans parvenir à résigner la jeunesse, la répression qu’impose Macron ne fait qu’attiser les braises encore chaudes des dernières mobilisations, allant des retraites, aux révoltes de juin-juillet, et en passant par Sainte-Soline. La démoralisation n’a pas eu sa place longtemps dans la salle : « La lutte c’est un anti-dépresseur », répondait un étudiant dans la salle en réponse à l’inquiétude d’un étudiant sur la dépression et la santé mentale dans la jeunesse. Parce que la victoire était possible, et qu’elle le reste, dans une situation ouverte où les crises, économiques, sociales, écologiques et démocratiques s’intensifient d’ores et déjà, construire la riposte et un autre monde est plus que jamais nécessaire. Cela ne peut se priver de la construction d’une organisation révolutionnaire capable de mobiliser les outils et leçons des luttes passées afin de les dépasser, et rompre avec le pessimisme latent que produit l’attente des élections.

Dès ce samedi, aux côtés de nombreuses autres organisations syndicales, politiques et associatives, Le Poing Levé manifestera contre les violences policières. Une manifestation qui sera l’occasion de mettre en avant le caractère systémique du racisme et des violences policières : cette police qui tue quotidiennement dans les quartiers populaires, c’est la même que celle qui a réprimé violement ces dernières années les mouvements allant des Gilets Jaunes aux retraites en passant par les mobilisation féministes, anti-racistes et écologistes. C’est la même justice qui prononce un non lieu en faveur des policiers assassins d’Adama Traoré que celle qui répriment les révoltés des quartiers populaires, les syndicalistes mobilisés contre la réforme des retraites et les militants écologistes. Et cette police et cette justice sont soutenus et défendus par un gouvernement, dont l’objectif est de réprimer la jeunesse des quartiers populaires dans tous les aspects de leur vie, comme le montre l’offensive sur l’abaya. Face à la répression nous revendiquons l’amnistie de tous⋅tes les révolté⋅es et militant⋅es condamné⋅es ou en passe de l’être, et le retrait de toutes les lois racistes et islamophobes, à commencer par l’interdiction de l’abaya.

Le 23 septembre, manifeste avec Le Poing Levé, et prépare le cortège avec nous ce vendredi à notre atelier pancarte à Paris 8. Contacte-nous pour plus d’information !


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