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Transports

Rennes. Grève illimitée des travailleurs des transports contre la casse des conditions de travail

Depuis que la deuxième ligne du métro rennais est tombée en panne il y a un mois, les conditions de travail des chauffeurs de bus se sont profondément dégradées. Face à une direction méprisante, les travailleurs des transports sont entrés en grève illimitée le 16 décembre.

Loanne Ronsin

18 décembre 2023

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Rennes. Grève illimitée des travailleurs des transports contre la casse des conditions de travail

Crédits photo : William Brest

Le vendredi 8 décembre, l’UNSA Keolis Rennes annonçait sur ses réseaux sociaux un préavis de grève illimité à compter du samedi 16 décembre. Après avoir déposé une alarme sociale le 28 novembre, et des premières négociations avec la direction qui n’a fait que promettre des miettes insultantes, les travailleurs des transports rennais sont finalement entrés en grève illimitée ce samedi 16 décembre.

Une colère face à une énorme surcharge de travail

La ligne B du métro de la capitale bretonne, inaugurée en septembre 2022, est tombée en panne le 18 novembre. Elle est restée à l’arrêt depuis, et ce sont les salariés du réseau de bus, employés par Keolis, qui ont dû prendre le relais. Pour assurer les trajets quotidiens des usagers, des bus relais-métro ont été ajoutés au réseau de lignes de bus préexistant, et des horaires plus fréquents ont également été ajoutés sur plusieurs lignes.

Une situation qui a profondément dégradé les conditions de travail des salariés, sur qui repose désormais l’ensemble du dispositif : heures supplémentaires, manque d’effectifs, fatigue excessive, multiplication des accidents, pauses qui ne peuvent plus être prises… Avec une grande partie des voyageurs habitués de la ligne B qui se sont tournés vers les bus pour leurs trajets quotidiens, cela a pour conséquence une saturation du réseau. Un passager de la ligne C5 nous confiait : « mon bus s’est arrêté quatre fois sur le trajet, car il était bondé. Le conducteur nous expliquait que les véhicules n’étaient pas faits pour accueillir un tel nombre de voyageurs ».

Une organisation totalement chaotique, qui impacte les salariés comme les usagers. Un salarié de Keolis nous racontait cette semaine ne « plus être capable d’assurer des trajets en toute sécurité pour les voyageurs dans un tel bazar ». Quant à eux, les usagers se voient faire la queue par centaines pour des bus tous les jours. Alors que la métropole a augmenté le coût du ticket de transport de 20 centimes au cours de l’été, passant de 1,50 € à 1,70 €, ces augmentations payées par la population, n’ont certainement pas servi à augmenter les moyens alloués au réseau de transport.

Un mépris de la direction qui a déclenché une grève fortement suivie

Alors que la colère s’accumulait dans les dépôts, les syndicats UNSA et CFDT de Keolis sont montés au créneau en réclamant une prime journalière jusqu’au rétablissement de la ligne B du métro. Suite au dépôt de préavis de grève par le syndicat, la direction a proposé une négociation le mardi 12 décembre, avec les autres organisations syndicales de l’entreprise. Il en est ressortie une proposition insultante de la direction : « une PPV : Prime de Partage de la Valeur (Prime Macron) d’un montant de 150€ si le salarié a moins de 30 jours de maladie sur les 12 derniers mois, au-delà, la prime passe à 75€ ».

Face à cette proposition ridicule, l’UNSA et la CFDT ont réagi en dénonçant une proposition d’accord insultante qui stigmatise les salariés malades au cours de l’année, d’autant que plusieurs salariés de l’entreprise ne remplissent pas les conditions pour pouvoir toucher une PPV. Devant le mépris de la direction, l’UNSA et la CFDT ont appelé à la grève illimitée à partir du samedi 16 décembre. Pour la première journée de mobilisation, ils étaient 107 travailleurs de l’entreprise de transports à s’être mis en grève sur une journée qui embauche entre 220 et 260 personnes.

Ce samedi, une première Assemblée Générale s’est déroulée au dépôt de bus de l’arrêt Plaine de Baud, où les grévistes tenaient également un piquet, ils étaient une vingtaine sur place dans la matinée. Plusieurs grévistes se disaient très déçus de la signature de la proposition de PPV par la CGT dès les 1ères négociations du mardi 12 décembre.

Un représentant de la direction est venu faire une intervention lors de l’assemblée générale. Bien qu’il a été interpellé par quelques grévistes, le reste de la discussion s’est tenu avec les représentants syndicaux et ce même membre de la direction de Keolis. Des négociations qui n’ont pas abouti, car ce lundi, les travailleurs de Kéolis sont toujours mobilisés.

Ainsi, les grévistes entament un bras de fer avec la direction pour leur dignité. La construction d’une grève forte et reconductible sera décisive pour faire plier une direction qui n’a que le mépris comme réponse aux salariés. La construction de la lutte avec des assemblées générale régulière sera aussi crucial pour impliquer dans la mobilisation et dans les décisions, l’ensemble des grévistes, syndiqués ou non.


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